Pallier les ratés autour des alertes médicaments : mobilisation de l’informatique

Agnès Buzyn, Ministre des solidarités et de la santé

Comment éviter les ratés qui sont intervenus lors de la mise sur le marché de la nouvelle formule du Lévothyrox, médicament pour la thyroïde, ou le scandale du Mediator ? Le rapport remis lundi 3 septembre à la Ministre de la santé, Agnès Buzyn, vise à améliorer la circulation de l’information entre les patients et les professionnels de santé. Le rapport pointe notamment l’absence de réaction « aux nombreux signaux pourtant facilement capturables sur la toile« . A titre d’exemple, la pétition diffusée en juin 2017 sur le site change.org était passée à peu près inaperçue.

Déploiement du DMP à partir d’octobre


Le Dossier Médical Partagé (DMP) sera généralisé par l’Assurance maladie sur l’ensemble du territoire national à compter d’octobre 2018. La publicité sera améliorée en ce qui concerne le DMP et le dossier pharmaceutique partagé auprès du grand public et sur leur intérêt pour la coordination entre les prescripteurs et les pharmacies. L’intéropérabilité entre les systèmes d’information sera développée.

La Ministre veut mettre en place une source unique d’information publique sur le médicament en s’appuyant sur sante.fr, et en y intégrant la base de données publique des médicaments et les informations du site medicaments.gouv.fr .

La communication d’urgence en cas d’alerte portant sur un médicament sera confiée à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Repérer les signaux faibles grâce au Data Mining

La ministre veut encourager les remontées d’information de patients et de professionnels de santé par l’élaboration d’une stratégie de promotion de la déclaration des événements indésirables. Elle souhaite également le développement des technologies permettant de repérer des signaux faibles d’alerte en dehors du système de pharmacovigilance. C’est l’écoute du Web communautaire – les réseaux sociaux et les blogs – dont l’écoute sera réalisée via des technologies de Data Mining.

Toutefois cette écoute de signaux faibles balbutie pour l’instant. Le rapport préconise de continuer à financer des expérimentations d’outils de Data Mining destinés à utiliser les données issues du web communautaire dans la pharmacovigilance.

Les travaux conduits à ce jour ont été peu concluants reconnaissent les auteurs, mais il s’agit d’un champ de recherche récent, et susceptible de progrès à court terme en raison des évolutions rapides des algorithmes d’intelligence artificielle. Pour eux, il paraît pertinent de continuer à investiguer ce domaine. La cellule Vigimédicament pourrait ainsi disposer d’un budget pour financer de telles recherches sur la base d’appels à projets, et devrait également se montrer particulièrement vigilante aux travaux conduits à l’étranger dans ce champ.

Extension de l’outil d’alerte à l’ensemble des professionnels libéraux

Autre proposition qui sera mise en place : assurer une mobilisation rapide des professionnels de santé en cas d’alerte en étendant progressivement l’outil d’alerte DGS-Urgent à l’ensemble des professionnels de santé exerçant dans le secteur libéral. Il faudra également renforcer la transparence de l’information en permettant une représentation des usagers au sein du Comité économique des produits de santé (CEPS).

Agnès Buzyn s’engage à ce que l’ensemble de ces actions participe à une nette amélioration de l’information et de la communication autour du médicament, notamment en situation d’urgence, pour mieux guider les professionnels de santé et les patients dans leur prise en charge.

Le rapport a été élaboré par la mission présidée par Magali Leo, responsable pour l’Association Renaloo, et le Dr Gérald Kierzek, praticien hospitalier et chroniqueur santé.

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