Arnaud Montebourg, ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique défend une stratégie de consolidation à trois opérateurs mobiles qu’il pense inéluctable. Il s’est exprimé le 12 juin en ouverture de l’événement Telco&Digital, organisé par Les Echos à Paris.
L’existence de quatre opérateurs mobiles en France ne satisfait pas le gouvernement. Arnaud Montebourg, ministre de l’économie, estime qu’il est temps de revenir à une stratégie à trois opérateurs, un retour qu’il considère comme inéluctable. Il s’est exprimé en ouverture de l’événement phare sur les télécoms organisé par Les Echos, le 12 Juin.
Une stratégie de consolidation
« Nous défendons une stratégie de consolidation à trois opérateurs » martèle le ministre. « Il faut que la spirale autodestructrice dans le secteur des télécommunications s’arrête » insiste Arnaud Montebourg. Pour autant, cette stratégie de consolidation ne doit pas remettre en cause ce qui est déjà acquis par le consommateur, glisse-t-il, sans trop de conviction et un peu comme s’il disait cela pour se donner bonne conscience.
Pour le ministre, il faut que les entreprises dans le secteur se remettent à investir, et à trouver des stratégies de remplacement pour mettre fin aux plans sociaux, aux délocalisations dans les centres d’appels, et lors de la fermeture des services dans les réseaux de proximité. Idem pour les fonctions support ou l’arrêt des investissements dans le génie civil, dans le cadre de l’installation de la fibre optique.
Un retour à trois opérateurs n’est pas synonyme d’entente
Dès lors, Arnaud Montebourg conclut : « donc le retour à trois opérateurs est inéluctable. » Ce retour à trois opérateurs ne risque-t-il pas de pénaliser la concurrence et le consommateur ? « Le retour à trois opérateurs ne fera pas disparaître la concurrence et n’est pas synonyme d’entente » veut croire le ministre.
Il reste sur sa ligne : « il n’y a plus de place pour un marché du mobile fragmenté et des opérateurs affaiblis. » Et il veut croire que tout cela permettra au secteur des télécoms de créer des emplois, sans pénaliser le consommateur. Ainsi, les opérateurs « seront capables d’investir, cesseront de détruire de l’emploi, et cesseront de s’entretuer » rêve-t-il.
Photo : Arnaud Montebourg, ministre de l’économie, le 12 juin à l’événement des Echos, Telco&Digital, à Paris aux Elysées Biarritz.
Morgane Mons
Morgane Mons est journaliste spécialisée dans les nouvelles technologies et la transformation numérique des entreprises. Esprit Geek, passionnée de multimédia, retrouvez ses actualités sur son fil twitter.
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De l’espoir de limiter la destruction d’emploi, Arnaud Montebourg se construit une cause dont la conséquence inéluctable selon lui est un retour à trois opérateurs. Le retour aux investissements au lieu de la distribution de dividende lui semble pareille évidence. Au delà de la méthode Coué, je ne vois pas ce lien de causalité.
Pourtant le bon sens voudrait qu’en supprimant un opérateur, on supprime les emplois de cet opérateur. Et l’expérience montre que le retour à trois opérateurs alourdirait la facture de téléphone des français. Une mauvaise opération pour l’emploi et le pouvoir d’achat des français, incompréhensible de la part d’un ministre d’état.