Trop de régulation tue l’innovation et la création de géants européens dans le numérique. C’est le message de Ludovic Le Moan, PDG de Sigfox, champion français des réseaux radio bas débit pour l’internet des objets (IoT).
Nous protéger contre nous-mêmes
“Il ne faut pas trop en Europe légiférer sur la privacy [NDLR : protection de de la vie privée des personnes], si on fait cela on risque de se retrouver demain dans le tiers monde du numérique,” avertit le dirigeant. Il a pris la parole lors de la conférence organisée par le MMA Forum, le 7 décembre à Paris, face à un public de responsables marketing.
L’Europe veut nous protéger contre nous-mêmes alors que Facebook et Google se moquent de payer des amendes de 3 milliards
Il rappelle comment les géants du numérique agissent devant une telle situation. “Vous savez très bien que les Facebook, Google et autres, ils tapent d’abord, et après ils paieront de temps en temps des amendes de 2 à 3 milliards. Quand on fait plusieurs dizaines de milliards de chiffre d’affaires et que l’on a une capitalisation pas loin de 1000 milliards, de temps en temps 3 milliards à l’Europe pour se dédouaner, ce n’est pas un enjeu,” pointe-t-il.
Taper fort d’abord
Pour sa part, il souhaite que les entreprises européennes agissent de même. “Je milite pour aller d’abord taper fort, faire en sorte que les entreprises françaises prennent cet internet des objets à bras le corps parce que c’est maintenant que vous devez pensez à ces applications là, pensez aux données que vous allez pouvoir récupérer, pensez à la valeur de ces données“, martèle-t-il.
Les opérateurs télécoms traditionnels ne savent pas délivrer le bon coût de l’internet des objets
Il propose de se projeter dans un monde où la donnée sera gratuite. “C’est maintenant qu’il faut y penser pour mieux profiler vos clients. Mais contrairement au mobile, où les clients peuvent être acquis assez rapidement, il y a un tunnel de 9 à 12 mois avec un objet connecté, pour le concevoir, le produire et le délivrer au client,” pointe le dirigeant.
Démarrage à grande échelle de l’internet des objets
“On va tout connecter,” décrit-il. “Il n’y aura pas une seule ampoule, une seule table, une seule paire de chaussures qui ne sera pas connectée, et cela va donner énormément de données qui vont être contextuelles. On va pouvoir faire des rapprochements entre les objets, les gens que l’on rencontre. L’internet des objets c’est quelque chose qui démarre maintenant à grande échelle,” annonce-t-il.
Notre environnement va prendre des décisions à notre place pour gagner du temps
“En France, nous avons entre 1 million et 1,3 million d’objets qui parlent chaque jour sur notre réseau. A l’échelle mondiale, on en a dix fois plus. Sur notre site, vous pouvez acheter la connectivité pour votre objet connecté avec votre carte bancaire pour quelques dizaines d’euros et commencer à tester l’interactivité avec vos clients,” propose-t-il. Aller toujours plus vite et plus loin. C’est le sens de l’internet des objets pour le PDG de Sigfox. Si la législation ne bloque pas tout.
Top lectures en ce moment
-
Trois questions auxquelles les retailers doivent répondre face à l’IA agentique
-
Doctolib lance un assistant vocal de gestion des appels des patients
-
La CDP (Customer Data Platform), un projet clé de la transformation Data d’Axa F...
L'IA clé de nos besoins vitaux dans l'eau, l'électricité et le gaz
Marchés de l’eau : l’IA générative arrive dans les réponses aux appels d’offres des collectivités
Saur, spécialiste de la distribution d’eau potable, fait évoluer son processus de réponse aux appels d’offres des collectivités et des industriels en y injectant de l’IA géné…
Stockage de l’électricité : l’IA générative outil d’accélération clé chez Engie
Le stockage de l’électricité est un enjeu stratégique. Engie s’y attelle et mobilise pour cela l’IA générative de type RAG, c'est-à-dire basée sur le traçage des documents source. …
Nouvelle donne dans le gaz naturel : GRDF s’adapte en utilisant l’IA
GRDF, leader de la distribution du gaz naturel en France, affine sa stratégie d’IA. Il s’appuie sur des serveurs internes pour la confidentialité des données de ses clients. GRDF c…















Et vous, qu’en pensez-vous ?
Une idée, une réaction, une question ? Laissez-nous un mot ci-dessous.
Je réagis à cet article