Amazon critique l’enquête de la Cnil sur son suivi des employés en entrepôts

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Amazon manifeste son désaccord avec la sanction de 32 millions d’euros de la Cnil qui considère le suivi informatique de ses employés en entrepôt comme intrusif. Le géant du e-commerce se réserve le droit de faire appel de cette sanction.

Amazon a proposé des adaptations et souligne que l’utilisation d’un système de gestion d’entrepôt est une pratique courante du secteur. De plus, Amazon accuse la Cnil de n’avoir pas suivi les recommandations du rapporteur dont il pointe qu’il ne s’est jamais rendu sur ses sites.



« Les conclusions de la Cnil sont factuellement incorrectes »

« Nous sommes en profond désaccord avec les conclusions de la Cnil qui sont factuellement incorrectes » communique un porte-parole d’Amazon. « Nous nous réservons le droit de faire appel » poursuit-il.

« Les systèmes de gestion d’entrepôt sont nécessaires pour garantir la sécurité, la qualité et l’efficacité »

Amazon défend la pureté de ses intentions et les aspects positifs de son système de gestion d’entrepôts. « L’utilisation de systèmes de gestion d’entrepôt est une pratique courante du secteur. Ils sont nécessaires pour garantir la sécurité, la qualité et l’efficacité des opérations et pour assurer le suivi des stocks et le traitement des colis dans les délais et conformément aux attentes des clients » présente Amazon.

Amazon met en cause les conditions du contrôle réalisé par la Cnil. «   Nous regrettons qu’en dépit de nos invitations répétées, les travaux aient été menés sans que le rapporteur [de la Cnil] ne se soit rendu une seule fois sur nos sites, ce qui aurait contribué à garantir une compréhension factuelle et complète de nos opérations et processus » déclare Amazon.




La Cnil n’aurait pas suivi l’avis de son rapporteur

Amazon évoque en outre une différence entre l’avis du rapporteur de la Cnil et la décision finale de l’Autorité. « Nous avons collaboré étroitement avec la Cnil tout au long du dossier pour répondre à ses préoccupations et nous constatons que la Cnil n’a pas suivi les recommandations du rapporteur » commente Amazon.

L’indicateur « Stow Machine Gun » va être désactivé, et le « idle time » va être étendu à 30 minutes

Lors de son enquête, Amazon relève que a Cnil s’est enquise plus spécifiquement de l’utilisation de deux indicateurs, le « Stow Machine Gun » (« Ranger la mitrailleuse ») et le « Idle time » (« temps d’inactivité »). Amazon a proposé de modifier ces indicateurs:. Le « Stow Machine Gun » va être désactivé, et le « idle time » va être étendu de 10 minutes à 30 minutes.

Amazon défend l’objectif de ces deux indicateurs. L’entreprise affirme qu’il s’agit de faciliter le quotidien des équipes et, au final, d’assurer la meilleure expérience d’achat à ses clients. Malgré le côté stressant de cette mesure permanente de l’activité de l’employé relevé par la Cnil, Amazon s’affirme confiant de la conformité de ses systèmes avec les réglementations européennes et françaises.



Contrôle qualité de l’inspection des produits

Amazon utilise un indicateur à des fins de contrôle de qualité, auquel les équipes font référence en interne sous le nom « Stow Machine Gun ». Chaque article doit être correctement inspecté avant d’être stocké, afin de garantir que les clients reçoivent le produit qu’ils ont commandé dans l’état auquel ils s’attendent.

Les employés doivent prendre le temps nécessaire pour inspecter correctement chaque article

L’indicateur « Stow Machine Gun » permet de détecter si les articles sont stockés trop rapidement. Les employés doivent prendre le temps nécessaire pour inspecter correctement chaque article avant de l’entreposer. « En réponse aux interrogations de la Cnil, nous allons désactiver cet indicateur » annonce Amazon.

Amazon défend également l’également l’indicateur baptisé « idle time« . « Nous avons besoin de savoir si quelque chose ne se passe pas comme prévu. C’est l’usage d’un indicateur, auquel la Cnil réfère sous le nom ‘Idle Time’, qui nous permet d’identifier une défaillance continue et anormale, c’est-à-dire supérieure à 10 minutes » décrit Amazon.

Intervenir en cas de problème

Le but est de remédier à une défaillance dans la chaîne d’approvisionnement. « Concrètement, cela permet aux équipes de détecter les problèmes susceptibles de mettre en danger les opérations ou, plus important encore, la sécurité des salariés » explique Amazon. « Dans le cadre des modifications que nous avons proposées à la Cnil, nous allons étendre le seuil de déclenchement de cet indicateur de 10 minutes à 30 minutes » conclut Amazon.

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