Les préoccupations se multiplient pour les e-commerçants français

Marc Lollivier, Fevad, One to One Monaco, 12 mars


Pour 2024, les e-commerçants font face à de nombreux sujets de préoccupation. L’inflation, la baisse de la consommation des ménages et la hausse des coûts de transport arrivent toujours en tête des soucis des décideurs français selon une enquête de la Fevad. Les résultats ont été présentés par Marc Lollivier, Délégué Général de la Fevad, lors du salon One to One de Monaco, le 12 mars.


Les e-commerçants craignent de perdre des clients face à l’hyper discount ou à l’occasion

Face à l’inflation, la grande majorité (84%) des e-commerçants craignent que les consommateurs ne se tournent vers les sites et les enseignes qui vendent des produits moins chers, avec l’hyper-discount, le destockage, la seconde main, etc. On pourra citer Vinted, Leboncoin ou Shein comme nouvelles vedettes du e-commerce.

Face à l’inflation, les e-commerçants ont annulé ou reporté certains investissements en 2024

Toujours face à l’inflation, les e-commerçants ont annulé ou reporté certains investissements en 2024 (53% contre 49% en 2023) et réduisent leurs marges (50% contre 53% en 2023). Concernant les prix, 67% des répondants prévoient de les augmenter en 2024. C’est toutefois un coup de frein à ces montées des prix car c’est 16 points de moins qu’en 2023 où 83% des e-commerçants prévoyaient d’augmenter leurs prix.

D’autre part, l’étude relève une inquiétude grandissante face au durcissement de la fiscalité et de la réglementation du e-commerce. Pour 48% des interrogés ce sujet est très préoccupant en 2024. Ils n’étaient que 27% à le penser en 2023. L’inquiétude face à la limitation des flux logistiques en zone urbaine grandit également. Ils sont 30% à trouver ce phénomène très préoccupant alors qu’ils n’étaient que 19% en 2023.  

Les e-commerçants se montrent confiants face aux JO 2024


Face aux Jeux Olympiques de Paris, les sentiments sont ambivalents. Un peu plus de la moitié (54%) des interrogés sont inquiets alors que 46% sont optimistes et estiment que ces Jeux constituent pour eux une opportunité unique. Au global, 82% des e-commerçants pensent que les JO auront un impact sur leur activité, Une majorité d’entre eux se montrent cependant confiants dans leur capacité à s’adapter aux contraintes imposées par l’organisation de cet événement en particulier sur la logistique.

La plupart des e-commerçants estiment que les élections européennes n’auront pas un impact important sur leur secteur d’activité

Côté politique, les élections européennes sont perçues comme étant sans impact pour les e-commerçants. En effet, 83% des interrogés estiment que les élections n’auront pas un impact important sur leur secteur d’activité. Pour la plupart (93%) des e-commerçants, le dossier prioritaire à traiter pour la nouvelle mandature est de poursuivre l’harmonisation en matières réglementaire, fiscale et environnementale. Viennent ensuite le contrôle et l’application des règles européennes aux acteurs établis en dehors de l’Union européenne et la cyber sécurité.

Enfin, l’international se résume au développement en Europe et à la crainte de la concurrence étrangère. Les dirigeants français privilégient le marché européen pour se développer et anticipent une concurrence étrangère renforcée. Plus des deux tiers des sites français (65%) sont présents à l’international, mais ils restent concentrés en Europe. La Belgique reste leur destination privilégiée (87%), devant l’Espagne (70%) et l’Italie (58%) qui, cette année, prend la place de l’Allemagne dans le top 3 des destinations pour les e-commerçants français.

Montée en puissance des acteurs étrangers en France

L’international demeure toujours pour beaucoup des sites français un levier de croissance important. Ainsi, près de 70% d’entre eux misent sur une augmentation de leur chiffre d’affaires à l’étranger au cours des deux prochaines années. En parallèle, une part croissante des dirigeants s’attend à une importante montée en puissance des acteurs étrangers en France en 2024 : 60% contre 37% en 2023. Cette prévision pourrait d’autant plus se vérifier que 72% des dirigeants européens envisagent une augmentation de la part de leur chiffre d’affaires à étranger dans les deux années à venir.

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