Trois acteurs tricolores unissent leurs forces pour innover en santé à la française et ce n’est pas du luxe. L’informatique des hôpitaux est un sacré mélange de solutions et un émiettement technique. Face à ce capharnaüm, c’est une transformation en profondeur qui devient nécessaire.

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Association de La Poste Santé & Autonomie, CPage et les Hospices Civils de Lyon

La Poste Santé & Autonomie, CPage et les Hospices Civils de Lyon (HCL) , via le groupement Hopsis, annoncent la création de l’Alliance SIH. Leur volonté annoncée est l’unification informationnelle. Elle semble relever du bon sens et leur ouvre des perspectives commerciales intéressantes s’ils réussissent. Hopsis est un groupement d’intérêt économique (GIE) en lien direct avec les Hospices Civils de Lyon (HCL).

L’ambition de l’Alliance est de concevoir un système d’information hospitalier de nouvelle génération. Les premiers cas d’usage seront mis en œuvre dès la fin 2025. La donnée sera placée au cœur des usages hospitaliers afin d’améliorer l’efficacité des soins et des organisations. Espérons que cela serve autant aux professionnels de santé qu’aux patients, trop souvent peu écoutés.

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La transformation proposée par l’Alliance SIH est de passer des architectures actuelles très verticalisées à des systèmes ouverts centrés sur la donnée. Cela se fera de manière progressive. L’Alliance annonce des premiers cas d’usage concrets de cette nouvelle approche dès 2025 dans les établissements partenaires, puis ils seront enrichis progressivement avec de nouvelles fonctionnalités.

Meilleure coordination des soins et médecine plus personnalisée

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Les bénéfices attendus sont multiples. Cela comprend une meilleure coordination des soins, une médecine plus personnalisée, un pilotage des établissements de soins simplifié ainsi qu’une accélération de la recherche et de l’innovation.

Les trois partenaires promeuvent la maîtrise souveraine des données de santé des Français. L’Alliance SIH prévoit une migration progressive vers un modèle de système d’information plus performant et plus agile. Les partenaires considèrent que la technologie peut renforcer la performance des hôpitaux tout en assurant une maîtrise souveraine des données de santé. Ils souhaitent aussi favoriser l’innovation médicale en France.

Un constat partagé sur la fragmentation des systèmes actuels

Les trois partenaires expriment un constat critique sur l’informatique actuelle des hôpitaux. Aujourd’hui, les systèmes d’information hospitaliers sont fragmentés. Ils utilisent entre 250 et 400 logiciels différents, souvent non interopérables. Cette complexité entraîne des coûts élevés et nuit à l’efficacité du système de santé.

Les systèmes d’information hospitaliers se révèlent coûteux et peu efficaces, affirment les trois partenaires. Cela constitue un frein à l’intelligence artificielle et à la valorisation des données. Dès lors, une transformation en profondeur est nécessaire. Ils souhaitent construire un système numérique utile aux soignants et aux patients.

Une architecture centrée sur la donnée et la souveraineté

L’Alliance SIH propose une nouvelle approche du système d’information hospitalier. Elle repose sur une architecture centrée sur la donnée. Elle s’appuie sur des standards internationaux ouverts comme openEHR, FHIR ou OMOP.

Ces standards sont destinés à assurer l’ouverture, l’agilité et la compatibilité des systèmes d’information dans la santé. Ils doivent permettre aux systèmes informatiques de parler le même langage. Ils visent à faciliter l’échange, la structuration et l’utilisation des données de santé, tout en assurant leur sécurité.

OpenEHR structure les données médicales. OpenEHR est un cadre ouvert qui permet de modéliser et de stocker les données médicales de manière standardisée et évolutive. Il sépare les données, telles que la tension artérielle, les antécédents, les traitements, etc. de l’application elle-même. Le but est de rendre les systèmes plus interopérables, plus durables dans le temps, et plus faciles à faire évoluer.

FHIR pour sa par cherche à faciliter l’échange rapide entre les logiciels. FHIR (Fast Healthcare Interoperability Resources) est développé par HL7. C’est un mode d’échange de données de santé via internet. Il est conçu pour être rapide, simple à implémenter, et compatible avec les technologies modernes. Il sert aux différents logiciels de santé pour communiquer entre eux, par exemple entre un hôpital et un médecin généraliste.

Standardisation des données pour la recherche

Quant à OMOP, il s’emploie à standardiser les données pour la recherche. OMOP (Observational Medical Outcomes Partnership) est un modèle de données utilisé pour la recherche clinique. Il sert à standardiser de grandes quantités de données (dossiers médicaux, prescriptions, examens, etc.) pour mener des analyses à grande échelle, tout en garantissant la comparabilité entre les hôpitaux et les pays.

Pour l’Alliance SIH, construire un système unique devrait garantir la persistance, l’intégrité et la gouvernance des données. Les trois partenaires veulent permettre aux hôpitaux de s’adapter aux besoins des soignants, que ce soit pour des usages cliniques, administratifs ou de recherche. L’Alliance défend aussi la souveraineté numérique. Elle propose une alternative française et européenne à des solutions actuellement dominées par des acteurs étrangers.

Des bénéfices attendus pour le système de santé

L’Alliance SIH propose aux hôpitaux de devenir plus agiles, plus innovants et plus autonomes. Les partenaires imaginent plusieurs bénéfices de leur nouvelle architecture. Ils espèrent améliorer la coordination des soins, personnaliser les prises en charge et simplifier le pilotage des établissements. Ils souhaitent aussi accélérer la recherche médicale.

L’approche centrée sur la donnée doit faciliter l’accès à une information fiable et disponible. Elle doit contribuer à rendre le système de santé plus efficace et plus innovant. La mise en oeuvre est progressive dès fin 2025. La transformation proposée par l’Alliance SIH est ambitieuse. Ils proposent un passage progressif des systèmes informatiques actuels à l’architecture centrée sur la donnée. Les premiers cas d’usage seront mis en œuvre dans les établissements partenaires dès la fin de l’année 2025. D’autres fonctionnalités viendront compléter ce dispositif au fil du temps.

Une démarche collective ouverte à tous les acteurs

L’Alliance SIH repose sur une démarche collective. Les partenaires affirment partager des valeurs communes de souveraineté, d’ouverture, d’éthique et d’intérêt général. L’alliance mise sur la complémentarité de ses membres et la mutualisation des coûts.

L’alliance déclare avoir vocation de s’ouvrir à d’autres acteurs du secteur. Elle invite les startups, les éditeurs de logiciels et les experts métiers à rejoindre cette initiative. L’objectif est de créer un standard ouvert, reconnu et utilisé à grande échelle. Pour accélérer la mise en œuvre de sa stratégie, l’Alliance s’appuie sur l’entreprise européenne Better. Elle indique que cette société a déjà accompagné d’autres pays dans la mise en place de systèmes de santé centrés sur les données.

Une vision commune portée par les partenaires

Dominique Pon, directeur général de La Poste Santé & Autonomie, affirme que la transformation des systèmes d’information est indispensable. Il considère qu’il est de la responsabilité de l’Alliance de participer à la construction d’un système centré sur la donnée. « La transformation en profondeur de nos systèmes d’information hospitaliers est indispensable pour affirmer pleinement notre souveraineté numérique » dit-il.

David Boussard, directeur général de CPage, insiste sur la nécessité de maîtriser les coûts tout en favorisant l’innovation. Il soutient une approche souveraine fondée sur une architecture ouverte qui facilite l’interopérabilité. « En adoptant une architecture ouverte fondée sur le standard openEHR, nous défendons une vision souveraine et partagée de la donnée de santé » affirme-t-il.

Raymond Le Moign, directeur général des Hospices Civils de Lyon, et Virginie Valentin, administratrice de HOPSIS, considèrent qu’un référentiel unique, partagé et éthique est aujourd’hui stratégique. Ils rappellent que l’accès à une information fiable permet aux soignants de se concentrer sur leur cœur de métier. « Il est aujourd’hui stratégique de créer un référentiel unique, partagé, éthique et souverain pour organiser les données au sein des établissements hospitaliers » demandent-ils.

Un livre blanc pour accompagner la transformation

Les partenaires de l’Alliance publient un livre blanc intitulé “Pour des Systèmes d’Information Hospitaliers, ouverts, souverains et centrés sur les données”. Ce document fait un état des lieux du numérique hospitalier. Il présente les avantages de l’approche centrée sur la donnée et détaille les étapes de sa mise en œuvre. Il s’appuie sur des exemples à l’international, notamment en Catalogne, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux États-Unis.

Une ambition forte dans la santé

Avec cette alliance, les partenaires souhaitent redonner aux établissements de santé la maîtrise de leurs données. Ils veulent améliorer les parcours de soins, renforcer les organisations hospitalières et soutenir l’innovation. Ils proposent l’indépendance technologique du système de santé français et veulent bâtir un modèle ouvert, responsable et durable, au service des patients.

La Poste Santé & Autonomie est l’opérateur du groupe La Poste dédié aux services humains et numériques en santé. Il accompagne la transformation du système de santé, en s’appuyant sur près de 10 000 employés. En octobre 2023, Il a lancé la plateforme Careside, qui orchestre des services de santé à domicile mêlant humain et digital.

CPage est un groupement d’intérêt public (GIP) implanté à Dijon. Bien qu’il soit historiquement basé en Bourgogne-Franche-Comté, CPage est un acteur national dans le numérique hospitalier. Il est partenaire de 330 établissements de santé, dont 9 centres hospitalo-universitaires (CHU), et accompagne un quart des établissements support de Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) en France.

300 personnes pour 30 millions d’euros de chiffre d’affaires pour CPage

CPage conçoit des solutions logicielles administratives et fournit des services. Il œuvre sur les fonctions support hospitalières. Son modèle repose sur la coopération publique, la mutualisation des ressources et un numérique centré sur les usages, pour les professionnels de santé. En 2024, CPage compte 300 employés pour un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros.

Les Hospices Civils de Lyon sont le deuxième centre hospitalier universitaire de France. Depuis quinze ans, ils développent des solutions numériques médicalisées avec le GIE Hopsis, notamment la suite Easily© pour le dossier et le portail patient, aujourd’hui utilisée dans 170 établissements hospitaliers.  Les HCL et Hopsis conçoivent des outils en lien direct avec les soignants. Leur approche vise à répondre aux besoins concrets du terrain.