C’est un classement crucial que publie le cabinet Velite, sur les entreprises du CAC40 qui contribuent le plus à la souveraineté économique de la France et celles qui ont la force d’innovation la plus importante.
La France est en retrait dans la course technologique
La situation est alarmante. « La France compte des champions internationaux et pourtant, elle reste en retrait dans la course technologique mondiale » estime l’étude. « Le problème n’est pas l’incapacité. C’est la dispersion et l’absence de cap clair » affirment les rédacteurs.
Afin d’améliorer la situation, les leviers sont identifiés selon Pierre-Marie de Berny, fondateur et dirigeant du Cabinet Vélite.
“Chaque brevet, chaque emploi, chaque euro investi en France est une pièce du puzzle de notre autonomie”
En ce qui concerne l’apport de souveraineté à la France, ce sont Thalès et Safran, deux leaders technologiques dans le militaire qui arrivent en tête du classement du CAC40. Les secteurs du BTP, des télécoms, de la banque et du luxe arrivent ensuite avec Bouygues (3ème), Orange (4ème), Crédit Agricole (5ème), LVMH et Hermès (7ème et 8ème). Quant à L’Oréal (4ème), il occupe une place à part avec ses gammes de produits de grande consommation.
Un classement différent en matière de force d’innovation
Côté force d’innovation technologique, le classement est très différent avec Sanofi (1er), Airbus (2ème), Safran (3ème) et Stellantis (4ème). Cette force d’innovation repose sur les moyens mobilisés en R&D, les dépôts de brevets, la préservation et le développement des savoir-faire tels que la formation des équipes. « La capacité d’innovation est la clé de voûte des grands groupes qui doivent faire face à la rude concurrence internationale” pointe l’étude.
“Une société incapable d’innover se repose sur ses acquis puis, inévitablement, dépérit“
Pour apprécier la place réelle de l’innovation dans leur stratégie, l’étude compare aussi un autre indicateur : le ratio « R&D sur chiffre d’affaires ». Ce taux d’intensité technologique permet de comparer l’effort d’innovation consenti par rapport à la taille de l’entreprise, et donc de mieux comprendre dans quelle mesure l’innovation est au cœur du modèle économique. Par exemple, Renault et Stellantis affichent respectivement des ratios « R&D/chiffre d’affaires » de 4 % et 3,7 %, qui sont nettement inférieurs à ceux de leurs concurrents américains, allemands et chinois.
Financer la recherche publique par les entreprises privées
Autre enseignement, les entreprises hexagonales restent trop peu présentes dans la course aux technologies de rupture. Ce décalage s’explique aussi par un lien trop faible entre le monde académique et l’industrie. En France, les entreprises financent seulement 3 % de la recherche publique, contre 8 % en Allemagne et 12 % en Corée.
La France doit développer une vision claire des secteurs où elle peut prétendre à une position dominante et ne pas vouloir courir tous les lièvres à la fois
Et tout en bas du classement de l’innovation tech, on trouve Vinci, BNP Paribas, Teleperformance, Publicis et EdenRed. Côté dépôts de brevets, Airbus, Safran, Sanofi ne peuvent pas masquer à eux seuls le manque criant de nouveaux champions technologiques français. Dans l’intelligence artificielle, les logiciels avancés, la biotechnologie ou l’électronique nouvelle génération, la France reste absente des premières places. L’étude montre la dépendance majeure du CAC40 français vis-à-vis du Cloud américain et la désindustrialisation fâcheuse de l’hexagone.
Les asiatiques et les allemands en tête des brevets
Dans le classement global des dépôts de brevets de l’OEB (Office Européen des Brevets), Samsung s’impose comme le premier déposant en Europe, désormais devant le chinois Huawei, le coréen LG, Qualcomm et RTX. Quelques entreprises européennes parviennent à se hisser dans le top 10 – Siemens, BASF, Ericsson, Bosch – mais là encore, l’Allemagne domine largement le paysage continental.
Pour retenir une note positive, on peut citer les stratégies d’acquisition intelligentes de certaines entreprises françaises. On citera Saint-Gobain ou Vinci pour leurs rachats de sociétés stratégiques à l’international.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Une idée, une réaction, une question ? Laissez-nous un mot ci-dessous.
J’ai quelque chose à dire