Chief Digital Officer de LVMH : « je me vois comme un producteur exécutif »

Ian Rogers, Chief Digital Officer, LVMH

« Je me vois comme un producteur exécutif qui rend les choses possibles pour les créatifs, je suis là pour qu’ils puissent concrétiser leurs projets, » déclare Ian Rogers, Chief Digital Officer de LVMH. Il s’est confié à La Revue du Digital en marge de l’événement VivaTech à Paris, le 30 juin.

20 ans dans la musique digitale

Sa référence aux créatifs s’explique car Ian Rogers a travaillé durant vingt ans dans l’industrie musicale, et plus particulièrement dans la digitalisation de la musique sur la côte californienne entre Los Angelès et San Francisco, avant de rejoindre LVMH en octobre 2015.


Il habite Paris depuis cette date. Il ne parle pas encore le français et comme il dit, « c’est comme si j’avais 1$ et que maintenant j’ai 5$, » pour évoquer ses progrès réels mais qui ne le rendent pas autonome dans la langue de Molière. A la différence de certains Chief Digital Officers, il n’est pas membre du comité exécutif du groupe.

« Je travaillais avec des artistes, » poursuit-il faisant référence à ses postes chez Apple Music ou chez Beats. La musique a été bouleversée par le digital. Considère-t-il le digital comme compatible avec le luxe ? « Oui bien sûr, c’est une idée du passé de penser le contraire, et je n’aurais pas été embauché sinon, » sourit-il.

Il poursuit : « internet permet de toucher des gens que nous ne touchions pas auparavant, et de les toucher de façon plus profonde. C’est un moyen de diffuser la connaissance de la marque et d’approfondir la relation. » N’y a-t-il pas un risque d’uberisation du secteur du Luxe ? « Comment ? Le terme ne s’applique pas, » tranche-t-il.

Des activités culturelles

Quel parallèle fait-il entre le luxe et la musique ? « Ce sont des activités culturelles, pour vendre les produits on communique autour de la culture, c’est un pré-requis pour vendre, » constate-t-il, tout en soulignant, que s’il est possible de mettre tout un catalogue de musique dans un smartphone, ce n’est pas possible avec le luxe.

Il précise : « c’est la manière dont on communique autour de la culture et la manière dont on la transmet qui ont changé. Les marques sur internet vont être de plus en plus importantes car on va tomber amoureux de la culture d’une marque. Internet va permettre de communiquer cette culture, plus que cela n’était possible auparavant. »

Chez Apple comme chez LVMH

Le Chief Digital Officer se bloque en revanche dès qu’il s’agit de donner des chiffres. Combien de personnes au digital chez LVMH ? « Je ne donne pas de chiffres, je viens d’Apple, on ne donne pas ce genre d’informations qui ne serviraient qu’à notre concurrence. » Idem sur ce que pourraient être les grands projets sur sa feuille de route.

Lors de l’événement Viva Technology qui se tient jusqu’au 2 juillet à la Porte de Versailles, LVMH présente sur son stand une quarantaine de startups dans des domaines très divers tels que la bouteille de vin connectée, l’impression 3D pour réaliser des bijoux ou le catalogue papier connecté.

« C’est mon équipe qui les a sélectionnées, ils ont auditionné des centaines de startups, » précise le responsable. « Ce n’est pas de la technologie pour la gloire de la technologie, ce sont des gens qui savent intégrer les innovations pour faire quelque chose d’appliqué, de nouveau, et qui a une valeur culturelle et une signification culturelle, » insiste-t-il. Et de rappeler qu’il a fait partie intégrante de la scène des startups californiennes et qu’il entend bien répéter l’exercice en France.

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