Emmaüs ouvre son site de vente en ligne solidaire le 1er octobre

Label-Emmaus, site de vente d'Emmaüs, ouvre le 1er octobre

L’économie circulaire et solidaire arrive sur le web le 1er octobre. L’association Emmaüs ouvre sa plateforme de vente en ligne de produits recyclés par ses compagnons. Le site s’appelle label-emmaus.co. 

Donner du sens 

La démarche est gérée en interne, et devrait à terme créer une centaine d’emplois orientés Web. Le modèle économique d’Emmaüs repose sur le don ou la récupération de produits dont on ne veut plus ou qui sont en fin de vie. Ces produits sont remis en état de marche par les membres de l’association et vendus.


L’association compte sur le développement de cette économie de la solidarité, en particulier en étant présente auprès des jeunes générations qui utilisent le site « le bon coin » dès le lendemain de Noël pour mettre à la vente les cadeaux qui ne leurs plaisent pas. L’idée est de convaincre les jeunes de donner ces objets et non plus de les vendre.

« Il s’agit de donner du sens, Emmaüs répond aux questions actuelles, » souligne Thierry Kuhn, président Emmaüs France, convaincu que cette démarche du don a de l’avenir. Comme dans les points de vente d’Emmaüs, les ventes serviront à former et financer le retour à l’emploi des personnes en difficulté.

Rentable en 5 ans

Le coût du projet est de 500 000 €, le financement vient pour partie de fondations.  Le projet doit être rentable en 5 ans. L’objectif de l’abbé Pierre à la création des chiffonniers d’Emmaüs a toujours été de rendre les gens autonomes par leur travail.

Les places de marché PriceMinister, CDiscount et Amazon avaient proposé d’héberger Emmaüs, mais l’association a refusé car elle souhaite développer un modèle différent.

Comme Emmaüs s’adresse à des populations précarisées, l’association travaille au fait de pouvoir régler ses achats en espèces. Un atout car beaucoup d’acheteurs ne possèdent pas de carte bancaire.

Emmaüs dispose de 350 espaces de vente en France. L’association met en avant qu’acheter ou donner à Emmaüs donne un sens à sa consommation. Son ambition est de proposer sur Internet une alternative aux sites marchands classiques, en portant les valeurs du mouvement Emmaüs: une deuxième vie pour les objets, une seconde chance pour les hommes.

Société coopérative

La structure portant ce projet sera une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) dont la gouvernance doit concilier une activité économique avec une finalité sociale en intégrant toutes les parties prenantes : salariés, vendeurs de la marketplace, partenaires économiques et institutionnels, particuliers sympathisants et acheteurs solidaires.

Label Emmaüs présente ce qui existe dans les points de vente physique. Le site offre la possibilité d’acheter une sélection d’objets : les essentiels du quotidien, des objets de collection, du matériel high tech ou encore du mobilier de bureau à destination des professionnels.

Au-delà de l’achat, cette plateforme veut mobiliser les donateurs, les acheteurs et les sympathisants autour de l’association créée par l’Abbé Pierre. Ils pourront par exemple choisir de publier en ligne leur petite annonce solidaire et de donner le gain de leurs ventes au profit d’Emmaüs, ou encore devenir sociétaire de la coopérative Label Emmaüs et participer à cette aventure solidaire au-delà du geste d’achat.

Travail avec Simplon

Côté technique, Emmaüs travaille avec Simplon, une agence web qui se veut une école d’insertion par le numérique. Ce sont les personnes accueillies chez Emmaüs qui mettront en ligne les annonces et prépareront les commandes. Elles seront formées aux compétences numériques et logistiques.

La coopérative emploiera aussi des personnes en insertion sur les métiers de demain tels que le développement web, le webmarketing, le support, la logistique et le service après-vente.

Avec l’ouverture de la boutique en ligne, Emmaüs revendique de donner accès au plus grand nombre à ses bric-à-brac. L’association veut amplifier le rayonnement de son action, et poursuivre son action militante et sociale en faveur des personnes en situation de retour vers l’emploi, en les formant aux métiers du numérique.

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