Digital : les assureurs veulent un nouveau socle technologique


Les assureurs vivent sous la pression du digital. Ils doivent désormais maîtriser des technologies dont la multiplicité illustre toute la difficulté d’y parvenir. C’est ce que montre l’étude réalisée par le cabinet d’analystes PAC à la demande de l’éditeur de logiciels Effisoft.

La signature électronique fait consensus

Si la signature électronique apparaît largement en tête des technologies maîtrisées, ce qui n’est pas du luxe pour cette solution qui a 20 ans d’âge, la situation est moins flatteuse pour les nouveaux leviers d’action techniques.


La signature électronique se situe à un niveau élevé de déploiement (installée par 55% des assureurs et en cours d’intégration pour 27%). Mais la maison connectée n’est mise en place que par 28% des assureurs (29% sont en cours d’intégration). Idem pour le véhicule connecté qui n’est installé que pour 22% des assureurs (en cours d’intégration pour 25% d’entre eux).

Quant à la blockchain, nous en sommes à peine aux prémices. Seulement 3% des assureurs ont déployé une blockchain permettant l’usage des « smart contracts », c’est-à-dire la mise en œuvre spécifique de conditions d’assurance selon chaque profil d’assuré. Ils sont 14%  à être en cours d’intégration de cette technologie.

Les assureurs se convertissent au Cloud

Dans le même temps, les assureurs se convertissent à l’informatique en mode Cloud. Ils identifient le Cloud comme premier levier de leur transformation, via l’intégration d’applications SaaS (83% sont d’accord sur cet objectif) et l’utilisation d’une infrastructure Cloud (82% vont dans ce sens).

L’adoption de plateformes digitales (82% trouvent cela important) et de plateformes de centralisation des données ou « data platforms » (81%) sont également identifiées comme nécessaires pour la mise en place d’offres sur les canaux numériques et la centralisation des données de l’entreprise.

De plus, les assureurs identifient le recours aux progiciels standards d’assurance (79%) et à une approche bimodale (81%) comme un objectif. Une approche bimodale correspond à la gestion séparée des systèmes historiques et des nouveaux systèmes afin de garantir la pérennité des processus internes tout en permettant d’innover et expérimenter autour du numérique. Même la méthode Devops, est citée comme un moyen ad hoc par 77% des répondants. La méthode Devops consiste à unifier les équipes de développeurs de logiciels internes à l’assureur et les équipes qui assurent le bon fonctionnement des serveurs informatiques. L’externalisation de certains processus métiers est également fortement ciblée (à 77%).

La sécurité informatique priorité numéro 1 

Par ailleurs, lorsque l’on demande aux assureurs quelles technologies leur sont nécessaires pour la mise en place de leurs nouvelles offres, la cybersécurité (56%) se positionne nettement en tête des préoccupations. L’étude pointe que des cas de fuite de données comme celui qu’a connu la Mutuelle Générale de la Police, il y a deux ans (les coordonnées personnelles de 112 000 policiers adhérents ont été abusivement diffusées sur internet) les ont sans doute sensibilisés aux risques de l’ouverture croissante du système d’information.

Parmi les autres technologies désignées comme « tout à fait nécessaires » par les assureurs, on trouve ensuite la détection de fraudes documentaires (39%) en réponse à la dématérialisation croissante des processus et à la démocratisation des logiciels de retouche photo. Selon l’étude, les assureurs cherchent donc en premier lieu à se prémunir contre les effets pervers du numérique.

Quant à l’exploitation des données, elle constitue le socle d’une partie significative des innovations telles que les offres à l’usage ou au comportement et les services de prévention. Le Machine Learning et l’intelligence artificielle (mais seulement 36% les citent) et l’analyse prédictive (35% les mentionnent) semblent être les technologies d’avenir pour le secteur, au travers desquelles les assureurs pourront passer d’un modèle d’indemnisation à un modèle préventif d’anticipation des risques.

On trouve ensuite le déploiement d’APIs (35% à peine considèrent cette technologie comme nécessaire alors que c’est la condition nécessaire pour créer un  écosystème notamment avec les startups), la capture omni-canale de documents (33%), l’automatisation de processus ou BPM (Business Process Management) (33%), les objets connectés (32%), le RPA (Robotic Process Automation) (22%) et la blockchain (10%).

Une étude réalisée via 155 entretiens téléphoniques

L’étude repose sur 155 entretiens téléphoniques avec des décideurs métier et IT du secteur de l’assurance, qui jouent un rôle majeur dans les initiatives de transformation numérique de leur entreprise. Les recherches principales à l’appui de cette étude ont été effectuées au cours du deuxième trimestre 2018. Les personnes interrogées occupent des postes à la direction générale, la direction marketing, à la direction des systèmes d’information ou encore à la direction des ventes.

Leurs sociétés comptent, pour deux tiers d’entre eux, 250 à 2500 salariés et, pour un tiers d’entre eux, plus de 2500 salariés. Elles comptent pour clients les grandes entreprises, des ETI et les PME, TPE pour deux tiers d’entre elles, et les particuliers pour six sur dix d’entre elles.

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