IA générative : Société Générale aura une version de GPT sur site à l’automne

Claire Calmejane, Société Générale (Photo David Arous)

La banque Société Générale interdit l’accès à ChatGPT ou à Google Translate depuis les postes de travail de ses employés et prépare plutôt une version « on premise » – sur site – pour l’automne de l’IA générative.



GPT sur site à l’automne

« ChatGPT n’est pas du tout accessible sur les postes de travail de Société Générale. On travaille sur une version on premise et sur une version GPT [NDLR : GPT ou Generative Pre-trained Transformer ou générateur de texte par intelligence artificielle] qui sera livrée en automne, cela c’est pour la partie GPT Microsoft » annonce Claire Calmejane,  Chief Innovation Officer chez Société Générale depuis 5 ans. Elle a pris la parole à l’occasion de l’événement FDDay 2023 (France Digitale Day 2023) organisé le 20 septembre à Paris.

« Nos clients ne s’attendent pas à ce que j’utilise Google translate sur le Cloud public« 

ChatGPT est en accès restreint, mais il n’y a pas que l’IA qui est restreinte. « On n’a pas non plus le droit d’utiliser évidemment des services de traduction en ligne. Nos clients chez Société Générale ne s’attendent pas à ce que j’utilise Google translate pour traduire un document sur du Cloud public » illustre la responsable.

L’arrivée de l’IA générative amène la banque un cran plus loin que l’IA classique, relève la directrice de l’innovation. « Pour répondre aux nombreux besoins de mes clients, l’IA de base, très sincèrement, souvent suffit. L’IA générative apporte quelque chose en plus, et je pense que l’on doit encore vraiment la saisir pour voir tous les cas d’utilisation » dit-elle.

Société Générale a déjà des modèles LLM

La méthode de sélection des cas d’usage de l’IA générative s’apparente à celle employée par Carrefour, qui intervient lors de la même table ronde, indique la responsable de Société Générale. « Il est important d’utiliser l’IA générative quand elle est à propos » ajoute-t-elle. « Après, l’IA générative, on en fait déjà depuis un certain temps. On a quand même des modèles LLM [Large Language Model ou grand modèle de langage] » réagit-elle.

Les cas d’usage de l’IA générative sont la documentation et la capacité d’analyser des grands volumes de données

L’IA générative doit permettre d’aller plus loin que l’IA classique. « On va aller chercher un cran plus loin avec l’IA générative. Qu’est ce que l’on peut faire en plus ? On voit que les cas d’usage principaux, il y en aura sûrement sur les clients, mais ils sont surtout aujourd’hui sur la documentation et la gestion en interne de la capacité d’analyser des grands volumes de données » indique-t-elle.

La facilitation de la génération de code logiciel est également visée. « Il y a potentiellement la génération de code, typiquement de SAS vers Python, ou de langages plus traditionnels, en ce moment j’ai vu du Python vers du Cobol ou du Cobol vers du Python. Il y a des choses comme cela qui remontent un petit peu dans le groupe » détaille la responsable. « Cela, l’IA générative va permettre de le faire, ce qu’une IA classique ne sait pas faire. Nous on la focalise vraiment là où elle a de la valeur » termine-t-elle.



Objectif de 500 millions d’euros de valeur avec l’IA classique

La directrice rappelle que Société Générale a 600 cas d’usage de l’IA classique dans son portefeuille et génère à peu près 340 millions d’euros de valeur. « Nous avons une cible à 500 millions d’euros » dit-elle. Au titre de l’IA classique, Société Générale inclut le chatbot Eliott de sa filiale la banque en ligne Boursobank (anciennement Boursorama). Le chatbot a été construit avec une startup qui s’appelle Illuin Technologies.

Le chatbot Eliott de Boursobank utilise de l’IA classique, qui répond en termes de consommation

Ce chatbot joue un rôle important dans la relation client. « Notre chatbot traite déjà énormément de conversations par jour. Il fonctionne en chatbot et en callbot, c’est-à-dire qu’il va aussi fonctionner avec la voix et au téléphone » indique la directrice de l’innovation. « On fait tourner cela avec une startup qui utilise de l’IA comme on va dire classique. Et quelque part cela répond au besoin, cela répond aussi en termes de consommation [NDLR : consommation électrique, l’IA générative étant très consommatrice d’énergie et de puissance de calcul] et d’ESG [NDLR : Environnement Social et Gouvernance] » poursuit-elle.

L’IA générative pourrait bien venir s’insérer dans cet édifice chez Boursobank. « Evidemment, on se tient totalement prêts s’il y avait de nouveaux usages tels que l’audio, l’image vidéo qui avaient besoin d’utiliser  des fonctions supplémentaires et si nos IA ne s’y prêtaient pas, évidemment on passerait sur de l’IA générative » conclut Claire Calmejane.

Il faut noter que beaucoup d’experts critiquent les technologies de chatbot à base de scripts et de scénarios. Ils se réjouissent de l’arrivée de l’IA générative mais celle-ci est handicapée par le phénomène des hallucinations, c’est à dire sa capacité à raconter n’importe quoi de façon crédible et dans un style quasi humain.


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