Montebourg mise sur les opérateurs mobiles pour contrer Google, Amazon ou Facebook


« Nous allons créer l’alternative numérique à partir des opérateurs télécoms » a annoncé Arnaud Montebourg, Ministre de l’économie et du redressement productif, jeudi 15 mai. Il a pris la parole à la Cité universitaire, lors de l’événement organisé par l’OIP (Open Internet Project).

Plainte contre Google 

L’OIP présentait la plainte qu’il dépose contre Google pour abus de position dominante dans les moteurs de recherche. Cette plainte a reçu le plein soutien du ministre, qui a même remercié de cette initiative, et qui en a également profité pour mettre les opérateurs au centre du jeu. C’est un peu sa marotte.


Pour le ministre, apparemment, le salut viendra des opérateurs télécoms face aux géants américains d’internet. Une approche qui ne manque pas de surprendre vu le peu de réussite et d’initiative de ces mêmes opérateurs dans le domaine d’internet, et de leur lourdeur organisationnelle, à part peut-être Free.

Son discours a également inquiété certains membres de l’assistance, car cela risque de reposer des questions sur la neutralité du Net, les opérateurs ayant la fâcheuse tendance de vouloir créer des voies à deux vitesses sur le web, selon le prix que les clients sont prêts à payer.

 Laisser vivre les opérateurs télécoms

Afin de donner de l’oxygène aux opérateurs, Arnaud Montebourg a relancé sa vieille obsession qui est que la Commission Européenne les laisse un peu tranquilles. « La Commission Européenne n’a cessé de mettre les opérateurs télécoms sous pression, tandis que les géants d’internet ont pu progresser sans aucune forme de contribution aux infrastructures ni même aux impôts » dit-il.

Il poursuit : « on se bat pour le renforcement de nos opérateurs télécoms à partir desquels on va créer l’alternative numérique, c’est pourquoi je me bats pour qu’il y ait trois opérateurs en France. D’ailleurs, il y en a 2 à 3 en Chine, 3 à 4 aux Etats Unis. »

Réguler les positions dominantes 

Il entend réguler les positions dominantes dans le Cloud, les réseaux sociaux, les moteurs de recherche, … En ce qui concerne l’initiative de l’OIP, il a rassuré l’association : « La France n’acceptera pas la  proposition du commissaire européen Almunia qui optimise la rente de Google. On veut que réguler les OTT devienne une priorité, il faut dépasser le droit de la concurrence pour favoriser l’émergence d’acteurs européens. Il faut faire de nouvelles propositions pour la nouvelle commission. »

Il s’est montré résolument aux côtés de l’OIP. « Nous avons demandé à la Commission Européenne d’empêcher l’abus de position dominante des moteurs de recherche, je partage les inquiétudes de l’OIP, et je partage l’analyse de Mathias Dopfner du groupe de presse Axel Springer. Il s’agit également de mettre fin à l’évasion fiscale via un cadre commun européen. »

 L’individu dépossédé de ses données

Dans ce domaine, l’usage des données personnelles le préoccupe particulièrement. « Les données personnelles sont devenues des choses n’appartenant plus à personne, le titulaire en est dépossédé au profit des entreprises qui les collectent » constate-t-il. Il propose de redonner à la personne un droit moral sur sa personne numérique, un droit à l’oubli, et le droit à l’effacement.

Il aura conclu sur  « vive un numérique libre. L’Europe doit devenir le premier producteur mondial de services numériques. Nous ne voulons pas devenir une colonie numérique des géants de l’internet mondial.  Il s’agit d’un enjeu européen, nous voulons être acteur et auteur. »

Photo, Arnaud Montebourg, ministre de l’économie et du redressement productif, le 15 Mai à la cité universitaire. 

 

Une réaction sur “Montebourg mise sur les opérateurs mobiles pour contrer Google, Amazon ou Facebook” :

  1. mic

    LoL ! jusqu’à l’année dernière, NOUS avions (la France) un annuaire électronique performant, en language naturel, mais que très peu de français savait utiliser, alors qu’IL (cet annuaire) était GRATUIT et DANS CHAQUE FOYER (accessible par le minitel) ! mais c’était une techno des années 80’s ! et … NOS gouvernements respectifs (tous confondus), ainsi que le seul et unique opérateur de l’époque, n’ont PAS SU PROMOUVOIR LE SAVOIR-FAIRE FRANCAIS !
    (annuaire en I.A, basé sur Elisa, avec des recherches tronquées avant et arrière, reconnaissance de mots faibles/forts, apprentissage, etc.)

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