Les dirigeants d’entreprise formés en s’inspirant des politiques, constate Arnaud Montebourg

Arnaud Montebourg, le 18 février au Web2business 2016

C’est avec surprise et un regain de confiance en lui qu’Arnaud Montebourg constate que les cours de management et de prise de décision en entreprise, qu’il a suivis à l’Insead (Institut européen d’administration des affaires), sont inspirés par la politique.

« Tous les cours de management et de prise de décision étaient inspirés par la politique, » dit-il. L’ancien ministre des Finances et du redressement productif, a pris la parole en ouverture de l’événement Web2business 2016, le 18 février à Paris.

Napoléon et Margaret Thatcher


« Il y a eu un cours sur comment s’inspirer de Napoléon dans sa période consulaire plutôt que dans sa période Empire fait par un Belge, un cours sur Margaret Thatcher et Lyndon B.Johnson et y compris les cours des grands spécialistes de la prise de décision entrepreneuriale, » liste -t-il. « C’était absolument stupéfiant, » note-t-il.

Le principe des cours à l’Insead étant que les élèves s’enseignent entre eux, Arnaud Montebourg a pour sa part réalisé un cours sur les nationalisations, avec un cas d’application à Florange. « Pour l’anecdote, tout le monde a applaudi sauf les Anglais. Les Américains, les Japonais, tous les pays du Sud, les Allemands étaient d’accord., » sourit-il.

Arnaud Montebourg a suivi l’Advanced Management Program pour les Seniors de l’Insead, et non le MBA de l’école. « Tous ceux qui étaient là [59 dirigeants et cadres] avaient entre 45 et 55 ans. Ils sont tous à des niveaux n-1, n-2, n-3 de très grosses entreprises mondiales, » explique-t-il.

Cadres en rupture

Ces cadres sont en rupture. « Soit les entreprises souhaitent leur départ, et dans le paquet cadeau, elles leur offrent la formation à l’Insead, soit ces cadres aspirent à monter dans l’entreprise, et c’est elle qui leur offre la formation », précise-t-il. « Cela représentait 1000 années d’expérience professionnelle à nous tous, » s’enthousiasme-t-il.

Moqué pour son retour à l’école, l’ancien ministre réagit. « Pour moi, on doit se former toute sa vie, j’entends parfois des critiques, des moqueries sur le fait qu’un ministre ne devrait pas se former, » évoque Arnaud Montebourg.

« Mais tout le monde se forme, tout le temps, » pointe-t-il. « On en apprend tous les jours, même parfois au détriment de ce que l’on fait. La courbe d’apprentissage cela existe dans l’entreprise, dans la vie, dans les ministères, dans la médecine, le droit, » établit-il.

On se fait la main

Lui-même a été avocat durant huit ans. Tout en reconnaissant que parfois cela se passe mal. « Parfois, on se fait la main, les internes, l’appendicite, le premier dossier pour un avocat, ça fait parfois des dégâts. Mais la vie c’est comme ça« , tranche-t-il.

Malgré cette fréquentation de dirigeants de grandes entreprises, Arnaud Montebourg reste attaché aux petites entreprises, rebuté par la bureaucratie des grands groupes et attiré par l’innovation des petites structures.

« J’avais décidé de m’intéresser depuis longtemps à l’entreprise, pas n’importe laquelle, je ne voulais pas aller dans les grands groupes parce que d’une bureaucratie publique passer à une bureaucratie privée, ça ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse c’est la petite entreprise innovante, c’est à dire la mutation, » martèle-t-il.

Actionnaire de startup

Rappelons qu’Arnaud Montebourg est entré au capital d’une startup, dédiée à l’éolien, NewWind en octobre dernier, dont il est devenu président du conseil de surveillance.

Et de conclure : «  »J’ai essayé moi-même en politique d’être un innovateur, sans grand succès, il faut en convenir, mais enfin j’ai essayé. »

L’expression « Redressement productif » inventée par François Hollande

C’est le Président de la République qui a inventé la dénomination de « Redressement productif » pour le ministère confié à Arnaud Montebourg. « Je lui ai dit Redressement industriel plutôt  ? » raconte l’ancien ministre qui poursuit : « il a répondu, non, non, tu verras, c’est plus vaste, il y aura plein d’autres choses dedans, le numérique, etc. » Donc va pour le redressement productif, a accepté Arnaud Montebourg, fervent défenseur du « fait en France » et qui souligne que posséder son outil de production permet de mieux résister à la crise.

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