Deezer, plateforme d’écoute de musique en streaming, signale à ses utilisateurs les morceaux créés avec une IA. Deezer a développé un outil qui repère les traces de l’IA dans un titre de musique. « Contenu généré par IA, certains morceaux de cet album peuvent avoir été créés à l’aide de l’intelligence artificielle », indique Deezer sur les albums dont les pistes sont issues de prompts d’IA générative. Deezer s’emploie à identifier les morceaux créés par l’IA et à détecter les écoutes frauduleuses de ces morceaux afin de les exclure des rémunérations.
20 000 titres créés à 100% par l’IA par jour mis en ligne sur Deezer
L’outil de Deezer est indiqué comme étant fiable à 98% auprès de l’AFP à l’occasion d’une déclaration de Alexis Lanternier, CEO de Deezer. Les algorithmes d’IA ont des effets inaudibles mais qui sont détectables lors de l’analyse du signal. Cette initiative intervient car 18 % de la musique mise en ligne chaque jour sur la plateforme – soit 20 000 titres – est entièrement générée par des modèles d’intelligence artificielle selon son outil de détection d’IA.
« Il y a une hausse marquée de la musique générée par intelligence artificielle ces derniers mois, et il n’y a aucun signe de ralentissement » réagit Alexis Lanternier, CEO de Deezer. « Nous affirmons également notre engagement à défendre les droits des artistes et des auteurs, dans un contexte où le droit d’auteur est mis sous pression par le développement de l’IA » rappelle-t-il.
Exclusion du calcul des royalties des écoutes douteuses de morceaux IA
À ce jour, la musique entièrement générée par IA ne représente qu’une part minime des écoutes sur Deezer – environ 0,5 % – mais selon Deezer, les données montrent que son principal objectif est frauduleux. C’est à dire d’effectuer de pseudos écoutes qui sont en fait réalisées par des robots. Deezer a identifié que près de 70 % des écoutes de morceaux 100 % IA sont en réalité frauduleuses. Lorsqu’une manipulation de streams est détectée, ces écoutes sont automatiquement exclues du calcul des rémunérations par Deezer.
Afin de préserver la rémunération des artistes, Deezer exclut actuellement les morceaux 100 % IA de ses recommandations algorithmiques et éditoriales. Ces morceaux de musique sont réalisables avec des services tels que Suno et Udio. Deezer veut que personne ne prenne les droits d’auteur qui doivent aller aux artistes.
Identification des morceaux créés par Suno et Udio
L’outil de détection IA de Deezer identifie la musique 100 % générée par les modèles génératifs les plus avancés – comme Suno ou Udio – avec la possibilité d’ajouter de nouveaux outils, à condition de disposer des données nécessaires. Deezer déclare avoir également développé un système aux capacités de généralisation renforcées, capable de détecter des contenus générés par IA même en l’absence de jeu de données spécifique.
Deezer s’inquiète que certains gouvernements envisagent d’assouplir la législation sur le droit d’auteur au profit de l’innovation technologique, et de l’utilisation d’œuvres musicales protégées pour l’entraînement des modèles d’IA. Deezer souligne qu’il est à ce jour, la seule plateforme de streaming signataire de la déclaration mondiale sur l’entraînement des IA.
Deux brevets déposés sur la détection d’IA dans les morceaux musicaux
En décembre 2024, Deezer a déposé deux brevets portant sur sa technologie de détection IA, chacun basé sur une méthode distincte permettant d’identifier les signatures propres aux contenus synthétiques.
Deezer insiste sur le fait que la majorité des morceaux générés par IA mis en ligne chaque jour ne sont jamais écoutés. Ils saturent le catalogue et servent souvent à des fins frauduleuses. Aujourd’hui, il considère que jusqu’à 70 % des écoutes de titres entièrement générés par IA sont considérées comme frauduleuses. « Nous entendons jouer un rôle moteur en matière de transparence, en permettant aux auditeurs d’identifier facilement les albums intégrant ce type de contenu », déclare Alexis Lanternier, CEO de Deezer.
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