Trois propositions étudiées pour restructurer financièrement le géant Atos

Paul Saleh, DG d'Atos SE

Le géant français des services informatiques Atos annonce avoir reçu quatre propositions afin de parvenir à se rétablir financièrement. La date limite de réception des propositions avait été fixée au vendredi 3 mai.

Une offre ayant été écartée, la survie de géant Atos tel qu’il existe encore aujourd’hui avec ses 100 000 employés professionnels de l’informatique se joue sur la scène jusqu’au 31 mai entre trois acteurs, Daniel Kretinsky, les créanciers d’Atos et David Layani, pour la prise de contrôle de l’entreprise. Atos cherche désespérément à trouver une solution à sa dette de 4,9 milliards d’euros. Atos ne mérite pas d’être descendu aussi bas à cause de ses catastrophiques gestionnaires jusqu’à présent.


Le choix du repreneur devrait se jouer sur sa capacité à apporter avec certitude de l’argent frais, la crédibilité de son projet industriel et le montant de dettes qu’il demandera aux créanciers d’abandonner pour sauver l’entreprise et ses capacités de remboursement. La période qui s’ouvre jusqu’au 31 mai va être consacrée à clarifier les offres et si possible à les faire évoluer afin de satisfaire les créanciers d’Atos. A ce stade, la proposition de David Layani paraît trop optimiste et celle de Daniel Kretinsky est très pessimiste.

Les créanciers d’Atos montent au créneau


Le détail de chacune des quatre offres a été publié in extenso par Atos. On a accès à l’offre d’un groupe de porteurs d’obligations et de banques faisant partie des créanciers de Atos,  à l’offre de Bain Capital, à l’offre d’EP Equity Investment, société de Daniel Kretinsky – investisseur récemment passé aux commandes du groupe Casino – en partenariat avec Attestor Limited et à l’offre de Onepoint, société de conseil actionnaire d’Atos et contrôlée par David Layani en consortium avec Butler Industries.

Ces propositions ont été présentées au Conseil d’administration le dimanche 5 mai 2024. Le conseil a décidé avec la direction du groupe et après alignement avec l’administratrice judicaire Hélène Bourbouloux de ne pas poursuivre les discussions avec Bain Capital car sa proposition ne répond pas aux objectifs déclarés d’Atos de prendre en compte l’ensemble de son périmètre.

Bain Capital est un investisseur, propriétaire d’Inetum en France, une société de services informatiques intervenant sur le même type de projets qu’Atos. Bain Capital était intéressé par reprendre l’entité Eviden, une direction digitale d’Atos, qu’il évalue entre 2,4 et 2,8 milliards d’euros. Bain Capital se déclare volontaire pour faire partie d’un consortium qui reprendrait l’ensemble d’Atos. Bain Capital détient également la firme d’analyse du marché de la consommation Kantar.


A la recherche d’une restructuration financière dans l’intérêt social d’Atos


La direction d’Atos est chargée par le conseil d’administration de coordonner les discussions, sous l’égide de la conciliatrice et avec le CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle), afin de parvenir à un accord de restructuration financière qui soit dans le meilleur intérêt social d’Atos, y compris de ses employés, clients, fournisseurs, créditeurs, actionnaires et autres parties prenantes, tout en maintenant un mix d’activités attractif.

Atos annonce qu’il travaillera avec ses créanciers financiers pour sélectionner d’ici le 31 mai 2024 une solution de restructuration financière acceptable pour eux et cohérente avec les paramètres financiers d’Atos, afin de parvenir à un accord final de restructuration financière d’ici juillet 2024. Atos prévient que cette restructuration financière impliquera probablement des changements radicaux dans la structure du capital d’Atos. Une émission significative de nouveaux titres de capital devrait entraîner une dilution massive des actionnaires existants d’Atos SE.

En parallèle, Atos a engagé des discussions avec l’Agence des participations de l’Etat français (APE) qui souhaite acquérir 100% des activités d’Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité) d’Atos SE. Les propositions reçues le 3 mai sont compatibles avec la lettre d’intention non-engageante reçue de l’Etat français.

Recherche d’une solution d’ici le 31 mai avec les créanciers financiers

« Nous allons maintenant travailler avec nos créanciers financiers pour trouver une solution d’ici le 31 mai qui leur soit acceptable et conforme aux paramètres que nous avons partagés » présente Paul Saleh, Directeur général d’Atos SE. « Je suis convaincu qu’un accord final pourra être conclu d’ici la date cible de juillet 2024, garantissant la continuité des opérations pour nos clients et dans le meilleur intérêt des employés, clients, fournisseurs, créditeurs, actionnaires et autres parties prenantes d’Atos » dit-il.

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