Société Générale, banque d’investissement : « nous testons les 3 modèles de transformation en feature teams »


[dropcap]L[/dropcap]a DSI de Société Générale Global Banking and Investors Solutions est engagée dans une profonde transformation de ses méthodes de travail et de ses outils. Travail en feature teams, usage du Cloud public et Continuous Delivery sont en chantier.

C’est ce que détaille Carlos Goncalves, DSI de cette entité qui recouvre les activités de banque d’investissement de la Société Générale. il a répondu aux questions de La Revue du Digital le 6 juillet à l’occasion de la Cloud Week 2016.

La banque teste les trois modèles


Premier point, le mode de fonctionnement des équipes de développement logiciel. Les startups telles que Spotify ont révolutionné cet aspect. Les méthodes de Spotify ont d’ailleurs été adoptées par la banque ING en Hollande. Chez Société Générale Global Banking and Investors Solutions, « le fonctionnement en tribus, nous on l’appelle plutôt toute la transformation feature teams, » réagit Carlos Goncalves.

Il décrit trois modèles qui se concurrencent aujourd’hui. Le modèle Spotify, et le modèle feature team tribu. « Il y a le modèle Less (Large Scale Scrum) et le modèle SAFE (Scaled Agile Framework). Pour l’instant nous testons les trois modèles, sur trois de nos grandes équipes, avec nos partenaires nous développons ces trois modèles, » dit-il.

Des résultats assez similaires, SAFE étant plus puissant

Les 3 méthodes ont des résultats assez similaires mais Safe est plus puissant

Résultats ? « Ils sont assez similaires dans beaucoup de cas, mais le modèle SAFE va beaucoup plus loin que le modèle tribu, puisqu’il permet ce que l’on appelle des trains, de prendre toute une fonctionnalité de très très grands projets, qui eux sont développés dans le modèle agile mais qui traversent plusieurs tribus, » note-t-il.

Autre évolution, l’usage du Cloud public, un sacré défi pour une banque qui doit assurer une protection sans faille de ses données. « Le Cloud public occupe place une place importante dans la stratégie que développe la partie SG CIB [NDLR : Société Générale Corporate and Investment Banking] de la Société Générale, dans le sens où le Cloud Public est l’endroit où l’on pourra déborder depuis le Cloud privé, » précise-t-il.

Ce travail est un chantier en cours dans lequel il avance avec précautions. « Pour l’instant nous sommes dans une période de Poc (Proof of Concept), nous avons engagé beaucoup de discussions avec Amazon et Azure. Nous venons de signer avec eux la capacité à migrer vers le Cloud en production mais la manière dont nous allons y aller ce sera de manière très itérative et prudente, » pointe-t-il.

Des Clouds publics adaptés 

Cette prudence s’explique par la régulation fixée par la BCE (Banque Centrale Européenne). Chose étonnante, la Société Générale est arrivée à ce que Amazon et Microsoft adaptent leurs contrats en fonction de cette régulation. Cela n’arrive jamais usuellement sur un contrat de Cloud public où chaque client se voit délivrer la même qualité de service et la même prestation.

Amazon et Microsoft ont accepté d’adapter leurs contrats de Cloud public

« Nous devons respecter un certain nombre de contraintes fixées par le régulateur, que nous avons réussi à mettre dans les contrats avec Azure et AWS, » confirme le DSI. L’expérimentation dira si les promesses seront tenues par les deux prestataires.

Carlos Goncalves remarque au passage que la plupart des startups des Fintechs utilisent le Cloud public, souvent Amazon et moins souvent Azure. Or, ces startups ne se voient pas soumises aux mêmes contraintes de la part du régulateur. Ce qui aboutit à empêcher la banque de travailler avec elles.

Dans le même temps, la DSI e Société Générale Global Banking and Investors Solutions manoeuvre afin de gagner en flexibilité. Elle teste la solution de Docker dans les containers. « Nous avons signé avec Docker, afin de pouvoir faire du provisionning et du déprovisionning dans le Cloud public ou privé, » ajoute le DSI.

Objectif 70% en continuous delivery en 2017

Enifn, Carlos Goncalves travaille depuis plusieurs années à la mise en production en continu des développements, ou continuous delivery. Pour lui, cette transformation va bien au-delà de la simple transformation de l’informatique. Elle touche le business.

L’objectif est de 70% de la DSI en Continuous Delivery en 2017

« Avec le continuous delivery, la transformation est bien plus profonde que celle de l’informatique, c’est la transformation du modèle opérationnel entre les métiers et l’informatique. C’est la capacité à réduire le time-to-market, à réduire le temps de livraison d’une fonctionnalité en production, » déclare-t-il.

Il travaille d’abord sur le backlog, les priorités, afin de s’assurer de livrer la meilleure valeur à ses clients. « C’est une transformation qui couvre l’intégralité des DSI. Aujourd’hui, environ 50% de la DSI a bougé vers le continuous delivery. L’objectif c’est que l’on dépasse cela vers 2017, nous devons être aux alentours de 60%-65%, peut être 70% c’est l’ambition, » conclut-il.

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