Numérique : le Conseil européen va dans la bonne direction mais pas bien vite


Assez du verrouillage iTunes

Côté protection des citoyens, le conseil a dans son viseur, sans les nommer, les plateformes d’Apple, Facebook, et autres Microsoft qui cherchent à verrouiller leurs utilisateurs dans leur écosystème. Le conseil annonce qu’il faut s’attaquer aux obstacles qui empêchent à chacun d’accéder à sa « vie numérique » à partir de différentes plateformes en raison d’un manque d’interopérabilité ou de portabilité des contenus et des données. « Cela nuit à l’utilisation des services numériques et entrave la concurrence. »

En conséquence, le conseil demande l’établissement d’un cadre ouvert  pour garantir cette interopérabilité et cette portabilité et en évitant les charges administratives inutiles, en particulier pour les PME. Côté protection des données personnelles des citoyens, le calendrier qu’avait en tête la commissaire européenne Nelly Kroes en charge de l’agenda numérique n’est pas repris explicitement par le conseil.


La commissaire pensait à une adoption avant mai 2014. Le conseil évoque « l’adoption en temps voulu » d’un cadre général rigoureux de l’UE sur la protection des données et de la directive relative à la cybersécurité. L’objectif étant cependant que ce cadre permette d’achever le marché unique numérique d’ici 2015.

En matière d’Open Data, le conseil est résolument pour. Il encourage l’interopérabilité et la réutilisation des informations du secteur public. De plus, il demande d’appliquer le principe selon lequel des informations ne sont collectées qu’une seule fois auprès des citoyens.

900 000 emplois non pourvus dans le numérique

Enfin,  le conseil déplore la difficulté de pourvoir les emplois dans le numérique. Le communiqué reprend les chiffres de 2011, selon lesquels il y avait dans l’Union européenne 300 000 postes vacants dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Et si rien n’est fait, ce serait d’après le conseil,  pas moins de 900 000 postes qui devraient être vacants d’ici 2015. Côté formation, le conseil entend donc qu’une partie des fonds structurels et d’investissement européens (2014-2020) soit  affectée à l’enseignement des TIC, au soutien en faveur du recyclage et à l’enseignement et la formation professionnels en matière de TIC, y compris au moyen d’outils et de contenus numériques, dans le cadre de l’initiative pour l’emploi des jeunes.

Photo, tête à tête entre François Hollande et Angela Merkel lors du conseil européen d’Octobre 2013.