Marketing d’influence : 60% des influenceurs étudiés en anomalie

Les influenceurs dans le viseur

La plupart des influenceurs sont hors des clous. C’est ce que trouve l’Autorité de la concurrence qui a enquêté sur leurs pratiques commerciales. Selon ses constats, sur la soixantaine d’influenceurs qu’elle a ciblés depuis 2021, 6 sur 10 ne respectent pas la réglementation sur la publicité ni les droits des consommateurs. L’Autorité a ainsi engagé plusieurs procédures pour rappeler à l’ordre, voire sanctionner les fautifs.

Protéger les plus jeunes consommateurs sensibles aux médias sociaux

La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) estime que face aux enjeux de protection des consommateurs, en particulier les plus jeunes, elle doit maintenir sa vigilance sur le secteur et intensifier ses contrôles. L’Autorité de la concurrence constate que le recours aux influenceurs pour promouvoir des produits ou des services s’est fortement développé, notamment pour que les entreprises touchent les jeunes consommateurs qui sont attentifs aux réseaux sociaux.

Les contrôles ont visé des influenceurs ayant beaucoup d’abonnés ou signalés par les consommateurs

Les services de la DGCCRF ont contrôlé plus d’une soixantaine d’influenceurs et d’agences depuis 2021, actifs dans la promotion de produits et de services. Il s’agit de produits tels que les compléments alimentaires, les programmes « minceur », les cosmétiques, ou les services de trading ou de paris en ligne. Les contrôles ont visé des influenceurs disposant d’un nombre très significatif d’abonnés ou faisant l’objet de signalements par les consommateurs. Les services ont constaté que les pratiques de 60 % des influenceurs contrôlés présentaient des anomalies par rapport à la règlementation.

Les influenceurs en anomalie ne respectaient pas les règles relatives à la transparence du caractère commercial de leurs publications. Parmi eux, certains ont également trompé les consommateurs sur les propriétés des produits vendus avec de fausses allégations anti-covid, des produits bio ou naturels qui ne l’étaient pas ou ont promu des produits ou services risqués, notamment dans le domaine des paris sportifs, en s’affranchissant des règles encadrant ces produits.



Des promotions non autorisées sont les cas les plus graves

Dans les cas les plus graves, certains influenceurs ont réalisé des opérations de promotions non autorisées, comme celle de l’utilisation du compte de formation professionnelle (CPF) pour récupérer des espèces ou des cadeaux, et donc détourner de l’argent dédié à la formation, ou celle d’injections à visée esthétique par des esthéticiens et des non professionnels de santé. Enfin, certains influenceurs pratiquant le « dropshipping » oublient les régles associées, notamment leurs obligations en tant que vendeur vis-à-vis des consommateurs.

Une promotion masquée peut être punie de 2 ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende

Les services de la DGCCRF ont engagé plusieurs procédures afin que les contrevenants soient sanctionnés. Selon la gravité, cela ira de l’avertissement jusqu’à la transmission d’un procès-verbal d’infraction au procureur de la République. Quand le caractère commercial d’une publication est masqué, les actions de promotion peuvent être punies de 2 ans d’emprisonnement et jusqu’à 300 000 € d’amende.

Comme les acteurs traditionnels du secteur publicitaire, les influenceurs doivent respecter l’ensemble des règles s’appliquant aux publicités. Ils doivent par exemple indiquer si leur publication a un caractère commercial. Ils doivent aussi respecter les interdictions de publicité sur le tabac, alcool, médicaments, produits dangereux.
La DGCCRF considère que certains influenceurs ont  une appropriation encore insuffisante des régles qui s’appliquent en matière de publicité.




Une consultation publique ouverte jusqu’au 31 janvier sur marke.org

Pour rappel, Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a lancé une consultation publique jusqu’au 31 janvier sur le site make.org. Cette consultation propose à tous les Français de s’exprimer sur 11 mesures réparties en quatre thématiques : les droits et obligations des influenceurs, la propriété intellectuelle, la protection des consommateurs et la gouvernance du secteur.

Il est recommandé de comparer les prix et les caractéristiques des produits avant de commander

La DGCCRF recommande aux consommateurs d’être vigilants quant aux annonces proposées sur les réseaux sociaux et promues par des influenceurs. Elle demande de prendre le temps de la réflexion et de ne pas succomber à un achat compulsif, de bien comparer les prix et les caractéristiques des produits entre plusieurs sites avant de commander et de faire jouer la concurrence.

Enfin, si l’identité et les coordonnées du vendeur (avec adresse de contact, et un mail ou numéro de téléphone) ne figurent pas sur le site de e-commerce promu par un influenceur, la DGCCRF déclare qu’il est préférable de ne pas acheter sur ce site. La DGCCRF a par ailleurs mis en place sur sa plateforme SignalConso, une rubrique dédiée aux pratiques commerciales déloyales sur les réseaux sociaux, et invite les consommateurs lésés à y laisser un signalement.

Une réaction sur “Marketing d’influence : 60% des influenceurs étudiés en anomalie” :

  1. Rayane El mansouri

    Bonjour,
    J’ai récemment écrit un article sur les étapes à suivre pour devenir un influenceur crédible, en utilisant les réseaux sociaux pour créer une communauté engagée et travailler avec les entreprises pour des partenariats de marketing d’influence réussis. Je sais que vous êtes passionné par l’univers des influenceurs et je pense que cet article pourrait vous intéresser.
    Voici le lien de mon article : https://digital.hec.ca/blog/les-reseaux-sociaux-tel-que-instagram-facebook-et-tiktok-les-mine-dor-du-marketing-numerique/
    Bonne journée

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