Informatique de l’armée : la galère quotidienne mais aussi des réussites


Au-delà de Louvois, l’informatique de l’armée est souvent une peine constante pour ses utilisateurs. Des sites Web mal conçus,  pas de traçabilité, l’obligation de doublonner avec du papier en absence de signature électronique, etc. Mais quelques applications relèvent le lot, en particulier chez les gendarmes.

Le désastreux logiciel Louvois de paiement de la solde des militaires n’est qu’une partie du problème de l’informatique des armées. C’est ce que montre le 8ème rapport du Haut comité d’évaluation de la condition militaire, remis au président de la République le 7 mai dernier.

Le rapport dépeint une organisation opaque s’appuyant sur une informatique bancale. De manière générale, les besoins du militaire ne sont pas pris en compte, à commencer par disposer d’une machine afin d’accéder au réseau. Le dysfonctionnement de Louvois a traumatisé beaucoup de monde, et d’autres logiciels sont pénibles à utiliser, tels que l’application informatique de gestion des restaurants, SIGMESS, qui peine à fonctionner correctement, suscitant le mécontentement lors des  passages en caisse.


Mais quelques applications tirent cependant leur épingle du jeu. C’est en particulier le cas, après un temps d’adaptation, des systèmes informatiques Sillage (portail destiné à passer les commandes, à gérer les prestations et le suivi des services dans le domaine du soutien courant hors activité opérationnelle) et Concerto (le système d’information des ressources humaines de l’armée de terre). C’est également le cas du SIRH Agorh@ utilisé dans la Gendarmerie.

Une informatisation inaboutie

Au bout du compte, le rapport liste un impressionnant panorama de dysfonctionnements et de points à améliorer rapidement pour que l’informatique devienne une aide et non plus le caillou permanent dans la chaussure des personnels de l’armée.

Certaines recommandations collent tout à fait à l’actualité du monde civil, notamment comme celle de pouvoir accéder aux informations depuis un mobile ou de proposer un parcours multi-canal aux militaires lors de leur recherche d’information ainsi qu’un annuaire d’accès au bon correspondant. Le Haut Comité en appelle même à l’usage du papier pour les informations essentielles.

Il s’appuie sur l’argument que la direction des ressources humaine d’un grand groupe industriel a pu constater que les intranets échouent à diffuser les informations importantes aux salariés. Celles-ci leur sont à nouveau diffusées sous « format papier. » Le Haut Comité recommande donc que les informations administratives essentielles figurent dans des livrets d’information « papier » remis aux militaires et à leurs familles.

Déjà, pouvoir accéder au réseau 

Point clé, le Haut Comité recommande que tous les militaires – et d’abord les militaires de base  – puissent accéder facilement à internet et à l’intradef (intranet de l’armée), ce qui est loin d’être le cas. Les personnels de l’armée, civils et militaires sont au nombre de 107 000, et il n’y a que 45 000 PC dans l’armée, dont seulement  4300 sont connectés à internet, les autres étant connectés à l’intranet. Il faut donc souvent passer soit par le PC d’un camarade soit par celui de son supérieur, ce qui n’est guère pratique.

De plus, la présentation des informations devra être soignée, afin que les militaires puissent identifier simplement les informations qui leur sont nécessaires. Il faudra donc faire des efforts dans la conception des sites Internet et intradef ministériels.

Lire la suite de l’article. Mettre en ligne les informations utiles. 

 

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