Pour Sébastien Lescop, Directeur général de l’hébergeur Cloud Temple, les acteurs français et européens du Cloud ont encore une carte à jouer face aux géants américains. Il estime qu’il existe une prise de conscience sur les risques concernant la confidentialité des données.
Vous donnez le double de vos clés aux autorités américaines
« Il y a une véritable prise de conscience actuellement des industriels et du monde politique par rapport à ce sujet. Il faut savoir que quand vous confiez vos données à un acteur américain, c’est comme si vous donniez le double de vos clés aux autorités américaines » affirme le DG, à l’occasion d’une intervention sur Cnews le 15 mai. « Il y a un vrai sujet par rapport à la confidentialité des données, en particulier lorsque les données sont sensibles » précise-t-il.
Dès lors, peut-on faire confiance à Amazon, Google, Microsoft, etc. ? « Ce n’est pas comme cela que je poserai la question. La question, ce n’est pas: pouvons-nous faire confiance aux Américains ? C’est plutôt: quelles données confier aux Américains ? Lorsque vous parlez d’enjeux qui sont vitaux, lorsque vous parlez de données qui sont ultra sensibles, en effet, il faut s’appuyer sur des solutions de Cloud sécurisées, souveraines » répond le dirigeant.
Des entreprises françaises dépendantes aux technologies américaines
Sébastien Lescop considère que les entreprises françaises sont dépendantes aujourd’hui des prestataires américains. « Le sujet, c’est la dépendance des entreprises aux technologies américaines. 83% des technologies qui sont consommées en France sont américaines » dit-il. Malgré les offres d’OVH, Outscale ou Cloud Temple, la partie n’est pas déjà jouée en ce qui concerne le Cloud. « L’aventure du Cloud ne fait que commencer » répond Sébastien Lescop.
« Seulement 20% des infrastructures aujourd’hui sont confiées à des fournisseurs de Cloud. Cela donne une idée du potentiel qui existe. Aujourd’hui, c’est un sujet de direction générale. Le choix du Cloud n’est plus un sujet de directeur informatique. Il n’y a pas un seul rendez-vous que je réalise sans qu’on me parle de la localisation de la donnée, de l’accès de la donnée et de l’usage qui est fait de la donnée » affirme-t-il.
Les Cloud américains n’obtiennent pas les plus hauts niveaux de certification
Pourquoi choisir un Cloud français ? « Il faut voir le Cloud comme un château fort. Le but, c’est de ralentir les attaques. Et aujourd’hui, on a la chance en France d’avoir l’État qui certifie les solutions de Cloud. Il faut savoir que les solutions américaines ne sont pas capables aujourd’hui d’obtenir les plus hauts niveaux de certification » ajoute-t-il.
Le mouvement vers le Cloud va se poursuivre avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle. « L’IA aujourd’hui est un accélérateur de la consommation du Cloud. Il n’y a aucun chef d’entreprise qui ne réfléchit pas à intégrer l’IA dans ses processus de métier pour rester dans la course, pour rester compétitif. La France et l’Europe ont perdu la première bataille, mais on est loin d’avoir perdu la guerre » conclut-il.
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