La solitude des patrons des infrastructures informatiques : l’exemple d’Aviva


Panacher les équipes entre les pays 

Il a appliqué ce panachage de nationalités également dans le cadre du management des services partagés. « Sur la gestion des serveurs x86, le leader est un Polonais, et le délégué est un Français » illustre-t-il.  De même, sur les process Itil, il a associé deux nationalités. Cela oblige à organiser de nombreuses conférences téléphoniques, mais cela marche. Les discussions se réalisent en anglais, même si tout le monde n’est pas forcément très à l’aise dans cette langue.

« Je n’ai pas de ressources dédiées pour faire tourner ces services partagés » poursuit Philippe Gibert «  Au global, je dispose de 3 ETP [NDLR : Equivalent temps plein] polonais et de 6 ETP français pour faire fonctionner l’Europe entière depuis deux ans » présente-t-il. Il avait été prévu initialement 30 personnes afin de faire fonctionner l’ensemble. « Tous les collaborateurs ont leur job local, à laquelle s’ajoute une responsabilité sur le Data Center » précise-t-il.


Passer rapidement à la concrétisation du projet

Comment réussir un projet d’une telle ampleur ? « Tout projet de transformation demande du temps et une unicité de commandement. Il faut passer rapidement à l’acte quand vous êtes convaincu de votre projet. Il y a un moment où il faut arrêter de faire des présentations powerpoint, ‘NO MORE POWERPOINT’ » conseille-t-il.

Pour cela, il préconise de rendre les choses concrètes, de choisir le lieu où sera le Data Center, de déployer le réseau, … « Et n’oubliez pas dans tout cela que vous aurez à le gérer après » rappelle-t-il. Dans ce projet, quels auront été les freins principaux ? « Le technique n’est pas un problème, ce qui freine c’est la DRH, la compliance [NDLR : la conformité réglementaire], la Data Protection, le juridique » liste-t-il.

Il lui a fallu transférer des données à travers des frontières et cela n’a pas été simple, indique-t-il, notamment avec la CNIL française. Cela aura consommé beaucoup de temps et d’énergie. Les avocats et le juridique auront beaucoup travaillé pour des dossiers que plus personne n’ira jamais ouvrir. « Pourquoi écrire des contrats de 300 pages pour des services alors que un mois plus tard, les services, la facturation, le coût des machines virtuelles tout cela a évolué ? Il y a tout un  tas de choses que l’on ne peut pas prévoir » déplore-t-il.

Les dépenses sont approuvées chaque semaine 

Au final, toutes les dépenses du nouveau Data Center sont approuvées chaque semaine par les CIO de chaque pays. « Si vos performances sont bonnes, et que le taux de disponibilité est de 99,9%, vous n’avez pas de souci à vous faire et vous pourrez passer une journée de tranquillité» veut-il finalement rassurer.

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