En France, l’intelligence artificielle conversationnelle monte en puissance pour de la recherche d’information. Pourtant, malgré une nette adoption, les utilisateurs questionnent la fiabilité des résultats. Dans le même temps, on constate une fragmentation des usages lors d’une recherche, avec le recours aux moteurs traditionnels comme Google ou Bing, aux IA conversationnelles comme ChatGPT et aux réseaux sociaux comme Youtube ou TikTok.
Usage croissant de l’IA mais confiance limitée
La tension entre un usage croissant et une confiance limitée, en particulier chez les consommateurs français, est révélée par l’étude conduite par la société Yext et l’institut Researchscape, publiée en juillet 2025. Yext est un rival de Google en matière de visibilité locale des marques sur le Web.
L’étude s’attache à mesurer l’usage des outils d’intelligence artificielle pour découvrir, évaluer et choisir des marques. Cette enquête s’appuie sur les réponses de 2 237 consommateurs en France, aux États-Unis, au Royaume-Uni, et en Allemagne ayant utilisé récemment une IA vocale ou conversationnelle pour effectuer des recherches en ligne.
Plus d’un tiers des Français utilise l’IA au quotidien
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Quatre Français sur cinq déclarent avoir intensifié leur utilisation de nouveaux outils de recherche au cours de l’année écoulée. De plus, plus d’un consommateur français sur trois (40 %) affirme recourir quotidiennement à des outils d’IA comme ChatGPT d’OpenAI ou Gemini de Google, preuve de leur intégration croissante dans les usages quotidiens.
Si les moteurs de recherche traditionnelle tels que Google ou Bing sont les plus utilisés (48% des sondés) pour obtenir des réponses rapides, l’IA monte en puissance pour des réponses rapides. Un Français sur trois (32 %) se tourne d’abord vers une IA pour obtenir une réponse factuelle rapide. En troisième position, on voit émerger l’usage des réseaux sociaux (11 %) pour trouver une information.
Cette appropriation croissante de l’IA est loin d’être synonyme de confiance aveugle. Seulement 9 % des répondants français font confiance à la première réponse reçue de l’IA. Les consommateurs (91 %) ont tendance à vérifier leurs informations sur plusieurs sources. Dans le détail, la moitié (53 %) font souvent cette vérification, pour confirmer ou enrichir les résultats obtenus, et un tiers (38 %) le font parfois, selon la complexité de la question.
Un usage fréquent, mais des doutes sur la fiabilité
Ce scepticisme se manifeste également lorsqu’il s’agit de recherches locales, un cas d’usage courant. L’étude indique que trois Français sur quatre (78 %) ont déjà utilisé ChatGPT pour rechercher des produits, des commerces ou des services à proximité. Mais ils ne sont que 22 % à lui faire confiance dans ce contexte, contre 50 % des consommateurs à faire confiance aux moteurs de recherche traditionnels.
L’écart est notable, et il souligne une forme d’usage “pragmatique” de l’IA : l’outil est mobilisé pour sa fluidité ou sa capacité de synthèse, mais il reste perçu comme une base de départ, rarement comme une source unique.
Des comportements segmentés selon les générations
L’adoption de l’IA pour effectuer une recherche rencontre plus de succès chez les jeunes générations. Les plus jeunes adoptent ces nouveaux outils, tandis que les générations plus âgées restent fidèles à leurs habitudes. La Gen Z (âgés de 13 ans à 28 ans) est la génération la plus encline à utiliser l’IA pour trouver des idées (34 %) ou suivre des tutoriels (42 %), et près de la moitié s’appuie aussi sur les réseaux sociaux (46 %) pour trouver l’inspiration.
Les Millennials (ou Génération Y, âgés entre 29 à 44 ans) quant à eux multiplient les plateformes : 48 % préfèrent l’IA aux moteurs classiques pour obtenir des réponses rapides et claires. Ils utilisent les réseaux sociaux pour les tutoriels (40 %) et les moteurs de recherche (63%) pour des recherches de produits ou services.
Entre 45 et 60 ans, on préfère la recherche classique
La Gen X (âgés entre 45 et 60 ans) reste fidèle à la recherche classique, mais explore l’IA pour approfondir. Ils sont 56 % à utiliser la recherche classique pour des informations produits, tandis que 55 % préfèrent l’IA pour les explications détaillées et 47 % pour des réponses rapides.
Enfin, les Boomers (âgés entre 61 à 79 ans) sont fidèles à la recherche traditionnelle. Ils sont 52 % à utiliser les moteurs classiques pour leurs recherches générales, 70 % pour la navigation, et 15 % affirment ne pas utiliser d’outil d’IA dans leurs usages du quotidien.
L’hybridation des pratiques de recherche des internautes devient manifeste entre les moteurs de recherche traditionnels, l’IA conversationnelle, les sites web et les réseaux sociaux. Les marques doivent soigner leur visibilité dans tous ces outils. Pour Yext, cela souligne la nécessité pour les entreprises de structurer leurs données.
L’exactitude et la clarté sont indispensables
« Les outils de recherche IA ont gagné la confiance des consommateurs pour la découverte de marques. [C’est un domaine] où l’exactitude et la clarté sont essentielles » commente Mark Kabana, Vice Président Data Innovation chez Yext. « Votre marque risque d’être invisible pour une partie de votre audience si vos données ne sont pas structurées, cohérentes et optimisées pour être comprises par les plateformes modernes » prévient-il.
L’enquête a été menée en ligne auprès de 2 237 personnes ayant effectué un achat en ligne au cours des trois derniers mois et ayant utilisé la recherche vocale (par exemple Siri, Google Assistant, Alexa) ou l’IA conversationnelle (par exemple ChatGPT, Perplexity, Claude) pour trouver des informations en ligne.
L’enquête a été réalisée du 20 mars au 6 avril 2025 par Researchscape International pour le compte de Yext. Les résultats ont été pondérés en fonction de la population, de l’âge et du sexe par pays. Les personnes interrogées proviennent des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, et d’Allemagne.
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