Dropshipping et Dark patterns, deux pratiques e-commerce dans le viseur de la répression des fraudes


Le diable est dans les détails. Quand il s’agit de e-commerce, certaines pratiques en apparence anodine suscitent des inquiétudes voire des plaintes. C’est le cas du Dropshipping et des Dark patterns qui sont dans le viseur de la répression des fraudes, la DGGCRF (La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes).

Une vente directe sans stock chez le vendeur

Le dropshipping est de  la vente directe sans stock. C’est un modèle économique en pleine expansion chez des acteurs tout à fait respectables. Le dropshipping, ou livraison directe, est une vente sur internet dans laquelle le vendeur ne se charge que de la commercialisation et de la vente du produit. C’est le fournisseur du vendeur qui expédie la marchandise au consommateur final. « Le consommateur de son côté, n’a généralement ni connaissance de l’existence du fournisseur ni de son rôle » pointe la DGGCRF.

Le commerçant ne gère ni le stock ni la logistique

Pour un commerçant, le dropshipping permet de se lancer dans le e-commerce avec un faible investissement de départ, puisqu’il ne gère ni le stock ni la logistique. Ses seules dépenses sont liées à la création de la boutique en ligne et à la mise en avant de ses produits sur le web. Le dropshipping a constitué un axe de contrôle fort en 2020 de la Répression des fraudes en 2020 car il est générateur de nombreuses plaintes.

La DGCCRF enquête afin de protéger les consommateurs contre la tromperie sur les caractéristiques des produits commercialisés, les fausses annonces de réduction de prix, l’absence de livraison, etc. La répression des fraudes veut par ailleurs protéger les consommateurs qui seraient enclins à développer ce type d’activité eux-mêmes, « victimes de formateurs au discours trompeur notamment sur les gains potentiels générés par l’activité ou les responsabilités induites par cette activité professionnelle » tant pour ce qui concerne la sécurité des produits vendus que des obligations fiscales.

Des consommateurs au comportement manipulé par les Dark patterns

Autre pratique ciblée, les Dark patterns, qui sont des techniques de vente en ligne altérant les comportements des consommateurs. « Les dark patterns recouvrent des techniques étroitement liées aux pratiques commerciales déloyales » considère la DGCCRF. La répression des fraudes explique qu’il s’agit de méthodes reposant sur des artifices de présentation et d’ergonomie des sites internet destinées à pousser le consommateur à l’acte d’achat en exploitant des biais cognitifs altérant, à son détriment, son comportement.

Un dark pattern, c’est par exemple des prix barrés très élevés ou la souscription d’un abonnement sans s’en apercevoir

Par exemple, cela concerne la présentation d’offres promotionnelles de « prix de référence », de prix barrés très élevés, déconnectés de toute réalité économique, des pratiques menant les consommateurs à souscrire des abonnements sans qu’ils en aient conscience, des compteurs de visites ou des comptes à rebours intégrés. Ces dispositifs constituent des techniques relevant de pratiques commerciales trompeuses, insiste la DGGCRF.

La répression des fraudes salue l’interdiction du pré-cochage en e-commerce comme une prise en compte du concept de « dark pattern » par le législateur européen. La DGCCRF s’affirme très attentive au développement de ces techniques. Elle a répondu à un appel à projets publié par la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) qui vise à appliquer les leçons des sciences comportementales aux politiques publiques et à la protection économique des consommateurs.

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