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par La Revue du Digital



Créer de la valeur avec l’IA même si elle hallucine, la stratégie de BNP Paribas

Sophie Javary, Vice présidente de la banque d’investissement de BNP Paribas pour la zone EMEA, 10 juin

L’IA est annoncée comme fortement créatrice de valeur chez BNP Paribas. Pour autant, l’humain doit devenir critique vis à vis de l’informatique car l’IA hallucine. C’est ce que relève Sophie Javary, Vice présidente de la banque d’investissement de BNP Paribas pour la zone EMEA.

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Le groupe BNP Paribas mise sur l’IA, qu’elle soit traditionnelle ou générative. La création de valeur annoncée apparaît significative.

L’informatique n’est plus sûre à 100% avec l’IA générative



Mais dans cette démarche une révolution se profile. L’informatique n’est plus sûre à 100% à cause des hallucinations de l’IA générative. C’est ce que pointe Sophie Javary, Vice présidente de la banque d’investissement de BNP Paribas pour la zone EMEA. Elle a pris la parole lors du Paris Finance Forum, l’événement organisé par Finance Innovation le 10 juin à Paris.

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Il faut qu’on s’habitue, nous humains, à se dire maintenant que l’informatique peut halluciner, elle peut faire des erreurs”

« On arrivera dans des zones sur lesquelles la gouvernance devrait être extrêmement stricte » prévient la dirigeante. « C’est effectivement quand l’intelligence artificielle générera des contenus, comment on va mettre en place le fait que les humains vérifient ce contenu et ne le croient pas » dit-elle. « Pour moi, c’est une révolution un peu copernicienne dans le sens où jusqu’à maintenant quand l’informatique vous sortait un listing avec un résultat, tout le monde le croyait en disant c’est sûr, c’est vrai à 100% » rappelle-t-elle. « Il faut qu’on s’habitue, nous humains, à se dire maintenant que l’informatique peut halluciner, elle peut faire des erreurs. Voilà comment on le vit au quotidien chez BNP Paribas » ajoute-t-elle.

Dans le même temps, le train de l’IA est lancé à pleine vitesse chez BNP Paribas. « Nous avons 800 cas d’usage actuellement d’IA en production. Nous avons 700 Data scientists et Business analysts, et on ne peut pas parler d’intelligence artificielle sans parler de Data. Nous avons 3000 personnes qui sont dédiées à la Data, et nous investissons dans l’intelligence artificielle » décrit la dirigeante.

Une création de valeur de 500 millions d’euros en 2025 grâce à l’IA

Côté création de valeur, les chiffres annoncés sont élevés. « Nous avons annoncé 500 millions d’euros de création de valeur pour le groupe en 2025, et 750 millions en 2026, et au niveau de la banque de financement et d’investissement, c’est 200 millions en 2025, et ce sera 600 millions à l’horizon 2030. Il y a un véritable moteur de productivité » annonce-t-elle.

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L’intelligence artificielle dite traditionnelle, c’est des algorithmes sur des données quantitatives, mais aussi capable, de lire des textes et de trouver des données non traditionnelles”

La dirigeante rappelle qu’il existe deux types d’intelligence artificielle, l’IA traditionnelle qui évolue vers la prise en compte de nouvelles données et l’IA générative. « Il y a une intelligence artificielle dite traditionnelle, qui sont des algorithmes classiques qui ne se reposent plus seulement sur des données quantitatives, mais aussi qui sont capables, de lire des textes et de trouver des données non traditionnelles » présente-t-elle.

Et il y a l’IA générative. « Il y a l’IA générative qui génère des contenus qui ressemblent à des contenus qu’aurait pu produire un humain. Dans les cas d’usage que nous avons, il y a des premiers cas d’usage qui sont des cas d’usage où on améliore l’expérience client, c’est-à-dire que dans les chatbots, dans les échanges, que ce soit avec Hello Bank, que ce soit avec Cardif, etc. on améliore l’outil conversationnel, l’agent qui vous répond lorsqu’il est posé une question. Pourquoi on l’améliore ? Parce qu’on a été capable d’analyser, en fait, toutes les conversations téléphoniques avec les call centers, tous les emails, etc. » présente-t-elle.

Gain de 5 jours lors du traitement d’une demande de crédit immobilier

L’IA permet d’accélérer les processus documentaires classiques d’une banque. « Il y a un deuxième cas d’usage typique, c’est l’efficacité opérationnelle. On utilise maintenant l’intelligence artificielle dans le réseau bancaire en France pour lire des documents d’acquisition immobilière, et donc pour que les clients puissent avoir leurs offres de crédit immobilier de façon beaucoup plus rapide. On a gagné 5 jours, en fait, grâce à l’utilisation de cet outil » se félicite-t-elle.

“Il y a un troisième cas qui est très important, qui est la sécurisation des opérations, c’est-à-dire de lutter contre la fraude, de faire des KYC”

Autre cas d’usage, on trouve l’onboarding des clients. « Et puis, il y a un troisième cas qui est très important, qui est la sécurisation des opérations, c’est-à-dire de lutter contre la fraude, de faire des KYC [Know your customer] qui soient bien faits, etc. » présente-t-elle. Dans cette démarche d’adoption de l’IA, la data est clé. « Le premier enjeu c’est l’utilisation et la protection des datas. Nous sommes convaincus que c’est une chose d’utiliser l’intelligence artificielle, mais qu’il faut le faire en continuant à protéger les données que nous possédons et les données de nos clients, les données de tout un chacun. On ne veut pas les voir circuler sur le Cloud » assure-t-elle.

Il faut ensuite disposer d’IA explicables. Cela est d’ailleurs demandé par le régulateur. « Le deuxième point, c’est vis-à-vis du régulateur, c’est de faire de l’intelligence artificielle qui est ‘natively interpretable’, c’est-à-dire qu’on est capable, lorsque l’intelligence artificielle a produit un résultat, de retracer de bout en bout les étapes par lesquelles est passée l’intelligence artificielle » souligne-t-elle.

Des modèles d’IA explicables pas plus coûteux que des boîtes noires

La dirigeante s’appuie sur les promesses des spécialistes du domaine. « Il semble que les spécialistes disent que maintenant, on peut faire des modèles d’intelligence artificielle ‘natively interpretable’, c’est-à-dire intelligibles, qui ne soient pas plus coûteux que des boites noires, donc des boites transparentes qui sont à peu près équivalentes aux boites noires » retient-elle.

C’est un point qui est très important pour savoir comment on a pris telle ou telle décision”

Cette avancée est importante du point de vue de la régulation. « C’est un point qui est très important pour nous et qui est très important pour le régulateur et qui est d’ailleurs très important pour les clients des banques, pour savoir comment on a pris telle ou telle décision » reconnaît-elle. La détection des biais dans la prise de décision est également clé.

« Le deuxième point, c’est la gouvernance. Je dirais que ce n’est pas tellement le régulateur, mais c’est que c’est très important qu’on soit assurés que nous ayons une gouvernance en place au niveau du groupe qui fasse qu’on comprend les biais éventuels que pourrait prendre un outil d’intelligence artificielle et qu’on puisse aussi interpréter les résultats de bout en bout » insiste-t-elle. Dans ce cadre, elle se félicite d’une vision commune avec le régulateur. « On sait très bien qu’il y a, heureusement d’ailleurs pour nous tous, un régulateur européen qui vise à ce que ce soit une intelligence artificielle qui ne reproduise pas des biais de décision » soutient-elle en forme de conclusion.

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