Une simple application mobile de recueil d’informations de la part d’un patient serait-elle plus efficace qu’un coûteux scanner ? C’est ce qu’affirme le docteur Fabrice Denis, cancérologue, président du syndicat national des radiothérapeutes oncologues et chercheur associé au Coria CNRS. Il a pris la parole à l’occasion de l’événement Paris Health Care Weeek, qui se tient à Paris du 29 au 31 mai.
Accroissement de l’espérance de vie
L’application mobile permet de détecter la récidive du cancer du poumon bien mieux qu’un scanner. L’application permet d’accroître de 27% l’espérance de vie d’un patient, et divise par deux le recours au scanner.

Fabrice Denis, cancérologue, 30 mai
Il suffit pour cela au patient de répondre chaque semaine à 12 questions sur son poids, sa différence de poids, son appétit, sa déprime, sa douleur, son essoufflement, sa température, sa peau, son visage, sa voix, ses crachats, sa toux et sa faiblesse. Une zone de commentaires libres est également disponible.
Ce recueil des symptômes est plus efficace que de photographier l’évolution de la tumeur tous les 3 mois grâce à un puissant scanner dans le cadre habituel du suivi d’un patient. “Un recueil des informations chaque jour lassait les patients et un recueil tous les 15 jours ne permettait pas de détecter un risque de récidive” précise Fabrice Denis.
Afin de prouver ce qu’il avance, le médecin a mené deux études cliniques et s’appuie également sur une étude américaine dont les résultats sont similaires. La mise au point de l’application mobile aura duré 6 ans. Pour l’instant, elle détecte les risques de récidive par un arbre de décision. Elle s’appuiera sur l’intelligence artificielle lorsqu’elle traitera plus de cas, annonce le médecin.
Dix sites pilotes en France
L’application sera en pilote sur une dizaine de sites en France, idem aux Etats Unis. Fabrice Denis espère un remboursement par l’assurance maladie en décembre prochain. Le tarif de l’application n’est pas fixé, il pourrait se situer entre 100 € et 300 € par mois. Vu le tarif d’un scanner, 3000 € aux Etats Unis, c’est donné.
Ce type d’application est appelé à modifier l’organisation des services de santé. Les symptômes remontés par les patients arrivent chez les infirmiers et les médecins de manière régulière, ce qui va leur consommer du temps. On aboutit à 10 minutes par médecin par semaine qui suit 100 patients qui vont générer en tout 3 alertes.
Mais cela évitera les appels intempestifs des patients, pointe Fabrice Denis, sans parler du recours coûteux au scanner dont l’analyse arrive trop tard pour protéger le patient qui tait ses symptômes en l’attendant. La solution est en cours d’application à d’autres types de cancer comme le cancer du sein.
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