Publicité digitale : un marché capté par Google, Facebook et désormais Amazon


Malgré la crise sanitaire, les dépenses des annonceurs en publicité digitale ont augmenté de +3% en 2020 grâce à un rebond en fin d’année. C’est ce que montre l’observatoire de l’e-pub réalisé par le cabinet Oliver Wyman pour le SRI et l’UDECAM. Les entreprises ont dépensé au global 6,1 milliards d’euros pour être visibles sur le digital.

Ralentissement notable de la croissance des dépenses publicitaires

Les budgets publicitaires vont majoritairement au mobile

Pour l’année  qui vient de débuter, le cabinet Oliver Wyman envisage une croissance de +7% des dépenses en publicité digitale en France en 2021. Il faut relever qu’il s’agit d’un ralentissement notable de la croissance des dépenses en publicité digitale. Cette croissance des budgets atteignait jusqu’alors +13% par an en moyenne depuis 7 ans.

L’écart s’accroît entre Google, Facebook, Amazon et les autres acteurs de la publicité digitale

Sur 2020, « les grandes plateformes du Social et du Search représentent désormais près de 80% de la publicité digitale » analyse Emmanuel Amiot du cabinet Oliver Wyman faisant référence à Google, Youtube et Facebook. « L’écart s’accroît entre les trois grands, c’est-à-dire Google, Facebook, Amazon et les différents acteurs de l’écosystème de la publicité digitale » souligne-t-il.


A noter que l’objectif de la publicité digitale devient de plus en plus double, vente et notoriété. « L’année 2021 devrait confirmer une atténuation encore plus forte de la frontière entre la performance [NDLR : génération de ventes en magasin] et le branding [NDLR : amélioration de la notoriété d’une marque] » ajoute-t-il.

Le Search se diversifie avec le « retail search »

Dans le détail, le Search – les moteurs de recherche – est en croissance de +3%. Le Search représente 42% des dépenses des entreprises en publicité digitale. Le mobile représente 67% des investissements publicitaires des annonceurs. Si Google demeure le grand bénéficiaire de ce marché, on constate la poussée du « retail search », c’est-à-dire la publicité sur les grands sites de e-commerce, en croissance de +32%.

Les acteurs du « retail search » se professionnalisent, ils investissent dans des outils et dans la data

Le « retail search » compte désormais pour 10% du Search, et ce nouveau canal de promotion bénéficie à Amazon via sa place de marché. Ce segment de la publicité digitale provient de l’explosion du trafic sur les sites e-commerce. « Bien sûr on parle d’Amazon, mais il y aussi Carrefour Media, Relevanc (groupe Casino), Fnac Darty, autant d’acteurs qui ont montré qu’ils se professionnalisaient, et qu’ils investissaient de plus en plus dans les outils et la data. Cette tendance sur le Search va perdurer » pense Emmanuel Amiot.

Le Search est considéré comme efficace par les annonceurs. « Le Search est porté par la logique de recherche de la performance et de retour sur investissement des annonceurs. C’est une logique accrue de la performance jusqu’à l’achat, au drive to store, et au click and collect » détaille Emmanuel Amiot. L’analyste observe une automatisation de cette forme de publicité, grâce au perfectionnement des outils et à l’usage de la data, avec une internalisation du Search par certains grands annonceurs et la montée en puissance d’agences spécialisées dans le Search qui ont renforcé leur outillage.

La publicité sur les médias sociaux en croissance de +7%

En deuxième position en termes de taille, on trouve le levier de la publicité sur les médias sociaux qui est en nette croissance. La croissance atteint +7%. Le social représente 26% des dépenses des annonceurs en publicité digitale. Ce mode de publicité bénéficie à Facebook, et à ses messageries Messenger et Whatsapp. Le cabinet Oliver Wyman salue même le succès important d’Instagram, filiale de Facebook.

La publicité sur les médias sociaux bénéficie de son orientation vers la mesurabilité du retour sur investissement

Les budgets sont dépensés à 94% sur le mobile. « Le social bénéficie de sa proposition de valeur orientée vers la mesurabilité du retour sur investissement » précise Emmanuel Amiot. En troisième position, on trouve le Display qui est le levier publicitaire le plus touché en 2020 et a reculé de -2%. Il compte pour 19% des dépenses des entreprises. Sur le Display, l’achat automatisé de publicité grâce au programmatique représente désormais 61% des recettes, avec une croissance de +4% sur l’année.

Enfin, l’Affiliation, l’Emailing et les Comparateurs affichent une remarquable croissance de +7%. Cela s’explique notamment par une meilleure performance commerciale pour les annonceurs dans un contexte de pression économique. La part de marché de ces leviers publicitaires, en légère hausse, passe à 14% des dépenses des annonceurs. « L’affiliation est tirée par la recherche du retour sur investissement, et plébiscitée par les annonceurs pour son efficacité. Quant aux comparateurs, ils se portent très bien » conclut Emmanuel Amiot.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *