Navettes automatisées pour les transports en commun : il faut les faire essayer encore et encore

Macif prône le test des navettes automatisées

Les navettes autonomes pourraient être l’avenir des transports en commun. Elles devraient répondre aux enjeux de confort et de fiabilité demandés par les Français. C’est ce que fait apparaître l’étude menée par l’assureur Macif et l’Institut pour la Transition Énergétique, Vedecom.

Manque de fiabilité et de confort des transports en commun

Pour augmenter l’utilisation des transports en commun, il faut miser sur le volume et la qualité de service. En effet, les raisons avancées par les Français freinant l’utilisation des transports en commun sont aujourd’hui le manque d’offres disponibles, le manque d’efficacité et leur manque de qualité de service en termes de fiabilité et de confort, montre l’étude de la Macif.

Le test d’un véhicule automatisé favorise une meilleure acceptabilité selon l’étude

Pour que la navette automatisée soit le futur de la mobilité, il faut qu’elle soit comprise pour être ensuite adoptée. L’étude estime que le manque de visibilité des navettes automatisées freine leur compréhension, leur fonctionnement et la perception de leur utilité et retarde la projection vers leur utilisation concrète. Le test d’un véhicule automatisé favorise une meilleure acceptabilité selon l’étude. Ceux qui ont vu un véhicule automatisé sont 42 % à se projeter dans son usage régulier. Mieux, ils sont près de 1 sur 2 (45 %) à être pour leur usage lorsqu’ils en ont déjà utilisé un, contre 32 % pour la population totale.

Dès lors, un important travail de pédagogie doit être mené auprès du grand public. Ce travail devra s’appuyer sur des expérimentations concrètes dans les territoires pour que cette solution puisse se déployer plus largement. A titre d’illustration, une enquête a été conduite par la Macif auprès de 346 habitants de Crest-Val de Drôme et de Cœur de Brenne.

La moitié des habitants intéressés par des navettes automatisées

Ce sont deux territoires ruraux dans lesquels ont été menées des expérimentations de navette automatisée partagée. On voit alors que 54 % des habitants se disent intéressés par le déploiement de navettes automatisées sur leur territoire d’ici cinq ans et 32 % des habitants sont dubitatifs mais pourraient quand même utiliser ce service de transport s’il était proposé.

Il faut multiplier les expérimentations de navettes automatisées en priorité dans les zones rurales

Selon la Macif, il faut multiplier les expérimentations en priorité dans les zones rurales, où la navette automatisée répond au besoin le plus grand. Selon l’enquête, 9 Français sur 10 voient une utilité pour la navette automatisée. 30 % la jugent utile partout, 28 % surtout dans les grandes villes, 19 % dans les petites villes et 16 % dans les villages. La Macif explique ces chiffres par le fait que, jusqu’à présent, ce sont principalement dans les zones urbaines que les expérimentations de navettes automatisées ont eu lieu.

D’après les répondants, la navette automatisée répond à différents usages, comme se rendre à un rendez-vous médical (51 %), à la gare la plus proche (46 %) ou au travail (45 %). La navette automatisée servirait particulièrement pour combler le déficit de transport entre le domicile et la gare la plus proche, et de la gare la plus proche au lieu de travail.

Il faut renforcer les expérimentations selon l’étude

Pour autant, 21 % des habitants en zones rurales pensent que les véhicules automatisés ne seront jamais déployés dans leur commune, contre seulement 7% des habitants en zone urbaine. Un renforcement des expérimentations de navettes automatisées partagées dans ces zones permettrait de démontrer à la fois l’utilité et l’usage, tout en répondant aux aspirations et aux besoins des Français pour se déplacer.

En zone rurale, 79 % des Français n’ont pas le choix dans leur façon de se déplacer

A ce jour, près d’un Français sur deux n’a pas le choix de son mode de transport au quotidien. Leur mode de transport est contraint. La situation est plus critique en zone rurale, où 79 % des Français n’ont pas le choix dans leur façon de se déplacer. Cette contrainte dans le choix du mode de transport n’est pas tant liée à un manque d’information – 67 % d’entre eux estiment être bien informés des solutions de transport dont ils disposent – mais d’infrastructure et de réseau de transport, notamment en zone rurale.

L’éloignement du domicile par rapport à l’offre de transport existante constitue un frein majeur au recours aux transports en commun. Parmi ceux qui utilisent principalement les transports en commun, 61 % habitent à moins de 5 minutes à pied d’un arrêt de transport en commun, et ce pourcentage diminue au fur et à mesure que la distance augmente, pour ne représenter que 5 % de ceux qui habitent à 15 minutes et plus d’un arrêt de transport en commun.


Une étude menée auprès de 4 009 personnes de septembre à octobre 2022

Ce baromètre d’acceptabilité du Véhicule Automatisé a été réalisé auprès d’un panel représentatif de la population française selon le genre, l’âge et la répartition géographique, constitué de 4 009 personnes. Le questionnaire a été administré du 28 septembre au 17 octobre 2022.

Les questions posées ont permis de récolter des données sur :


  • La mobilité au quotidien, le rapport aux transports en commun ainsi que les éventuelles répercussions de la pandémie de COVID-19 et des prix de l’énergie et du carburant sur la mobilité
  • Le rapport au véhicule autonome et notamment les conditions d’utilisation d’un véhicule autonome
  • Le type de véhicule autonome préféré à choisir parmi quatre : le véhicule personnel de niveau 3 (conduite autonome limitée), le véhicule personnel de niveau 4 (autonomie quasi complète), le robot taxi de niveau 5 (autonomie complète), la bus ou la navette autonome de niveau 5
  • L’évaluation de l’acceptabilité de ces quatre véhicules autonomes incluant notamment la perception du véhicule autonome en matière de sécurité, confiance, protection des données personnelles et attitudes
  • L’évaluation des transports autonomes partagés tels que le robot taxi de niveau 5 et le bus ou la navette autonome de niveau 5 selon leur utilité, les usages et les conditions d’utilisation
  • L’évaluation de véhicules de livraison autonome (Drone, Robot de livraison) incluant une évaluation de l’acceptabilité des deux types de véhicules de livraison ainsi que des questions portant sur leur utilité, les usages et les conditions d’utilisation.
  • L’évaluation du taxi volant autonome incluant une évaluation de l’acceptabilité ainsi que des questions portant sur l’utilité, les usages et les conditions d’utilisation.
  • Les caractéristiques sociodémographiques des répondants et leur degré de technophilie. Un technophile est une personne qui apprécie ou encourage les nouvelles technologies.

Le baromètre a été construit sur la base des deux éditions  précédentes, de nouvelles études scientifiques et d’une série d’entretiens menés auprès des Français.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *