Un des effets heureux du Big Data c’est qu’il oblige à créer une entreprise qui dépasse ses silos organisationnels traditionnels. C’est ce que souhaite ardemment Mounir Mahjoubi, nouveau président du conseil national du numérique, nommé le 8 février dernier par François Hollande.
Penser une nouvelle organisation
Il a pris la parole en ouverture du salon Big Data qui a lieu les 7 et 8 mars à Paris. Mounir Mahjoubi est par ailleurs directeur associé chez BETC et co-fondateur de la Ruche Qui Dit Oui. “La plus grande des révolutions du Big Data dans les entreprises, que ce soit les PME ou les grands groupes, c’est qu’elle oblige à penser l’entreprise au-delà de son organisation préalable,” pointe-t-il.
L’atout d’une démarche Data Driven ? “C’est quand elle mobilise toutes les intelligences de l’entreprise,” insiste-t-il. Pour lui, il n’y a pas le marketing d’un côté, le CRM de l’autre, la DSI par ici, la vente là bas, la R&D, le développement, l’innovation de l’autre. “Si on a cela, l’intelligence collective disparaît et on perd quasiment les trois quarts du potentiel du Big Data, d’une démarche Data Driven,” prévient-il.
Un échec au départ
De son point de vue, l’émergence d’une vision globale naît souvent d’un échec. “Quand on a donné le programme Big Data ou Data Driven à l’équipe de la DSI, ou pire à une équipe ad hoc, créée ex nihilo qui arrive et à qui on dit voilà vous avez les clés de la stratégie Data, proposez-nous des choses, cela mène souvent à un échec,” relève-t-il.
Cet échec amène les entreprises à se repenser, et à se dire peut être “qu’il faut qu’on remonte d’un niveau cette stratégie“, pour la mettre au niveau de l’executive Board, et qu’on le fasse porter par tous les salariés de l’entreprise, décrit-il.
Objectif de cette nouvelle vision : c’est la promesse d’une organisation plus efficace, de process plus efficaces, d’une meilleure connaissance client, de plus de débouchés, mais le problème pour que tout cela fonctionne, il faut que cette Big Data, il faut qu’elle circule, et il faut qu’elle dépasse les silos existants, conclut-il.
Le Chief Experience Officer plutot que le Chief Digital Officer
Afin de réussir la transversalité imposée par le Big Data, Mounir Mahjoubi, président du conseil national du numérique, observe avec attention les expérimentations d’entreprises qui créent des postes de Chief Experience Officer, afin de palier aux lacunes du Chief Digital Officer.
“Il y a quelques années il y a eu la mode des CDO, le Chief Digital Officer, à la fois des experts et en même temps des personnes qui étaient là en interne pour être les avocats de la transformation numérique qui s’annonce. Et puis on s’est dit que cela n’était pas assez, parce que finalement ce Chief Digital Officer il n’avait pas le marketing ni la vente,” estime Mounir Mahjoubi.
Il observe que depuis quelque temps, il y a un nouveau mouvement qui est très intéressant, celui du Chief Experience Officer, le CXO. “C’est souvent dans les entreprises B to C qui ont un enjeu d’être centrées utilisateur, centrées consommateurs. qui se sont dit que cela pourrait être intéressant d’avoir une personne en charge de tout le cycle de vie du consommateur, du recrutement, de la vente, de la performance des ventes, de la fidélisation et du suivi,” liste-t-il.
Il observe que ce CXO se voit confier le marketing, le CRM, la force de vente, et parfois la DSI. “Et là, on se rend compte qu’une stratégie Data portée par cette personne là, aura le potentiel de désilotage et d’innovation collective,” pense-t-il. Il reconnaît qu’aujourd’hui ce ne sont que des expérimentations, les entreprises en France de taille significative qui ont mis en place un CXO sont très peu nombreuses. “Il y en a moins d’une dizaine,” dit-il. Et pourtant il va falloir regarder cela, affirme-t-il.
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