Google sanctionné d’une amende de 220 millions d’euros sur la publicité en ligne


L’Autorité de la concurrence sanctionne Google d’une amende de 220 millions d’euros pour avoir favorisé ses propres services de vente et d’achat de publicité en ligne. Google n’a pas contesté les faits et a souhaité entrer en transaction avec l’Autorité, qui a fait droit à sa demande. Google propose des engagements, acceptés par l’Autorité, qui modifieront la façon dont fonctionnent son service publicitaire DFP et sa plateforme de mise en vente AdX. Les pratiques  en cause ont pénalisé les concurrents de Google sur le marché des SSP et les éditeurs de sites et d’applications mobiles, considère l’Autorité.

Abus de position dominante de la part de Google

A la suite de saisines de News Corp, du groupe Le Figaro et du groupe Rossel La Voix, l’Autorité de la concurrence a rendu le 7 juin 2021  une décision sanctionnant Google, à hauteur de 220 millions d’euros, pour avoir abusé de sa position dominante sur le marché des serveurs publicitaires pour éditeurs de sites web et d’applications mobiles.

Les pratiques anti concurrentielles de Google sanctionnées

L’Autorité a constaté que Google a accordé un traitement préférentiel à ses propres technologies proposées sous la marque Google Ad Manager, à la fois en ce qui concerne le fonctionnement du serveur publicitaire DFP (qui permet aux éditeurs de sites et applications de vendre leurs espaces publicitaires), et de sa plateforme de mise en vente SSP AdX (qui organise les processus d’enchères permettant aux éditeurs de vendre leurs « impressions » ou inventaires publicitaires aux annonceurs) au détriment de ses concurrents et des éditeurs.

Google Ad Manager intéropérable avec des solutions tierces de serveur publicitaire


Google a proposé des engagements visant à améliorer  l’interopérabilité de ses services Google Ad Manager avec les solutions tierces de serveur publicitaire et de plateforme de mise en vente d’espaces publicitaires et de mettre un terme aux dispositions qui favorisaient Google. L’Autorité a accepté ces engagements et les rend obligatoires dans sa décision.

« Il s’agit de la première décision au monde se penchant sur les processus algorithmiques complexes d’enchères par lesquels fonctionne la publicité ‘display’ » souligne Isabelle de Silva, Présidente de l’Autorité de la concurrence. « L’instruction  a permis de révéler des processus par lesquels Google prenant appui sur sa position dominante considérable sur les serveurs publicitaires pour sites et applications, se favorisait par rapport  à ses concurrents tant sur les serveurs publicitaires que les plateformes SSP » ajoute-t-elle.

La présidente de l’Autorité de la concurrence affirme que ces pratiques très graves ont permis à Google non seulement de préserver mais aussi d’accroître sa position dominante. « Cette sanction et ces engagements permettront de rétablir un terrain de jeu équitable pour tous les acteurs, et la capacité des éditeurs à valoriser au mieux leurs espaces publicitaires » termine-t-elle.

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