Les Français veulent des garanties face à l’intelligence artificielle

Les internautes veulent pourvoir refuser d’être en interaction avec une I.A.

Les Français veulent garder l’intelligence artificielle sous contrôle. L’intelligence artificielle (I.A.) les inquiète modérément pour le moment, et les internautes y recourent sans angoisse excessive, mais ils souhaitent des garanties dans son usage. C’est ce que montre le baromètre de la confiance des Français dans le numérique établi par l’Acsel, présenté le 25 février à Bercy, dans les locaux du ministère des Finances.

Seulement 1 internaute français sur 5 ne veut pas être exposé à une I.A.

En pratique, il y peu d’internautes français qui refusent d’être exposés à une technique d’intelligence artificielle. Ils sont seulement 1 sur 5 à ne pas vouloir avoir affaire à une I.A. L’enquête pour le baromètre de la confiance dans le numérique a été menée auprès de 1008 internautes représentatifs de la population française de plus de 15 ans, entre le 30 septembre et le 20 octobre 2019. Plus globalement, les internautes veulent pouvoir refuser d’être en interaction avec une I.A. (78% des répondants). Ils veulent être avertis lorsque cette I.A. utilise leurs données personnelles (76%), être informés des données utilisées (76%) et être notifiés qu’ils sont en interaction avec une I.A.

Une grosse moitié de Français considère avoir déjà été en contact avec une intelligence artificielle

Un peu plus de la moitié des internautes français (55%) considère avoir déjà été exposée à une technique d’intelligence artificielle. Ils sont alors 2 sur 3 à considérer l’I.A. comme non risquée et à lui faire confiance. En revanche, 1 sur 3 se montre plutôt méfiant. Il reste un quart des internautes qui pense n’avoir n’a jamais utilisé une technique d’intelligence artificielle et qui serait intéressé par essayer. On relève alors que plus les internautes sont jeunes plus ils sont intéressés par l’I.A.

Les cas d’usage de l’I.A. identifiés par les internautes français dans leur quotidien concernent essentiellement la recommandation d’un produit ou la gestion d’un déplacement. En tête, on trouve la recommandation de contenus multimédias (39%) tels que des vidéos sur une plateforme comme Netflix ou la recommandation de musique. Dans le même esprit, il y a les algorithmes de recommandation de produits sur les sites e-commerce (38%). Les Français identifient ensuite le domaine des transports (37%) pour leurs outils d’optimisation des modes de transport et d’itinéraire. Les chabots pour leur part sont cités par 32% des sondés.

La santé identifiée par 1 internaute sur 10 comme utilisant de l’I.A.


On trouve ensuite l’assistance à la conduite équipant les voitures (23%). En queue de peloton, il y a la santé avec les techniques de prédiction ou d’évolution d’une maladie (9%). Les robots humanoïdes compagnons pour les personnes âgées ou malades clôturent la liste.

L’intelligence artficielle est plébiscitée pour améliorer la sécurité informatique

En tête des apports de l’I.A., les internautes font plutôt confiance à l’I.A. pour améliorer la sécurité informatique et la détection des fraudes (48%) ou pour assurer la prévention des risques médicaux (42%) voire améliorer la relation client (41%). En revanche, leur méfiance est nette lorsque l’I.A. est employée pour poser un diagnostic médical (45% des sondés sont méfiants), pour l’assistance à la conduite automobile (48% de méfiants), décider d’un crédit immobilier (54% de méfiants) ou recruter un salarié (54%).

Dans cette marche vers l’I.A., la confiance est maximale lorsque l’initiative vient du secteur public, qu’il s’agisse d’une administration ou d’un établissement de santé. Sur la seconde marche du podium, on trouve les banques, les assurances, les établissements privés de santé, les sites d’information, les opérateurs télécoms et les e-commerçants. En queue de peloton, on trouve les Gafam (Google Apple Facebook Amazon et Microsoft), les startups, les réseaux sociaux, les sites de recrutement et les sites de rencontre.

Peur du piratage de l’I.A.

Les craintes qui arrivent en tête des préoccupations des internautes concernent le risque de piratage de l’I.A (44%), l’usage non autorisé de données personnelles (40%), la crainte d’être privé d’un contact humain (37%), ainsi que le manque de contrôle humain sur les informations ou les conseils donnés (34%). Il y a également une crainte du  contrôle des algorithmes par l’étranger (25%) et enfin, la peur de ne pas comprendre la manière dont l’algorithme fonctionne (23%).

1 internaute sur 3 veut une garantie de la Cnil

Afin de garder l’I.A. sous contrôle, les internautes se tournent vers la loi. Ils attendent une garantie de la Cnil (29%), un cadre réglementaire encadrant l’I.A. (25%), la possibilité d’avoir un recours juridique (23%), la transparence sur les principes de fonctionnement (17%) et une certification de l’absence de biais dans l’I.A. (17%).

Face à une I.A., les internautes auront plutôt tendance à faire confiance à des marques françaises. Tout en soulignant que 1 répondant sur 4 déclare que de toute façon il n’a pas confiance dans l’I.A.   

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