L’actualité de la transformation


Monoprix mise sur le pilotage visuel de ses rayons pour améliorer les performances

Les caméras en rayon permettent le suivi en quasi temps réel de l'approvisionnement des rayons chez Monoprix

Depuis 2022, Monoprix a installé des caméras pour surveiller les ruptures de stock en rayon. Le système alerte en temps réel. Il a permis d’engranger des résultats significatifs. En 2025, Monoprix franchit une nouvelle étape dans l’animation visuelle des briefs des équipes en déployant des planogrammes interactifs en magasin.

Plus de 12 000 capteurs ont été déployés dans 107 magasins Monoprix et de l’ordre de 850 000 références produits (SKU) sont suivies en quasi temps réel. Les petites caméras Captana de VusionGroup prennent des photos des rayons en face d’elle très régulièrement.

« Dans un magasin, il y a deux temps forts dans la journée. C’est le temps du remplissage avant l’ouverture et puis le temps du qualitatif »

L’analyse en quasi temps-réel de ces images permet de repérer très rapidement les produits manquants et envoyer une alerte au responsable du magasin pour compléter le rayon. Hubert Desroche, directeur des opérations Monoprix souligne l’intérêt du dispositif. « Dans un magasin, il y a deux temps forts dans la journée. C’est le temps du remplissage, le replenishment, avant l’ouverture et puis le temps du qualitatif » dit-il.

La vidéo délivrée par Captana apporte des gains significatifs dans l’organisation du réapprovisionnement des rayons. « Lors du brief de 8 heures, le magasin dispose des remontées de tous les produits sur lesquels il doit prioriser le remplissage » pointe Hubert Desroche. « Il s’agit de remontées agrégées par priorité de rayon. Ensuite, en cours de journée, l’après-midi en particulier, il va y avoir des alertes en temps réel pour l’équipe de l’après-midi » poursuit-il. « C’est très précieux car nos magasins réalisent 50 % du chiffre après 17 heures. Le travail des équipes doit être extrêmement priorisé, ce que Captana nous permet de faire. »

Un suivi temps réel des rayons qui porte ses fruits

Le responsable explique que Monoprix a augmenté de 2,5 points son taux de détention en 2 ans. Le taux de détention est le nombre de références présentes effectivement en rayon dans le magasin par rapport à l’ensemble des références proposées par la centrale d’achat de l’enseigne. Si un point de vente propose 20 références alors qu’il pourrait en mettre à disposition 100, le taux de détention est de 20%. L’intérêt pour le commerçant est d’élargir la gamme de produits proposés afin de pouvoir séduire potentiellement plus de clients et accroitre les ventes.

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« Nous avons un objectif de 98 [de taux de détention]. Nous étions à 95-96. Il faut savoir que 2 points de détention, c’est 0,6 point de chiffre d’affaires »

Le « taux de détention » peut être appelé Détention numérique (ou D.t.N.). Il désigne le pourcentage des références produits qu’un magasin détient effectivement en rayon par rapport au nombre de références qu’il devrait détenir selon l’assortiment prévu. « Nous avons un objectif de 98 [de taux de détention] pour le réseau et les meilleurs sont à 99. Nous étions à 95-96, qui était assez bas. Il faut savoir que 2 points de détention, c’est 0,6 point de chiffre d’affaires. »

Le deuxième élément clé de ce projet porte sur l’amélioration de l’expérience client. La rupture de stock en rayon est l’une des premières causes de frustration des clients. Or en améliorant sa détention, Monoprix serait parvenu à augmenter le NPS, même si, Hubert Desroche le reconnaît, l’objectif fixé n’est pas encore atteint. Enfin, les ventes additionnelles représentent entre 1 et 2 points supplémentaires.

Animer les briefs de manière interactive

Pour Hubert Desroche, l’animation d’un magasin par des briefs est indispensable pour maintenir son niveau de performance et, selon lui, il faut disposer d’outils numériques pour animer ces briefs. « La phase de replenishment nécessite d’avoir des outils d’animation, de la productivité et une notion d’entraide dans le remplissage. Vient ensuite cette phase de qualitatif qui nécessite un gros engagement managérial. »

Hubert Desroche, directeur des opérations de Monoprix a pris la parole lors de Tech For Retail, le 24 novembre

« Le manager dispose des chiffres de son magasin, des différentes zones de son magasin, avec des comparaisons de résultats. On passe du déclaratif à l’animation en temps réel »

Le responsable veut doter les managers de magasin d’un outil pouvant leur donner les indicateurs clés de leur point de vente comme la démarque, la détention, le chiffre d’affaires de la veille de manière visuelle et non pas un simple tableau Excel. « Tous ceux qui ont côtoyé les opérationnels savent très bien que les opérationnels sont allergiques à l’Excel. Là, le manager dispose des chiffres de son magasin, des différentes zones de son magasin, avec des comparaisons de résultats. On passe du déclaratif à l’animation en temps réel, avec les chiffres de la veille ou la semaine précédente. »

Le management visuel permet d’identifier rapidement les zones à améliorer (en rouge)

Dans ce but, Monoprix déploie des écrans à côté des traditionnels tableaux Velleda classiques où sont inscrits le chiffre d’affaires de la veille et les priorités du jour. « Avec cet écran, le manager va pouvoir animer son brief par zone de référent et expliquer ses priorités avec des indicateurs très simples : la tendance du chiffre, la détention et la démarque. »

Affichage des informations agrégées issues des caméras

Outre ces données de base, il va pouvoir afficher le planogramme de chaque rayon et les informations agrégées issues des caméras. « Les employés disposent de données directement exploitables avec le placement, les 3 référents top, les 3 référents flop, et comment il doit reprioriser les priorités d’achat. Il s’agit vraiment d’un outil d’animation des référents rayon avec des données partagées à tous. »

On évoque la possibilité d’incentiver chaque employé sur ces valeurs et valoriser celui qui parvient à faire sortir une zone rouge de son rayon pour basculer dans le vert

Ce pilotage visuel des rayons constitue pour le responsable une véritable évolution du management des magasins et le responsable évoque même la possibilité d’incentiver chaque employé sur ces valeurs et valoriser celui qui parvient à faire sortir une zone rouge de son rayon pour basculer dans le vert. Pour la gestion à court terme du magasin, le dispositif permet d’identifier un problème sur un produit qui est toujours rouge. Cette information va permettre de prendre des mesures immédiates comme un élargissement du passing et de voir s’il est possible de repasser en vert et à tenir la détention sur la journée.

Le deuxième objectif est plus stratégique. Il vise à remonter les incohérences sur les planogrammes auprès de l’équipe achat et disposer de données agrégées par famille et par catégorie de produit. « La détention permet aussi d’avoir une escalade un peu plus stratégique avec la Supply, car on peut s’apercevoir que l’approvisionnement est insuffisant sur certaines familles, ce qui pose la question du flux stocké ou du flux tendu sur certaines catégories de produits qui peuvent être plus rupturiste sur beaucoup de magasins. »

Le reporting déclaratif des planogrammes est discutable

L’approche vient se substituer au reporting déclaratif des planogrammes dont la fiabilité est discutable. « Bien souvent quand on fait des tournées en magasin, soit les planogrammes sont à jour, mais n’ont pas été reportés dans l’outil, soit ceux-ci sont reportés comme OK, alors que ce n’est pas le cas” décrit-il.

L’objectif est d’obtenir une vision claire et rapide. “Ici, l’idée, c’est qu’on puisse avoir le code couleur, tout de suite la vision de ce qui marche et ce qui marche pas et d’avoir au niveau central, par magasin, par zone, par référent. » Avec le reporting des capteurs Captana et ces écrans en point de vente, le but est de passer du déclaratif au temps réel et avoir une vision fiable sur l’application effective des planogrammes. 

« Je parle le moins possible d’Excel aux équipes, et encore moins d’IA. Le but est de parler leur langage, c’est-à-dire le plan du magasin et la vie du magasin et leurs clients » termine Hubert Desroche, directeur des opérations de Monoprix.

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