Criteo fait appel de la sanction de 40 millions d’€ de la Cnil

Ryan Damon, directeur juridique de Criteo

Criteo monte au combat contre la Cnil. Criteo, spécialiste français de la publicité digitale vient d’être condamné à une amende de 40 millions d’euros infligée par la Cnil et qu’il a reçue le 21 juin 2023.  La pépite française de la publicité digitale estime que la Cnil applique mal le RGPD et annonce qu’elle fait appel devant les juridictions compétentes.



Il n’y a pas eu de risques pour les personnes ni de préjudice

Criteo souhaite ramener la Cnil à plus de raison. Il considère que les reproches formulés par la Cnil n’ont pas impliqué de risque pour les personnes ni de préjudice causé à celles-ci. La société affirme n’utiliser que des données pseudonymisées, non directement identifiables et non sensibles dans ses activités.

Criteo estime que la décision de la Cnil porte sur des questions passées et qu’elle n’inclut aucune obligation pour Criteo de modifier ses pratiques actuelles. Cela n’impacte pas les services actuels de Criteo ni leurs performances.
La réquisition initiale de la Cnil était une amende de 60 millions d’euros. Cette amende a été ramenée à 40 millions d’euros.

Une amende plus élevée en proportion que pour Google et Facebook

Criteo pense que la sanction reste disproportionnée au regard des manquements allégués et mal alignée sur les pratiques générales du marché en la matière. Selon Les Echos, Il ressort des échanges rapportés par la délibération de la formation restreinte de la Cnil qui a décidé de la sanction que Criteo a signalé que l’amende représentait plus de 2 % du chiffre d’affaires de Criteo, alors que celles ayant visé Google et Facebook étaient très inférieures, en proportion.


En 2022, Criteo a réalisé 2 milliards de dollars de chiffres d’affaires et un bénéfice de 11 millions de dollars. Ses performances sont nettement à la baisse par rapport à 2021. Le chiffre d’affaires s’est réduit de 11% et le bénéfice baisse de 92%.

Les interprétations du RGPD ne sont pas conformes

De plus, Criteo estime qu’un certain nombre d’interprétations et d’applications du RGPD par la Cnil ne sont pas conformes aux arrêts de la Cour de justice des Communautés européennes, voire aux orientations de la Cnil elle-même.

« Nous exploitons une entreprise mondiale entièrement transparente et conforme à la réglementation » revendique Ryan Damon, directeur juridique de Criteo. Criteo avait déjà provisionné l’amende à venir de la Cnil dans ses états financiers pour la période close le 30 juin 2022. « Nous prévoyons d’effectuer le paiement de la sanction requise au cours du second semestre 2023. Nous ne ferons aucune autre déclaration à ce stade » conclut le responsable de Criteo.

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