Indignation des professionnels face aux coupes de l’Etat dans le très haut débit

Levée de fourches face à l'Etat de la part de la fédération InfraNum

Le budget de l’Etat est à la diète. Conséquence, les professionnels des infrastructures du numérique, réunis au sein de la fédération InfraNum, s’insurgent face à des coupes budgétaires prévues sans concertation dans le plan France Très Haut Débit. InfraNum regroupe 200 entreprises des Infrastructures du numérique, comprenant les bureaux d’études, les opérateurs (Altice, Orange), les intégrateurs (Axians, Spie, …), les équipementiers (Acome, Huawei, Nokia, ZTE, …) , les fournisseurs de services, etc.

Absence de concertation de l’Etat sur la réduction des financements

Chez InfraNum on s’indigne de la méthode brutale employée par l’Etat. « Les impératifs économiques auxquels la France fait face ne justifient nullement d’amputer aussi brutalement et sans la moindre concertation la stratégie nationale partagée entre tous les acteurs » déclare Philippe Le Grand, Président d’InfraNum. La fédération mise sur la nouvelle secrétaire d’Etat au numérique pour trouver une solution. « Face à cette méthode inadmissible, nous avons pris bonne note avec satisfaction de la volonté de notre secrétaire d’État, Marina Ferrari, de trouver les meilleures solutions pour que cette décision ne sonne pas comme un renoncement à notre ambition collective » veut-il croire.

Dans le détail, de nombreux financements sont concernés. « Les 96 millions de crédit d’engagement sont amputés de quasiment 38 millions, soit environ 40% de ce qui était prévu. Pire encore, 117 millions de crédits de paiement se retrouvent annulés » résume InfraNum.  L’absence de concertation irrite particulièrement le secteur. « La filière n’a pas été concertée. Elle manifeste son indignation et son incompréhension face à la restriction drastique du budget alloué au numérique. Plus de 20% des crédits qui étaient dus aux collectivités locales cette année ne seront finalement pas versés avant 2025 au mieux » détaille InfraNum.

L’Etat sème le doute et manque de sérieux

L’État est cofinanceur des projets de réseaux d’initiative publique. InfraNum estime que l’Etat place les collectivités locales maîtres d’ouvrage, leurs opérateurs délégataires de service public et toutes les entreprises intervenant sur les chantiers face à une équation insoluble. « Quel projet bénéficiera des fonds promis ? Quelle entreprise sera payée ? Sur quelles trésoreries cette décision pèsera-t-elle ? Est-il sérieux de prendre une telle décision pour l’année en cours alors que ces projets sont planifiés sur plusieurs années ? » poursuit l’organisation. Pour InfraNum, la décision de l’Etat est irresponsable et sa méthode n’est pas acceptable en balayant la concertation avec les collectivités et les industriels. Il y a le risque que des centaines de milliers de foyers soient exclus du Très Haut Débit, pointe InfraNum.

InfraNum relève que le numérique va également subir les effets de la coupe du fonds vert, avec 400 millions supprimés par rapport à l’augmentation de 500 millions d’euros initialement votée dans le projet de loi de finances 2024. « Or, ce fonds est identifié comme l’un de ceux permettant, au plus de près du terrain, de soutenir les projets de territoires connectés et durables » indique InfraNum.

Par ailleurs, InfraNum pointe la diminution des aides dédiées aux centres de formation, en particulier concernant l’alternance. « La diminution impactera également notre filière et interroge alors que, en dépit d’une volonté forte de renforcer l’attractivité de nos entreprises, les besoins en personnel restent élevés et devraient s’accroitre dans les prochaines années jusqu’à atteindre + 33 000 ETP d’ici 2030 » conclut InfraNum.

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