Pour de la « mobilité as a service », il faut de la régularité dans les transports publics

On doit pouvoir compter sur la régularité des bus [Photo Melun Val de Seine]

Pour que la mobilité devienne un vrai service, il faut de la régularité et de l’information en ce qui concerne les transports publics. C’est ce que l’on retient de l’intervention de  Thierry Mallet, Président de Transdev et de l’UTP (Union des transports publics et ferroviaires) sur le plateau de BFM le 2 novembre. Transdev opére en France et à l’international des réseaux de bus, qui constituent un transport public clé pour développer une vraie mobilité partagée.

Il faut une fréquence très régulière des bus

« Pour que l’on permette aux gens d’avoir une alternative à la voiture, l’enjeu c’est la qualité de service » déclare Thierry Mallet. « On prend les transports publics parce que l’on a une offre de qualité, un service qui démarre à 6 heures du matin jusqu’à 10 heures du soir avec des bus avec une fréquence très régulière. C’est cela qui fait abandonner la voiture » précise-t-il.

« Il y a des exemples d’inter modalités qui marchent quand vous êtes sûrs d’avoir votre bus »

A l’heure où l’on parle de MaaS (Mobility as a service) et d’inter-modalité, c’est-à-dire d’effectuer des trajets en empruntant différents moyens de transport, la régularité des transports publics est la clé. « L’inter-modalité est un véritable enjeu. Elle se développera avec une offre de transports publics de qualité. Vous avez des exemples d’inter-modalités qui marchent dans la mesure où vous avez des bus qui passent toutes les 10 minutes ou tous les quarts d’heure et que vous êtes sûr d’avoir votre bus » insiste le dirigeant.

« S’il y a un caractère trop aléatoire, que vous n’avez pas la qualité de service, vous ne réussissez pas l’inter modalité. L’enjeu va être de passer de la voiture à des moyens plus partagés. Il y a de l’auto partage, du vélo, de la marche. Ce sont des éléments clés que l’on va devoir intégrer dans l’offre de transport » ajoute-t-il.

Une information en temps réel sur le remplissage des bus

Etre informé en temps réel sur l’état du réseau est indispensable pour progresser. Transdev teste en île de France avec son concurrent Keolis, filiale de la SNCF,  l’information en temps réel sur le taux de remplissage des bus. « En ce moment, cela permet aux gens qui ont peur de prendre les transports d’éviter les moments où des lignes où les bus sont trop surchargés. A terme, c’est de la qualité de service. Si vous avez une poussette ou une valise vous allez choisir une ligne un peu moins surchargée » explique Thierry Mallet.

« Ce qui compte pour que l’on permette aux gens d’avoir une alternative à la voiture, c’est la qualité de service »

Dans cette évolution vers plus de qualité de service, le dirigeant demeure opposé à une généralisation de la gratuité des transports publics, revendiquant la nécessité de disposer de toutes les sources de financement afin de développer l’offre. « L’enjeu dans les transports publics ce n’est pas le prix, c’est l’offre de services. Ce qui compte pour que l’on permette aux gens d’avoir une alternative à la voiture, c’est la qualité de service. On ne prend pas les services publics parce que ce n’est pas cher » assure-t-il.

« Le transport public est toujours moins cher que la voiture. Il faut assurer la gratuité pour certaines catégories professionnelles ou certaines catégories qui ne peuvent pas accéder au transport. Mais il faut faire payer ceux qui peuvent payer, c’est la bonne solution, surtout dans une période de crise comme celle que nous connaissons, nous avons besoin de tout le financement pour continuer à développer l’offre » termine-t-il.

Une perte de chiffre d’affaires de 450 millions d’euros

Pour Transdev, le choc du à l’épidémie est extrêmement violent. Au 1er semestre, la société a perdu 450 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le modèle économique de Transdev repose sur les recettes passagers, le versement mobilité et les collectivités locales. Avant le 2ème reconfinement, la perte était de 50% sur les recettes passagers.

Une réaction sur “Pour de la « mobilité as a service », il faut de la régularité dans les transports publics” :

  1. Jaunasse

    la régularité il y en a au Chesnay, plus de 740 bus par jour ouvré pour les rues de Marly, Moxouris et Louis Pelin où circulent 4 lignes – seule la 2 remplit à peu près et malgré cela
    25% des bus roulent totalement vides
    80% roulent avec 5 passagers ou moins
    Résultat : bruit, pollutions, dangers (rues étroites) et ce, je confirme à partir de 06:00 jusqu’à 02:00
    Alors oui des bus mais pas n’importe comment!
    La construction des lignes, fréquences, installations des terminaux ont été faites en dépit du bon sens dans l’exemple que je cite.
    Des alertes ont été adressées à la mairie, Versailles Grand Parc, Keolis etc…depuis plus d’un an sans que cette aberration semble choquer.
    Faire rouler des bus vides ou guère à dire ça ne devrait pas vous rendre fiers, polluer et troubler des centaines de riverains pour un tel résultat devrait vous faire réfléchir à défaut de vous faire honte pour une prestation aussi choquante.

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