Prosol vend des produits frais et revendique une expérience plutôt sobre et simple. « La technologie et l’IA chez nous, elle est bien quand elle est cachée » souligne Téo-Julien Seneor, directeur marketing et communication de Prosol. Le groupe réunit les enseignes Grand frais, Fresh, mon-marche.fr ou Boulangerie du marché.

Rendre les produits frais accessibles au plus grand nombre

Le responsable a pris la parole lors de l’événement Les étoiles du retail et de l’IA, le 3 juin, organisé par l’hebdomadaire Stratégies. « Notre métier c’est de travailler avec ceux qui produisent des produits frais et de les rendre accessibles au plus grand nombre. Et ce, en garantissant la fraîcheur, en allant le plus vite possible. On fait un métier qui est basé beaucoup sur l’humain » décrit-il.

L’IA doit prendre les tâches sans valeur ajoutée. Prosol a mis en place sur le point de vente, dans quelques magasins Fresh, la reconnaissance visuelle afin d’accélérer les achats en reconnaissant les fruits et légumes lors de la pesée effectuée par le caissier. Dans ces magasins, le client ne pèse pas ses fruits et légumes. Cela se fait en caisse. « L’IA vient reconnaître tous les codes des fruits, on propose 300 variétés de fruits et légumes et cela change tous les jours. Il faut les reconnaître. Donc on a fait le même job avec une IA qu’on entraîne depuis plus de cinq ans » dit-il. De plus,  cette IA doit lire avec une caméra à travers un sac en cellulose.

« C’est le sac que l’on a pour mettre les fruits. Nous sommes plutôt contents, nous arrivons à 99,3 % de taux de reconnaissance. Cela permet aux équipes en caisse de gagner du temps et de passer plus de temps à parler à des clients parce qu’on est dans un métier d’humain » souligne-t-il. « Et au pire, si jamais l’IA se trompe, elle va proposer deux variétés de pommes et l’hôtesse de caisse aura juste à appuyer sur le bon choix » explique-t-il.

Une IA pour affiner les fromages

L’IA est là pour la fraîcheur et la qualité des produits. Autre exemple chez Prosol, l’IA est mobilisée afin d’optimiser l’affinage des fromages, une tâche qui est très artisanale. « C’est pour arriver à la quintessence du goût » précise Téo-Julien Seneor. De manière générale, l’IA doit aider à l’approvisionnement en produits frais des magasins de l’enseigne malgré les aléas climatiques avec comme exemple ce que réalise le géant américain Walmart.

L’enjeu en point de vente pour Prosol est de conserver une expérience sans couture sans introduire de lourdeur. « Vous allez dans les magasins, il n’y a pas de miroir connecté, il n’y a pas d’IA, il n’y a pas d’agents digitaux. On est sur du basique. C’est comme au marché » décrit-il. « En revanche, il y a toute la tech qui est cachée derrière, qui permet d’avoir le bon produit et la bonne expérience. Cela doit perdurer, même si effectivement il faut aller chercher des innovations » préconise-t-il.

Ces innovations doivent aider à éviter toutes les tâches à « valeur non ajoutée » et il s’agit aussi d’avoir des vendeurs compétents. Proposol veut faire en sorte d’être meilleur dans l’expérience proposée  à ses clients et surtout que l’on ait l’impression qu’il ne se soit rien passé. « En fait, la meilleure tech, c’est celle qui est invisible et qui ne se voit pas » insiste-t-il.

Le canal vocal pour provoquer du ré-achat

Dernier point, à titre personnel, il estime qu’il va enfin se passer quelque chose dans le vocal grâce à l’IA. « Les marques ont intérêt à s’y projeter parce que nous avons tous un téléphone » exprime-t-il. « Comment la marque prolonge l’expérience chez le consommateur pour provoquer du ré-achat, de l’’assistance ou du search, c’est un enjeu clé » conclut-il.