Forte levée de boucliers après l’offre de rachat de Bouygues Télécom par SFR


Avec son offre de 10 milliards d’euros Patrick Drahi, propriétaire de SFR et de numéricable, veut prendre le contrôle de l’opérateur Bouygues Télécom. Une proposition qui ne satisfait ni le gouvernement ni les syndicats. 

Patrick Drahi repart à l’assaut de Bouygues Telecom. Avec une offre supérieure de 25% quant à la valeur estimée de Bouygues Telecom, l’entrepreneur franco-israélien qui réside en Suisse compte bien parvenir à ses fins. Il reprendrait la totalité de Bouygues Telecom et ses 11 millions de clients, pour un montant de 10 milliards payé comptant grâce à un prêt bancaire emprunté à la BNP Paribas.

Vague de désapprobation


Pour autant, cette offre a suscité une large vague de désapprobation du côté des syndicats. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, s’exprimant sur LCI, lors de l’émission Le grand jury, le 21 juin, dit craindre « une catastrophe sociale » en cas de rachat de Bouygues Telecom par Numericable-SFR, estimant qu’il s’agit d’une « vraie opération financière sans stratégie industrielle. » Il dit s’inquiéter à la fois pour les salariés de SFR et ceux de Bouygues Télécom.

Pour les salariés de Bouygues Télécom, cette possible fusion, bien qu’attendue, annoncerait de sombres jours. Azzam Ahdab, délégué central CFDT chez Bouygues Télécom, et contrôleur financier de l’opérateur, qui a réagi pour l’AFP estime que ce rachat « va être une catastrophe socialement, parce qu’il y a des doublons partout : on aura deux directions réseaux, deux directions informatiques, deux directions support. »

Demande de garanties

Si cela se produit « on va demander et insister pour avoir des garanties par écrit sur le maintien de l’emploi ». Autrement, il faut s’attendre à un mouvement social d’ampleur » prévient-il.

Quant au gouvernement, il se montre très critique. Emmanuel Macron, ministre de l’économie et des finances estime que « le temps n’est pas à des rapprochements opportunistes auxquels plusieurs peuvent trouver un intérêt qui ne retrouve pas ici l’intérêt général. »

Accord avec Xavier Niel

Pour éviter des obstacles en matière de concurrence, Patrick Drahi a trouvé, selon le Journal du dimanche, après des négociations difficiles, un accord avec son rival Xavier Niel, qui reprendra une partie des fréquences, des antennes et des boutiques de Bouygues Télécom. En 2014, Free avait déjà proposé de racheter le réseau pour 1,8 milliard d’euros.

Photo : Patrick Drahi, président fondateur de Altice, maison mère de SFR Numéricable. 

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