346 millions d’euros à la poubelle : le bilan de la paie des fonctionnaires


La Cour des comptes revient sur le désastre que représente la tentative de création d’un système de paie unique pour 2,8 millions fonctionnaires dans son bilan annuel publié le 11 février.

1 € symbolique

Bilan : 346 millions d’euros ont été dépensés en pure perte. L’état récupère des logiciels qui ne valent rien. Le logiciel de paie tout seul qui a coûté 144 millions d’euros est valorisé 1 € symbolique dans les comptes de la nation.


Quelques rares éléments positifs semblent surnager. Les référentiels interministériels de gestion des ressources humaines, de gestion administrative et de paie ont été revus et améliorés. Ils sont susceptibles d’être partagés voire mis à profit dans la conduite de futurs projets.

11 ans d’aveuglement

Dans plusieurs ministères, des pratiques irrégulières de paie ont pu être résorbées. Des organisations plus efficientes ont été mises en place dans les ministères. Mais était-il bien utile de passer par ce désastre qui s’est étalé entre 2006 et 2013, après une phase de mûrissement de 2002 à 2005 ?

Les ministères pilotes dans ce projet étaient l’agriculture, l’éducation nationale, l’environnement et l’intérieur.

La Cour des comptes liste les raisons de l’échec de ce projet. Elles sont excessivement nombreuses. On trouve ainsi :

  • Absence d’une autorité centrale unique,
  • Absence de gouvernance et de pilotage du projet,
  • Manque de compétence du responsable du projet qui n’avait jamais travaillé sur des projets informatiques d’une taille similaire,
  • Des réunions avec 50 participants qui se concluent avec une unanimité de façade,
  • Absence de responsables de niveau suffisamment élevé dans la hiérarchie délégués par les ministères,
  • Manque d’informaticiens aguerris : la délocalisation à Caen de l’équipe en charge du management afin de compenser la dissolution d’un régiment de l’armée de terre n’a pas contribué à faciliter le recrutement,
  • Absence d’analyse des dépenses,
  • Absence d’audit externe,
  • Ignorance des différences de culture des différents gestionnaires de ressources humaines concernés,
  • Rivalités entre services de l’administration,
  • Intervention des syndicats,
  • Paris techniques risqués,
  • Prévisions irréalistes qu’il s’agisse des délais, des coûts ou des difficultés techniques,
  • Manque d’implication et résistance des ministères qui se sont sentis en mode subordination alors que l’on attendait qu’ils soient actifs,
  • Poussière cachée sous le tapis, les ministères ayant évité de communiquer sur leurs difficultés,
  • Désintéressement des ministres concernés ainsi que du Premier ministre,
  • Mode de réalisation du projet dont on sait qu’il ne fonctionne pas : le premier livrable était prévu 2 ans et demi après le lancement des développements logiciels,
  • Concentration sur les détails plutôt que sur la vision globale,
  • Annonce de bénéfices liés au projet qui pouvaient être atteints par d’autres voies,
  • Complexité abyssale et évolution permanente des règles de calcul des paie,
  • Dix référentiels informatiques à maintenir synchronisés en continu,
  • Etc.

 

2 réactions sur “346 millions d’euros à la poubelle : le bilan de la paie des fonctionnaires

  1. anti-mafia

    Rationnalisme salarial des fonctionnaires d’après source d’idée appuyé de l’article XIV constitutionnelle 1789:

    ° par décret le logis du fonctionnaire serait rendu gratuit car rendu propriété étatique où et sous convention avec les propriétaires ?, ainsi fonctionnaires sous Tacite office règlement intérieur avec logis rendu ignifugé qu’ économe énergétiquement ?
    ° fonctionnaires porteur d’un bracelet numéroté en composite sécurit hypoallergénique plombé NON traker, ainsi son porteur pointerait temps-réel ce qui lui ouvrirait portes/démarrer véhicule/usager de biens administratifs habilités ?
    ° pourquoi payer le fonctionnaire au lieu de les prendre en charge comme nos spp/soldats ?, que tous les contrats fonctionnaires rendu unique qu’à mandat annualisé renouvelable à condition repasser les tests qu’être émérite et présenter un BILAN de l’année écoulée dépassant les 49,9%/100

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  2. anti-mafia

    Idée civique sous égide article XIV constitutionnelle 1789:

    ° soit mis systématiquement en examen « fonctionnaire/élu », responsable du moindre gaspillage de « denier public », qu’idem si rendraient des rendus de BILAN genre trimestriellement noté en dessous des 49,9%/100;
    la Loi organique rend pourtant déjà responsable de leur tenue comptable que doivent mêmes rendre compte instamment dès un citoyen le leur en demanderait est ceux-ci devrons répondre sans condition aucune est idem pour les revêtu d’un pouvoir judiciaire « justice laxiste alors ??? »
    ° que celui responsable du moindre gâchis en « denier public », devra rembourser à hauteur faisable où et en plus
    de faire du t.i.g où et ce voir saisir ses avoirs que biens comme pour les bandits où et interdit de service public à vie que métiers réglementés que sensibles même sous pavillon étranger

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