Des investissements de 2 milliards d’euros sur 3 ans pour rattraper le retard en santé numérique

Olivier Véran, ministre de la santé

Rattraper le retard numérique dans le système de santé français est un des objectifs du plan d’investissement du gouvernement élaboré dans le cadre du Ségur de la santé.

1,4 milliard d’euros nouveaux sur 3 ans

Dans les 19 milliards d’euros d’investissements nouveaux dans la santé, pour la ville l’hôpital et le médico-social, le Ségur prévoit un volet de rattrapage du retard sur le numérique en santé, avec 1,4 milliard d’euros de financement sur 3 ans. S’y ajoutent 0,6 milliard d’euros sur 5 ans qui sont prévus pour le numérique dans les établissements médico-sociaux. Et afin d’assurer le développement de la télé-santé dans tous les territoires, il est prévu 100 millions d’euros supplémentaires par an. L’objectif est d’investir massivement pour rattraper le retard dans la modernisation, l’interopérabilité, la réversibilité, la convergence et la sécurité des systèmes d’information en santé. Le tout doit être réalisé dans un cadre de valeurs éthiques, citoyen et souverain.

« Ces annonces sur le numérique en santé sont un tournant majeur pour notre système de santé » commente pour sa part Cédric O. Il s’agit d’« améliorer les traitements, mieux informer les patients, simplifier la vie des professionnels et développer l’écosystème de la e-santé » retient-il. Les travaux du Ségur de la Santé se sont achevés le 10 juillet, et ont abouti à la signature d’un accord le 13 juillet, par Jean Castex, Premier ministre, et Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Le numérique est présenté comme un enjeu majeur pour la santé en France.

Des services numériques de santé interopérables

Le gouvernement veut bâtir des services numériques de santé ergonomiques, interopérables et faciles d’usage pour les professionnels. Les investissements doivent par ailleurs garantir l’accès de chaque personne à ses propres données de santé et préparer au mieux l’arrivée en janvier 2022 de l’Espace Numérique de Santé (ENS), présenté comme étant l’outil phare du citoyen pour être acteur de sa santé.

Le gouvernement annonce qu’il soutiendra l’intégration des fondations numériques régaliennes, notamment l’identifiant national de santé, le cadre de sécurité et d’interopérabilité, la messagerie sécurisée et le dossier médical partagé, auprès de toutes les parties prenantes qu’il s’agisse des établissements, des industriels ou des plateaux techniques. Le but est de permettre le développement et le déploiement d’une offre logicielle de qualité.

Partage l’histoire médicale du patient

De façon complémentaire, des modalités d’incitation forte seront mises en oeuvre sur certains cas d’usage prioritaires, comme le partage de l’histoire médicale du patient, la lettre de liaison et les résultats de biologie et d’imagerie, afin de s’assurer de l’accès effectif du citoyen à ses données de santé et leur partage entre les professionnels. Cela viendra dans la continuité des programmes actuels tels que le programme Hop’en pour les établissements de santé et le programme E-parcours pour la coordination des soins.

L’accord précise qu’un investissement de 600 millions d’euros sera dédié pour rattraper le retard accumulé pendant des années dans les équipements de base, les logiciels socle et les services d’échange. Des actions seront également prévues pour accélérer le développement de la télésanté, pour concrétiser le service d’accès au soin (SAS) et pour stimuler l’écosystème pour la création de services numériques « réellement innovants » et « l’analyse des données de santé » dans un cadre éthique et sécurisé.

Les soins perdus de vue

Le gouvernement reconnaît que le système de santé français et en particulier hospitalier, est devenu trop complexe, pour les usagers comme pour les professionnels. « En témoignent les parcours parfois excessivement administratifs des patients, la lourdeur des procédures de décision de certaines instances, la rigidité du code des marchés publics, le codage chronophage des actes, le manque d’ergonomie des outils numériques » liste l’accord. « Cette accumulation de procédures, de normes et de principes répondent à d’autres objectifs que les soins » conclut-il.


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