Le secrétaire général de l’Elysée a annoncé à 19 heures mardi 26 Août, la nomination d’Emmanuel Macron en tant que ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique dans le nouveau gouvernement de Manuel Valls à la place d’Arnaud Montebourg. Axelle Lemaire est reconduite en tant que secrétaire d’état au numérique auprès du ministre de l’économie.
Banquier d’affaires
Ancien conseiller auprès du président de la République, énarque, inspecteur des Finances et ancien banquier d’affaires en tant qu’associé gérant de la banque Rotschild, Emmanuel Macron incarne, à 37 ans, une ligne libérale là où Arnaud Montebourg demandait un coup de barre à gauche.
Emmanuel Macron a été secrétaire général adjoint de l’Elysée de 2012 à juin 2014. Il est à l’origine du Pacte de responsabilité et de la politique de l’offre prônés par François Hollande. Il est familier des grands patrons et de la préparation des grands sommets européens. Sa nomination, ainsi que la reconduction de Axelle Lemaire, ont été saluées par Guy Mamou-Mani, président du Syntec Numérique.
La Dream Team du numérique
« Emmanuel Macron et Axelle Lemaire, c’est la dream Team » s’enthousiasme Guy Mamou-Mani sur twitter. Il poursuit : « Emmanuel Macron n’est pas qu’un banquier brillant, c’est lui qui a organisé le déjeuner numérique de l’Elysée pour sensibiliser François Hollande. » Et il termine : »en tant que conseiller, il était à l’écoute et très sensible à la modernisation de l’état et à la transformation numérique de l’économie. »
En octobre 2013, François Hollande avait déjeuné avec une dizaine de dirigeants de la filière numérique. Autour de la table, il y avait Octave Klaba (OVH), Jacques-Antoine Granjon (Vente privée), Pierre Louette (fédération française des télécoms), Jamal Labed (Association française des éditeurs de logiciels), Benoit Thieulin (conseil national du numérique), Marc Simoncini (fondateur de Meetic), Marie Ekeland (France Digitale), et Guy Mamou-Mani.
Les télécoms sur la table
Les sujets abordés avaient alors été la souveraineté numérique, la création d’une place boursière européenne où les grandes entreprises en croissance pourraient se coter, la fiscalité des startups, et la stratégie industrielle européenne du digital.
De fait, parmi les dossiers qui attendent le nouveau ministre, on trouve la régulation et la réorganisation du secteur des télécoms en France et en Europe. Arnaud Montebourg était très à l’écoute des opérateurs et souhaitait en faire le fer de lance de la riposte française aux géants américains que sont Google ou Amazon. Il estimait que la guerre des prix entre opérateurs télécoms menait à une fragilisation excessive du secteur.
Il y a également la question de la fiscalité du secteur du numérique, qu’il s’agisse d’aider le développement des startups ou de l’échappement à l’impôt que pratiquent les géants américains via des dispositifs fiscaux entre pays européens. Et il y a la question de la souveraineté sur les données. Là aussi Arnaud Montebourg était très remonté contre Google.
Le cave se rebiffe
Par ailleurs, le Nouvel Observateur révèle qu’Emmanuel Macron avait accroché dans son bureau de conseiller du président de la République, une photo de la couverture du roman « Le cave se rebiffe » d’Albert Simonin. Dans un portrait très dense, l’hebdomadaire ajoute qu’Emmanuel Macron a Jacques Attali comme mentor, qu’il est 3ème prix du conservatoire de piano d’Amiens, lauréat du concours général de français, élève de khâgne B/L (lettres et sciences sociales) au lycée Henri-IV, élevé chez les jésuites et d’une famille de médecins spécialistes.
Plutôt que libéral, Emmanuel Macro préfère se qualifier de « réaliste », c’est à dire qu’il considère que ce qui compte, ce sont les droits allouables aux individus car ils peuvent être financés, c’est à dire les droits réels. Enfin, il tutoie le président.
Photo : Emmanuel Macron, nouveau ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique
