Professeur de droit constitutionnel, Dominique Rousseau explique l’origine de cette psychorigidité de l’élite dirigeante à l’égard du Web 2.0 (6) : « Elle a été formée à l’idée que la volonté générale ne peut être produite que par elle et non par la société où il y a trop d’intérêts et de passion. C’est une culture de méfiance des risques de fauteurs de trouble ».
On se retrousse les manches et on y va

Le digital, une révolution comparable à l’imprimé de Gutenberg
S’entêter à nier ou amoindrir l’évidence de ce nouveau contrepoids numérique sociétal constitue une chimère risquée pour les dirigeants pour les années à venir. L’ère de la toute-puissance du « top-down » est en passe d’être révolue au profit d’interconnexions plus complexes et plus volatiles également (sur ce thème, relire l’interview de Jean-Marc Lech publiée sur le blog d’Olivier Cimelière). Vouloir ignorer cet état de fait signifie creuser un écart qui peut être fatal à terme pour les élites.
Historien médiéval, Patrick Boucheron établit une intéressante analogie entre le Moyen-Âge et la période contemporaine (7) : « C’est une situation potentiellement dangereuse. Machiavel l’a écrit au moment de la révolution de l’imprimé (…) Entre 1520 et 1550, les effets sociaux d’un accès élargi à l’écriture ont obligé les élites à s’adapter. On peut imaginer que l’essor mondial d’une société numérique va servir de contre-pouvoir. C’est en tout cas une réalité sur laquelle les élites risquent fort de se casser le nez ».
Entreprises et institutions continuent pourtant de traîner des pieds face à cette tendance pourtant irréversible. Certains se rassurent en s’auto-décernant un brevet de « digitalisation avancée » parce qu’ils ont ouvert des pages Facebook et des comptes Twitter.
Sauf qu’à y regarder de plus près, on constate que ceux-ci ne font que dupliquer leurs habitudes éculées mais cette fois-ci en version numérique. L’univers politique est symptomatique à cet égard de cette vision tronquée. Nombreux sont aujourd’hui les élus à disposer de leur tribune sur Twitter.
Minoritaires sont en revanche ceux qui savent tenir de vraies conversations digitales. La plupart préfère asséner de la petite phrase assassine qui fera le buzz dans les médias et les entretiendra dans l’illusion d’une présence numérique pourtant bâtarde. Hormis les militants chauffés à blanc, personne n’a rien à faire de ces persiflages digitaux.
On range au placard les excuses éculées

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