Entre l’inflation qui a fait flamber les prix, et les revenus des agriculteurs français qui restent à la traîne, quelles sont les marges réelles de la grande distribution ? C’est la grande question pour Antoinette Guhl, sénatrice écologiste de Paris, qui demande de la transparence sur la manière dont les prix et les marges sont fixés.
Réagir aux pratiques de « Shrinkflation »
La sénatrice s’inquiète des marges abusives et des pratiques de « Shrinkflation », lorsque les quantités de produit sont réduites pour un prix identique dans un même packaging. On peut évoquer également une stratégie de certains industriels qui vise à délivrer un même produit dans un volume légèrement différent, donc deux références informatiques différentes, mais une apparence similaire chez deux distributeurs concurrents, afin de rendre plus difficile les comparaisons de prix.
Antoinette Guhl souhaite établir une commission d’enquête qui doit être constituée et qui aura 6 mois afin de mener ses auditions. Ces travaux pourront s’appuyer sur les travaux d’une précédente commission de 2019. Interrogé sur l’annonce de cette commission, l’accord est immédiat mais désabusé de la part de Michel-Edouard Leclerc, Président du comité stratégique des centres E.Leclerc. « Cela doit être ma 20ème commission d’enquête parlementaire sur les marges de la distribution, donc pas de problème avec cela » dit-il. Il a réagi sur le plateau de BFM Business, le 31 octobre.
« Si on peut leur [aux parlementaires] apprendre un peu comment on fonctionne, c’est bien » glisse-t-il. Le dirigeant emblématique ajoute que « la distribution pèse très peu dans le prix final du produit ». Il regrette que tous les acteurs économiques ne soient pas réunis pour analyser l’évolution des prix et le fait que la commission arrive « un peu à contre temps ».
Des containers passaient de 1 500 € à 17 000 €
« L’inflation c’était il y a 3 ans. Il y a 3 ans, je réclamais des commissions d’enquête parce que le prix des containers passait de 1500 € à 17 000 €, parce qu’il y avait plein de spéculation. Et il faut rappeler que l’on a eu 22% d’inflation sur l’huile de tournesol, sur les pates, etc. Faire une commission d’enquête aujourd’hui alors que l’on entre en déflation, c’est un petit peu décalé » déclare-t-il. « Je demande juste à l’Assemblée nationale de ne pas faire le jeu d’une corporation contre une autre. L’idée d’isoler la distribution de la production, ou la production de l’industrie, ne permettra pas d’atteindre une économie décarbonée » termine-t-il.
Top lectures en ce moment
-
Les douanes françaises vont contrôler 200 000 colis Shein bloqués à l’aéroport C...
-
Orano, leader du nucléaire, fait appel à Dassault Systèmes pour sa transformatio...














Et vous, qu’en pensez-vous ?
Une idée, une réaction, une question ? Laissez-nous un mot ci-dessous.
J’ai quelque chose à dire