L’entrée d’Amazon au capital de Deliveroo néfaste pour les prix et les clients


Ça coince pour Amazon au Royaume-Uni. Le régulateur de la concurrence estime que son entrée au capital de Deliveroo expose les clients et les restaurateurs à une hausse des prix et une baisse de la qualité des services de livraison.

L’entrée d’Amazon au capital de la startup de la livraison à domicile n’est pas un long fleuve tranquille. Dès juillet, le régulateur britannique de la concurrence avait imposé une suspension de l’opération. Le géant du e-commerce risque à présent six mois d’attente supplémentaires.

La CMA (Competition and Markets Authority) a donné cinq jours à Amazon et Deliveroo pour apporter des garanties en matière de concurrence. A défaut, l’autorité lancera une enquête approfondie, dont l’issue ne sera pas connue avant plusieurs mois.


Risque sur les tarifs et la qualité des services

L’autorité estime que la prise de participation, 16% du capital, d’Amazon est susceptible de porter préjudice à la concurrence. La CMA souligne que ce rapprochement réduit la concurrence sur la livraison rapide de produits frais où les fournisseurs sont peu nombreux au Royaume-Uni.

Le régulateur juge en outre que cette prise de participation est susceptible de décourager Amazon de réentrer sur ces marchés et ainsi de dynamiser la concurrence.

Si Amazon a fermé son activité Amazon Restaurants, la CMA estime que plusieurs documents internes mettent en évidence le fort intérêt de la société pour ce secteur. Ils traduisent aussi « une probabilité importante qu’Amazon cherche à y revenir. »

Or cette concurrence supplémentaire serait bénéfique pour l’autorité. Un rapprochement avec Delivroo pourrait au contraire dissuader Amazon de se développer dans la livraison en ligne de produits alimentaires aux restaurants.

« Si l’entente devait être conclue dans sa forme actuelle, il y a un risque réel que les clients, les restaurants et les épiciers soient confrontés à des prix plus élevés et à des services de moindre qualité à mesure que ces marchés se développent » considère donc la présidente de l’autorité de la concurrence, Andrea Gomes da Silva.

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