La vidéo devient un puissant levier d’attraction sur les sites de e-commerce. C’est pourquoi Boulanger, distributeur de produits technologiques, a décidé de publier sur son site des vidéos présentant l’ensemble de son catalogue, soit 20 000 références.
Guillaume Bauduin, directeur du contenu chez Boulanger, a expliqué comment il a procédé à l’occasion d’une table ronde organisée le 23 octobre lors du salon VAD 2013 à Lille. « L’atout de la vidéo est la capacité à expliquer rapidement le fonctionnement d’un produit. En dix secondes, on a compris, par rapport à la fiche produit ou à des photos » dit-il.
Boulanger a converti l’ensemble de ses 22 000 fiches produit en vidéos. Le tout a été mis en ligne à partir de Juin 2013. Ce distributeur gère 122 magasins en France. Il a choisi une solution automatisée de conversion de ses bases documentaires en vidéos. Le résultat est plutôt basique mais a l’avantage de présenter l’information de manière animée et plus ludique.
Guillaume Bauduin a choisi cette solution car le coût de réalisation d’une vidéo classique est particulièrement élevé. « Le coût est de 2000 à 3000 € par produit. De plus, certains de nos produits ont une obsolescence rapide, certains PC n’ont une présence que de 6 semaines dans nos rayons » indique Guillaume Bauduin.
Quand on distribue 20 000 références, il est impossible de procéder de façon classique pour réaliser des vidéos. Boulanger s’est donc tourné vers la technologie proposée par la société 2Emotion. La solution automatise la conversion de documents tels que les photos des produits, les pictogrammes, les contenus de fiches produit, en une vidéo plus attrayante qu’un document statique.
« Nous disposons désormais de 26 000 vidéos sur Boulanger.fr » souligne Guillaume Bauduin. « La vidéo est plus ludique et elle nous différencie des concurrents. » Les contenus fournis par Boulanger ont permis de générer des vidéos de 45 secondes. Par exemple, pour le smartphone Galaxy S4 de Samsung, « toutes les technologies sont présentées comme si un vendeur était près de vous » se félicite Guillaume Bauduin.
La fréquentation du site Web a évolué. Guillaume Bauduin note que « le temps passé sur le site augmente très rapidement. Le taux de transformation augmente régulièrement de 20% à 30% ; mais comme nous travaillons beaucoup sur son optimisation, il est difficile de faire la part de ce qui vient de la vidéo et des autres améliorations que nous réalisons en permanence. »
Signe de l’intérêt de ces vidéos, elles sont désormais demandées par les responsables des magasins physiques. « Ces vidéos sont demandées par les points de vente, pour être placées à côté des produits, cela suscite l’envie, et aide à la vente comme si un vendeur était présent » se réjouit Guillaume Bauduin.
La réalisation des vidéos a été effectuée par la société 2Emotion. « On a créé un gabarit spécifique pour les produits de Boulanger » explique Nicolas Tralonga, DG de 2Emotion. « Les gabarits seraient différents pour la mode, où il s’agit de faire rêver, ou pour le tourisme. » Il ajoute : « tout a été automatisé à partir des catalogues fixes, en intégrant les photos, les pictogrammes et les fiches produits. »
Intervenant lors de la même table ronde, Philippe Bornstein, PDG de Netineo, société de conseil en stratégie vidéo, affirme que « la vidéo est le contenu le plus recherché par les internautes sur tous les devices. L’audience est grandissante depuis 2011. Et ce n’est rien comparé à ce qui se passe aux Etats Unis. »
Après la réalisation des vidéos, il s’agit de publier ces contenus sur les carrefours d’audience que sont Youtube et Daulymotion, pour emmener ensuite les internautes vers le site marchand. Il semble que la vidéo aide à mieux référencer les pages qui les hébergent. C’est ce que pense Nicolas Tralonga, « 23% des résultats de Google sont de la vidéo, qui sont donc favorisés par Google. Le taux de visibilité est multiplié par dix entre une page sans et avec vidéo. » La vidéo devient un outil de conversion de vente. « On ajoute des boutons ‘clic to action’ » décrit Philippe Bornstein, « ainsi que des informations de disponibilité et de délai de livraison pour un produit. »
Dans le futur, « une technologie d’overlay permettra d’ajouter des informations sur la vidéo, et on ajoutera de l’analytique » annonce Guillaume Bauduin. Il précise : « on peut tout tracer, si quelqu’un voit un ensemble de vidéos, on trace son profil, et on voit ce qu’on peut lui proposer. » Philippe Bornstein termine en disant qu’il ne faut pas oublier que la vidéo est sociale. « Il faut permettre le partage social des vidéos » conclut-il.
Photo : Guillaume Bauduin, directeur du contenu chez Boulanger, le 23 octobre lors du VAD 2013 de Lille.
