Vers un monde de télétravail 2 à 3 jours par semaine


Rendu obligatoire à cause de la crise Covid-19, le télétravail apparaît finalement comme étant plutôt bien accepté et même désiré par les Français et ceux qui l’ont réellement pratiqué. C’est ce que montre l’enquête réalisée par l’organisme de crédit Cetelem via l’institut Harris Interactive, qui a interrogé 1068 Français représentatifs de la population, télé-travailleurs ou pas, sur leur rapport au travail et à ses nouvelles modalités.

Le télétravail souhaité par 7 Français sur 10

A l’avenir, la généralisation du télétravail est ainsi souhaitée par 7 Français sur 10 (72%). Les actifs aimeraient télé-travailler entre 2 et 3 jours par semaine à distance. Cela donne en moyenne 2,3 jours par semaine. Et la moitié (49%) apprécierait de travailler dans un tiers lieu comme un espace de co-working, au moins de temps en temps.

Le télétravail fait gagner du temps de transport mais réduit la convivialité

Côté avantages du télétravail, les Français – qu’ils télé-travaillent ou pas – mentionnent le gain de temps (77%) notamment dans les transports. Selon eux, le télétravail offre plus de flexibilité (75% des répondants) pour organiser son travail ou sa vie quotidienne, et permet de réduire ses dépenses (48%). Parmi les inconvénients, ils citent en premier lieu  l’isolement (52%), la perte de convivialité (37%), et la sédentarité (32%).

En pratique, la moitié des actifs interrogés (49%) a été amenée à télé-travailler depuis mars 2020. Ce chiffre atteint les 2 tiers (69%) en région parisienne. Cela monte à 73% pour les professions qui s’y prêtent plus facilement, comme les cadres ou les professions libérales. L’enquête montre toutefois que télétravail est vécu comme une contrainte pour un tiers (32%) des actifs qui télé-travaillent depuis le second confinement. Cela est du à l’affaiblissement des liens sociaux (pour 46% d’entre eux) et au découragement face à une situation sanitaire qui s’éternise (45%).

Les télétravailleurs généralement plus mesurés sur les bénéfices et les contraintes du télétravail


A noter que si l’on compare les télétravailleurs aux actifs qui ne télé-travaillent pas, les premiers sont généralement plus mesurés en ce qui concerne les réels avantages et les inconvénients du télétravail. Les télétravailleurs sont ainsi nettement moins persuadés que le reste des Français que le télétravail crée de l’isolement (41% contre 52%). De même, si les Français dans leur ensemble sont peu nombreux (à peine 38%) à considérer que l’on est plus efficace en télétravail, ceux qui télé-travaillent réellement déclarent à 49% qu’ils sont plus efficaces. En revanche, le fait que le temps de travail s’allonge est bien identifié tant par les Français dans leur ensemble (48%) que par ceux qui télé-travaillent (55%).

Les Français pensent qu’il s’agit d’une bonne chose pour les entreprises et les salariés

Quoiqu’il en soit le développement du télétravail apparaît comme une bonne opportunité pour le monde du travail en général. Plus des 3/4 des Français (76%) pensent qu’il s’agit d’une bonne chose tant pour les entreprises que pour les salariés. Les télétravailleurs se montrent plus positifs que le reste des Français, surtout lorsqu’il s’agit d’évaluer l’effet de cette pratique pour eux, personnellement. Ils sont 38% à estimer que le télétravail est une très bonne chose pour eux contre seulement 28% en moyenne chez l’ensemble des actifs.

Le développement du télétravail semble probable pour un grand nombre de Français (85%). Ils ne sont toutefois que 1 sur trois (31%) à le considérer comme « très probable » contre 54% à le décrire comme « plutôt probable ». Beaucoup de Français souhaitent également ce développement (72%).  Les plus favorables sont les jeunes actifs de 25-34 ans (à 83%) et les habitants de l’agglomération parisienne (à 82%), tout comme les Français qui ont télé-travaillé au cours de la crise sanitaire (81%).

Une préférence à un mode de travail hybride

A l’avenir, les Français seraient très minoritaires (13%) à choisir de ne travailler qu’en télétravail. La préférence va majoritairement à une option alternant avec des phases de présentiel. Le modèle hybride est l’option la plus plébiscitée par les actifs (48%), et encore davantage chez ceux qui ont pratiqué le télétravail pendant la crise sanitaire (58%). On aurait ainsi 2 ou 3 jours en distanciel et 3 ou 2 jours de présentiel. En moyenne, les Français souhaitent télé-travailler 2,3 jours par semaine. Ce chiffre monte à 2,6 chez ceux qui ont télé-travaillé pendant la crise sanitaire.

Le droit au télétravail va devenir une revendication légitime chez les salariés et les candidats au recrutement

Pour les prochaines années, les Français anticipent que la société va s’adapter au télétravail, qui sera selon eux encouragé par l’État (88%) et devra nécessairement faire partie des conditions proposées par les entreprises si elles souhaitent rester attractives (86%).  Le droit au télétravail va même devenir une revendication légitime chez les salariés (78%) et les candidats au recrutement (77%). Derrière ces perspectives, les Français reconnaissent les risques de l’accroissement des inégalités sociales entre les salariés (74%). Les plus jeunes ne bénéficient pas de bonnes conditions pour exercer leur activité depuis leur domicile.  

L’enquête a été réalisée par Harris Interactive sur internet les 16 et 17 février 2021, auprès d’un échantillon de 1 068 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La méthode des quotas et un redressement ont été appliqués aux variables sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé.

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