La startup Tekyn financée pour fabriquer du prêt à porter responsable et local grâce au digital

La startup Tekyn propose une fabrication à la demande

Fabriquer des vêtements à la demande de manière industrielle, c’est la promesse de la startup française Tekyn, créée en 2017. L’objectif est de concilier la préservation de la planète en évitant la surproduction de vêtements et la rentabilité économique pour les marques. Pour cela, la startup associe le digital et l’industrie 4.0 afin de répondre aux enjeux écologiques, de relocalisation et économiques.

De nombreuses grandes marques partenaires

Tekyn vient de récolter un nouveau financement de 5,5 millions d’euros. Au total, la startup a levé près de 9 millions d’euros depuis 2018 pour développer sa plateforme de production digitale 4.0 destinée à transformer la production textile. Tekyn propose aux marques de mode un service clé-en-main de production textile à la demande en digitalisant la chaîne de production. Les marques Petit Bateau, IKKS, La Redoute, Promod, 1083 et Cyrillus sont partenaires de Tekyn.

« Nous parions sur la digitalisation de la chaîne de production pour renforcer la réactivité avec nos fournisseurs »

« Nous parions sur la digitalisation de la chaîne de production pour renforcer la réactivité avec nos fournisseurs » commente Philippe Berlan, DGA de La Redoute. Le dirigeant y a voit l’atout de la rapidité, de la précision et d’un niveau de flexibilité qui permettent de répondre aux besoins amont et aval afin de gagner en efficience. « En tant qu’industriel, nous partageons avec Tekyn l’urgence de la modernisation de l’industrie textile » déclare quant à lui Jean Marc Guillemet, directeur des opérations de Petit Bateau. « Les nouvelles technologies sont très peu utilisées dans la mode » ajoute-t-il. « Leur adoption et leur maîtrise au plus tôt créera un avantage compétitif majeur très rapidement » pense-t-il, tout avec l’objectif d’allier la rentabilité et la production locale.

Tout a été lancé il y a 4 ans chez Tekyn. « Nous sommes repartis pour développer l’ensemble des technologies digitales et robotiques. 20% de la valeur ajoutée de Tekyn est dans les machines, 80% est dans la data » explique Donatien Mourmant, co-fondateur de Tekyn. Il décrit le métier de la startup comme la connexion des marques avec des ateliers de confection et des tisseurs imprimeurs partout en France et en Europe.

Un kitting center de la startup Tekyn

Des marges plus élevées grâce à une production à la demande

Quel est l’intérêt pour une marque de basculer sur une fabrication à la demande ? « Quand une marque bascule sur une production à la demande, elle dégage 20% à 30% de marge supplémentaire, parce qu’elle produit les bons vêtements, qu’elle les vend au bon prix, et qu’elle arrête de surproduire » justifie l’entrepreneur. Il décrit un futur dans lequel on pourra rapatrier la production textile en local et de façon massive et durable.

Le secteur de la mode est incité à produire selon la demande de la clientèle afin d’augmenter la vente à prix plein

Les entreprises du secteur de la mode sont désormais incitées à développer une politique commerciale orientée vers la réponse à la demande de la clientèle afin d’augmenter la vente de prêt à porter à prix plein – sans soldes ni promotion – et de réduire le niveau de stocks. Tekyn veut répondre aux enjeux de rapidité de mise sur le marché, de raccourcissement du délai de réassortiment, d’une meilleure fluidité et d’optimisation de la chaîne d’approvisionnement et de la rentabilité liée à la baisse des stocks.

La fermeture des points de vente à cause de la crise sanitaire de la Covid-19, a mis en exergue la question des sur-stocks. Tekyn emploie 45 personnes à Saint Denis (93) et veut renforcer ses équipes. « Avec cette nouvelle levée de fonds, nous prévoyons d’embaucher 40 personnes. Cela permettra à nos partenaires de produire 400 000 pièces à la demande en 2021, en flux tendu et digitalisé, partout en Europe » annonce Pierre de Chanville, co-fondateur de Tekyn. « Nous allons nous déployer commercialement partout en Europe en commençant par l’Allemagne et continuer à déployer des « kitting center » [NDLR : centre d’assemblage] en Europe et en France » conclut Donatien Mourmant. La robotique sert à automatiser la découpe textile. La plateforme de Tekyn permet de fabriquer à la demande notamment lors d’un besoin de réassortiment.

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