Un nouveau rapport répète ce qu’il faut faire pour réduire l’empreinte du numérique

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, 6 mars

Le nouveau rapport publié le 6 mars par l’Arcep et l’Ademe remis au gouvernement répète les solutions à mettre en œuvre afin de réduire l’empreinte carbone du numérique en France. Des préconisations similaires avaient été remises en 2021 à Barbara Pompili, alors ministre de la transition écologique, associée à Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique.

Stabiliser le nombre d’équipements

En bref, le rapport recommande de s’interroger sur la nécessité de développer de nouveaux produits ou services, et il pointe qu’il faut réduire ou stabiliser le nombre d’équipements. Autre nécessité, il faut allonger la durée de vie des terminaux, de deux ans, en développant davantage le reconditionnement et leur réparation. De même, l’éco-conception doit être systématisée pour les terminaux et pour l’ensemble des équipements, les réseaux et les centres de données.

L’étude met en évidence qu’un des enjeux est la disponibilité des métaux stratégiques et des autres ressources consommées pour la fabrication des terminaux, principalement les téléviseurs, les ordinateurs, les box internet et les smartphones ainsi que les objets connectés en plein essor actuellement. La mise en œuvre de l’ensemble de ces leviers permettrait de réduire l’empreinte environnementale du numérique d’ici à 2030 jusqu’à -16% pour l’empreinte carbone par rapport à 2020.

Les terminaux pèsent les trois quarts de l’empreinte carbone du numérique

Aujourd’hui, 79 % de l’empreinte carbone du numérique provient des équipements terminaux que nous utilisons tandis que c’est environ 16 % pour les centres de données et 5 % pour les réseaux. Et l’empreinte carbone de ces équipements terminaux dépend principalement de leur fabrication à 80% et non de leur utilisation ou de leur consommation d’électricité. A noter que l’étude suggère de remplacer progressivement les équipements les plus gourmands en ressources, notamment les téléviseurs au profit des vidéoprojecteurs.

Côté informatique, le rapport préconise l’optimisation des flux vidéo et leur adaptation systématique aux différents terminaux ; l’optimisation du codage des sites et des services numériques et la gestion des flux de données afin d’en limiter les impacts énergétiques ; le passage automatique d’un réseau mobile à un réseau Wifi quand cela est possible et enfin l’amélioration des performances énergétiques des équipements réseaux et de l’architecture des Data Centers.

Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique, 6 mars

Le trafic de données prévu pour être multiplié par 6 entre 2020 et 2030

En 2030, si rien n’est fait pour réduire l’empreinte environnementale du numérique et que les usages continuent de progresser au rythme actuel, le trafic de données serait multiplié par 6 et le nombre d’équipements serait supérieur de près de 65 % par rapport à 2020, notamment du fait de l’essor des objets connectés.

Dans ce scénario, il en résulterait des augmentations de l’empreinte carbone du numérique en France d’environ + 45% (pour atteindre 25 Mt CO2eq), de +14% de la consommation de ressources abiotiques (métaux et minéraux), de +5% pour la consommation électrique finale en phase d’usage pour atteindre 54 TWh par an. En 2050, si rien n’est fait, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler par rapport à 2020.

Le rapport à été remis au gouvernement. Les ministres concernés sont Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications.


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