La banque BPCE en attente de son Data Lake pour passer à la vitesse supérieure

Laurent Mignon, Président de la BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne), 29 janvier

La donnée devient la clé de la transformation digitale. C’est ce que souligne Laurent Mignon, président de la banque BPCE (Banque Populaire Caisse d’Epargne), 2ème banque de détail en France. Il a pris la parole à l’occasion de l’événement Fintech Forum 2019, le 29 janvier à Paris.

Priorité à la donnée 


La priorité du groupe bancaire est la disponibilité d’un Data Lake, un lac de données, réunissant toutes les données du groupe bancaire, issues de ses systèmes.

La banque dispose de 40 000 jeux de données

L’enjeu numéro 1 afin d’être efficient est relié à la donnée, pointe le dirigeant. « Nous disposons au sein de la banque, de plus de 40 000 jeux de données différents, ce sont 40 000 types de données, qu’il s’agisse de données bancaires ou de la manière dont les clients se comportent » présente-t-il.

« Etre sûr que ces données sont utilisables de manière efficiente et sont gérables, est un élément clé. Nous pensons que la donnée est le réel défi de demain » affirme-t-il.

Créer un vrai Data Lake comme priorité

L’usage des données passe par la création d’un Data Lake unique. « Créer un vrai Data Lake à partir de tous nos systèmes et être capable de l’utiliser est le défi numéro 1 que nous avons aujourd’hui devant nous » résume le dirigeant. Au passage, la donnée est reliée à la confiance rappelle-t-il. « Et la manière dont nous utilisons cette donnée est en ligne avec cette vision » rappelle-t-il. « Nous sommes une institution dans laquelle nos clients peuvent avoir confiance. Nous devrons utiliser des manière efficiente mais de la bonne manière l’information de nos clients » insiste-t-il.

Le problème est de bien utiliser la donnée existante

Dans l’avenir, quelles technologies vont disrupter la banque ? « Tout dépend de la manière dont vous allez utiliser la donnée » reprend le dirigeant. « La technologie vous pouvez l’appeler Machine Learning, Deep Learning, intelligence artificielle, etc. le véritable problème est comment bien utiliser la donnée dont nous disposons pour améliorer notre capacité à mieux servir nos clients. C’est le premier enjeu » insiste-t-il.

« Si nous réussissons cela, je pense que nous transformerons en profondeur notre entreprise. De manière implicite, l’usage de la donnée était réalisé dans la tête de nos conseillers en agence. Nous devons élargir l’accès à la donnée » dit-il.

280 cas d’usage de la données étudiés

Les cas d’usage sont à l’étude. « Nous avons aujourd’hui 280 cas d’usage potentiel de la donnée à l’étude dans le groupe. Ils ne passeront pas tous en production, mais une grande partie d’entre eux le sera. Cela concerne des cas sur la manière de détecter les clients qui veulent abandonner certains produits, des clients qui ont une envie de nouveaux produits, ou cela peut être des services qui identifient les moments clés de la vie, on peut faire beaucoup de choses à partir de cela » liste-t-il.

La banque veut utiliser la totalité de sa masse de données et y ajouter des données externes

Il s’agit de passer à la vitesse supérieure. « Aujourd’hui, nous sommes plutôt bons à utiliser une toute petite partie de nos données. Nous possédons des données massives que nous pouvons utiliser beaucoup mieux. Et nous avons également des données externes que l’on peut utiliser et nous ne les utilisons pas. Les réunir est un des facteurs clés de succès. Nous n’en sommes qu’aux débuts » reconnaît-il.

Tout cela va coûter cher mais il est prêt. « C’est un long chemin. Cela va prendre beaucoup de temps et des investissements massifs. Nous sommes prêts à réaliser ces investissements. La transformation de la banque viendra de cela » termine-t-il. La nouvelle approche de la donnée est amenée par l’entité 89C3 de la BPCE. Elle constitue un Data Lab pour la banque. Des Datamarts sont déjà disponibles au sein de la banque. Il s’agit de passer à la vitesse supérieure.

Une fusion née de la crise bancaire

Le président de la BPCE rappelle la configuration de son groupe bancaire né du rapprochement entre la Banque Populaire et la Caisse d’Epargne afin de résister à la crise. « Nous détenons 20% de parts de marché en France, avec 24 milliards d’euros de revenus bancaires et plus de 100 000 collaborateurs. Plus de 85% d’entre eux travaillent pour la banque de détail. Le groupe détient 7000 agences en France avec une présence locale très forte auprès de 30 millions de clients » décrit le dirigeant.

Les outils de self-care à destination des clients ont représenté un énorme investissement

Côté digital, le groupe a débuté par les outils de self-care pour les clients de la banque de détail afin qu’ils gèrent eux-mêmes leurs comptes bancaires et leur carte bancaire. « C’est très important, et nous avons fait des énormes efforts et d’énormes investissements pour y parvenir » dit-il. Il s’emploie également à ce que les processus de la banque soient plus simples et efficients. « C’est une large part de ce que nous faisons » souligne-t-il.

Autre point, l’enjeu est d’apporter plus de capacités aux conseillers en agence afin qu’ils disposent de meilleurs outils afin d’être plus efficients auprès de leurs clients. Au-delà, « comment pouvons nous agir afin que nos propres employés deviennent des champions du digital et utilisent le digital au quotidien. C’est un long parcours car nous avons une longue liste de structures complexes et systèmes, mais nous travaillons d’arrache pied à ce que l’entreprise soit elle-même plus numérique » insiste-t-il.

« Je veux être sûr que nous transformons l’organisation de notre banque de détail afin d’être efficients. Faire croître cette activité de banque de détail est une priorité numéro 1, cela inclut le digital mais pas que le digital, nous y mettons beaucoup d’emphase et d’investissement » conclut-il.

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