L’acquisition de VMware par Broadcom fait l’objet d’une enquête approfondie de l’Europe


La Commission européenne annonce ouvrir une enquête approfondie afin d’apprécier, au regard du règlement de l’UE sur les concentrations, le projet d’acquisition de VMware par Broadcom. La Commission craint que Broadcom ne restreigne la concurrence sur le marché de certains composants matériels qui sont interopérables avec les logiciels de VMWare. 

La Commission européenne ne parle pas de l’augmentation des prix crainte par les DSI

Etonnamment, la Commission europénne ne mentionne pas l’abus de position dominante possible de la part de Broadcom. Or, il s’agit d’une crainte majeure pour les DSI du Cigref qui ont alerté la Commission sur ce point et qui citent les exemples des prix des produits de CA Technologies et de Symantec qui avaient été rachetés précédemment par Broadcom.

La Commission regarde du côté du favoritisme que Broadcom pourrait développer vis-à-vis de ses propres solutions matérielles

La Commission préfère regarder du côté du favoritisme vis-à-vis de ses propres solutions matérielles que Broadcom pourrait développer. « Broadcom est un important fournisseur de composants informatiques. Il est en passe d’acquérir VMware, l’un des principaux fournisseurs de logiciels de virtualisation de serveurs » rappelle Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence.

« Notre enquête initiale a montré qu’il était essentiel que les composants matériels des serveurs soient interopérables avec les logiciels de VMware. Nous craignons qu’après la concentration, Broadcom soit en mesure d’empêcher l’interopérabilité des matériels de ses concurrents avec les logiciels de virtualisation de serveurs de VMware. Il pourrait en résulter une hausse des prix, une réduction du choix et une baisse de l’innovation pour les clients et les consommateurs » énumère la commissaire européenne.


La Commission s’inquiète de la perte d’intéropérabilité avec des matériels concurrents de ceux de Broadcom

L’enquête préliminaire de la Commission indique que l’opération pourrait permettre à Broadcom de restreindre la concurrence sur le marché de la fourniture de cartes réseau, de HBA FC et d’adaptateurs de stockage. Broadcom pourrait détériorer l’interopérabilité des logiciels de virtualisation de serveurs de VMware avec les matériels de ses concurrents au profit de ses propres matériels. Il pourrait évincer les matériels de ses concurrents en les empêchant d’utiliser les logiciels de virtualisation de serveurs de VMware, ou en détériorant leur accès à ces logiciels.

La Commission examinera si Broadcom est susceptible d’entraver le développement de cartes réseau intelligentes par d’autres fournisseurs

La Commission examinera également si Broadcom est susceptible d’entraver le développement de cartes réseau intelligentes par d’autres fournisseurs. En 2020, VMware a lancé le projet Monterey avec trois vendeurs de cartes réseau intelligentes, NVIDIA, Intel et AMD Pensando. Broadcom pourrait réduire la participation de VMware au projet Monterey afin de préserver ses propres recettes issues des cartes réseau intelligentes. Cela pourrait entraver l’innovation au désavantage des clients.

Broadcom serait susceptible de grouper dorénavant la vente des logiciels de virtualisation de VMware avec celle de ses propres logiciels, à savoir des logiciels pour ordinateurs centraux et des logiciels de sécurité, et de cesser de proposer les logiciels de virtualisation de VMware en tant que produits autonomes, ce qui réduirait le choix et pourrait mener à l’éviction de fournisseurs de logiciels concurrents. L’opération envisagée a été notifiée à la Commission le 15 novembre 2022. La Commission dispose à présent de 90 jours ouvrables, soit jusqu’au 11 mai 2023, pour prendre une décision.

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