RFID chez le groupe Beaumanoir : réduire le taux d’absence de produits en magasins

Gwel Le Lay, responsable RFID du groupe Beaumanoir

Le RFID trace lentement son chemin dans les enseignes de prêt à porter en France. Chez le groupe Beaumanoir, un des déclencheurs aura été d’éviter l’absence d’un produit en rayon dans ses enseignes Bonobo, Bréal et Cachecache. Il s’agit d’éviter de rater une vente. C’est ce qu’explique Gwel Le Lay, responsable RFID du groupe Beaumanoir. Il a pris la parole à l’occasion de la table ronde organisée par GS1 le 15 octobre à Paris.

Une vision commerce du RFID

Côté avantages, le RFID permet de connaître le nombre d’unités par référence produit dans le magasin afin de lancer les réapprovisionnements, d’avoir le bon niveau de stock et de ne pas rater une vente à cause d’un produit manquant.


« C’est une vision commerce du RFID » résume le responsable. Avec l’usage du RFID, « nous avons une diminution des produits manquants en surface de vente » se réjouit-il. C’est un défi pour cette enseigne qui met directement en vente 100% des produits réceptionnés dans ses magasins.

De plus, le RFID réduit les inventaires fiscaux qui ont été divisés par deux. Ces inventaires ont un coût pour les magasins. « Au lieu d’un inventaire fiscal tous les 6 mois, nous sommes passés à un inventaire par an » précise-t-il. Il travaille à supprimer totalement les inventaires fiscaux et à les réaliser par RFID.

Les vendeuses ont plus de temps pour le commerce

« Nous avons amélioré la productivité, c’est-à-dire  la rapidité et l’efficacité en magasin lors de la réception des produits. On a divisé par 6 le temps de réception des marchandises » chiffre-t-il. Cela libère du temps pour la mise en rayon des articles.

Cela a amené également la suppression des dispositifs de sécurité sur les articles, ces dispositifs pouvaient déformer voire endommager les produits en cuir. Au passage, le responsable indique qu’il n’y a pas de changement sur la démarque inconnue observée, autrement dit le vol de produits de magasin.

Par ailleurs, « le RFID n’est pas magique. Il ne va pas augmenter vos ventes ni faire venir les clientes en magasin. Il faut désacraliser le RFID  » prévient-il. « Un frein est le coût du RFID. C’est une technologie qui coûte cher et il ne faut pas minorer la complexité des projets RFID. Mais le champ des possibles est incroyable. Nous avons des projets partout. Et il faut vérifier que le modèle économique de l’entreprise est compatible avec le RFID, en particulier il faut savoir comment placer l’étiquette RFID au niveau du fournisseur » reconnaît-il.

Le groupe s’est intéressé au RFID lorsqu’il a vu Macy’s et Decathlon prendre cette voie. La lecture à distance et en masse que permet le RFID l’a également intéressé face aux 43 millions de produits qu’il doit étiqueter par an. Le temps passé à la manutention des produits n’était alors pas consacré au commerce, ce qui est une autre raison de déployer du RFID.

Entretenir dans les magasins le savoir sur l’usage du RFID

« Le projet RFID a été un déploiement complexe parce que nous nous sommes compliqués la tâche. Il y a toute une phase de formation en amont notamment de nos 500 fournisseurs et en magasin, et nous avons déployé du Wifi dans les points de vente en parallèle » dit-il. Ceci dit, il faut être vigilant dans le temps. «  Le savoir faire en magasin se perd car il y a un fort turnover des vendeuses. Il faut donc entretenir ce savoir et le système évolue également car nous sommes en train de mettre en place de nouveaux processus » pointe le responsable.

Il faut faire comprendre les impacts du RFID à tout le monde dans l’entreprise. « Nous avons essayé de perturber le moins possible les processus existants, mais nous en avons imposé de nouveaux comme le contrôle des stocks » précise-t-il. Les processus améliorés par le RFID tels que la réception ou la vente sont désormais acquis et simples d’usage.

«Mais nous avons encore besoin de mettre du sens sur le RFID, comme la gestion des différents statuts des produits en magasin, et ce qui se passe si on ne fait pas le contrôle des stocks, quels sont les impacts ? On a besoin de faire comprendre cela à tout le monde » illustre-t-il, signifiant que cela va des vendeuses sur le terrain au management du groupe. Côté futur, l’exploitation des données ainsi capturées pourrait permettre de nouveaux projets.

Premier POC RFID en 2011

Le déploiement du RFID aura été un projet long et progressif qui concerne toute la chaîne depuis le fournisseur jusqu’à la vendeuse, pour les différents produits commercialisés. Chez  Beaumanoir, un POC (Proof of concept) du RFID a été effectué en 2011. Le déploiement a eu lieu entre février et septembre 2015 sur 470 magasins.

A ce jour, 70% des magasins « monostore », des enseignes Bonobo, Bréal et Cachecache du groupe Beaumanoir sont équipés en RFID pour l’ensemble des produits. Et le taux monte à près de 100% des magasins sur les « multistore » qui hébergent ces 3 marques. Le déploiement est limité à la France à l’heure actuelle. L’installation du RFID s’effectue désormais au fil de l’eau, lors de l’ouverture ou de la rénovation de magasin.

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