La ville de Birmingham, deuxième ville de Grande Bretagne a annoncé le 5 septembre qu’elle est en faillite et qu’elle ne peut plus faire face à ses paiements. En particulier, la ville ne peut pas procéder au paiement de 650 à 760 millions de livres (757 à 886 millions d’euros) à ses employés afin de rétablir l’égalité salariale dans ses équipes. La municipalité affiche dans le même temps un déficit de 87 millions de livres (101 millions d’euros).
Un projet ERP et RH avec Oracle en pleine dérive
Cette faillite intervient alors que dans le même temps, la ville peine à mettre en place une solution Oracle de gestion des RH et des finances. En mai 2023, le conseil municipal de Birmingham a même annoncé qu’il s’apprêtait à payer jusqu’à 100 millions de livres sterling (117 millions d’euros) pour son système ERP d’origine Oracle – soit potentiellement cinq fois plus que les dépenses initiales estimées. Le projet souffre de retards, de dépassements de coûts et d’un manque de contrôle.
Le projet Oracle ERP et HCM est une migration depuis SAP
Oracle était censé rationaliser les systèmes de paiement et de ressources humaines du conseil et devait coûter 19 millions de livres sterling, mais il est déjà en retard de trois ans. Le nouveau leader du conseil de Birmingham, John Cotton, a déclaré à BBC News en mai 2023 que les agents du conseil doivent être tenus responsables des coûts.
Un rapport fin juin 2023 établi avec PwC
En mars 2023, le Conseil a engagé des experts du cabinet de conseil PwC pour travailler aux côtés de ses équipes internes, afin de l’aider à identifier la nature exacte des problèmes et ce qui était nécessaire pour les résoudre. Un rapport daté du 27 juin 2023 dresse l’état des lieux inspiré par l’intervention de PwC.
« Certains éléments critiques d’Oracle ne fonctionnent pas de manière adéquate »
Le projet Oracle a évolué au fil du temps car il était prévu au départ (en 2019) d’adopter le logiciel tel quel puis il a été personnalisé afin de reprendre ce qui avait été fait sur SAP. « Cela a accru la complexité de la solution. Des opportunités de revoir et d’améliorer les processus métiers associés ont été manquées » relève le rapport.
Entre adaptation et adoption tel quel, il faut choisir
Ce changement d’orientation – depuis la décision d’adopter tel quel Oracle à la décision d’adapter la solution Oracle – a eu de graves répercussions sur la capacité du Conseil à mettre en œuvre correctement le système Oracle, pointe le rapport. Désormais ce même rapport préconise de revenir à une situation où le Conseil adopte Oracle plutôt que de l’adapter.
Il faut que le rôle que joue la solution Oracle soit partagé par tous du côté de la ville de Birmingham
On peut noter qu’un témoignage interne à la ville cité par The Register indique que le fonctionnement d’Oracle ne correspond pas à des autorités locales mais plutôt à l’industrie manufacturière ou à une organisation commerciale. Cette source a déclaré à The Register que le système SAP précédent avait été fortement personnalisé pour répondre aux besoins du conseil et que la ville avait du mal à recréer ces fonctions dans Oracle.